Dans son dernier rapport intitulé “IMF’s global economic outlook”, le Fonds Monétaire International ne prévoit qu’une croissance de 0.2% pour l’économie libanaise en 2019 et pour 2020 puis de 0.9% seulement en 2021, ce qui n’ira pas sans conséquences sur le déficit budgétaire ou l’activité économique.

Une contraction de l’économie libanaise pourrait encore aggraver les difficultés à mettre en place les plans de réformes et d’austérité économique, alors que la dette publique libanaise atteindrait 150% par rapport au PIB.

Pour l’heure, des inquiétudes paraissent quant à la transmission par le gouvernement du budget 2020 au Parlement, comme prévu par les mécanismes constitutionnels. Ce paramètre est largement surveillé par les Pays et Organisations donateurs de CEDRE et pourrait jusqu’à menacer l’aide économique attribuée au Liban.

Certaines sources indiquent également être quelque peu pessimiste quant à l’étendue du programme de réformes économiques et monétaires, un programme qui ne serait pas assez ambitieux alors que dans la rue, la colère gronde en raison de la pénurie du dollar. Alors qu’un mécanisme particulier a été réservé pour permettre l’importation d’essence, de blé ou de médicaments, d’autres secteurs d’activité, comme par exemple, les importateurs de voiture, font état de difficultés identiques pour l’achat de marchandises à l’étranger, le Liban étant un pays importateur par excellence.

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La dernière recession qu’a connu le Liban a eu lieu en 1999, suite à l’instauration d’une politique d’austérité par les autorités libanaises d’alors, politique déjà motivée par les déficits publics. Cependant, l’aide internationale de Paris II et III dont avait bénéficié Beyrouth en échange de la promesses de réformes économiques et monétaires avant concrétisées, permettant d’en repousser jusqu’à ces dernières années les échéances.

Cependant, face à l’absence d’application des réformes Paris II et III, les pays et organisations donatrices ont indiqué ne vouloir, cette fois-ci, ne libérer les fonds promis, 11.7 milliards de dollars dont seulement 500 millions de dons, le reste étant constitué de prêts à taux bonifiés, que contre une application préalable de ces réformes économiques et monétaires et d’un engagement clair contre la lutte contre la corruption ou le gaspillage des administrations publiques.

Cependant, les différents indicateurs économiques virent au rouge au Liban, avec un déficit public qui certes s’est amélioré au début de l’année, au prix du non paiement par l’état des sommes dues aux promoteurs ou aux hôpitaux, l’absence de dollars sur les marchés, la chute des prêts accordés par les banques, les faillites dans différents secteurs dont le secteur autrefois porteur du BTP avec 25% des immeubles construits à Beyrouth depuis 1996, vides, ou encore la chute des transactions immobilières comme souligné hier par le Ministère des Finances.

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Liée à la crise du dollar, le taux d’endettement public a fait paraitre des inquiétudes face à une possible dévaluation de la Livre Libanaise. Ainsi, même si les réserves brutes de la Banque du Liban (BDL) ont atteint 38 milliards de dollars et se reconstituent lentement après une brusque dégringolade en début d’année, les réserves nettes n’atteindraient que 19 milliards de dollars selon Fitch. Face à la situation, la Banque du Liban a mis en place un programme visant à inciter les propriétaires de sommes ayant été placées à la faveur de la crise à l’étranger à les ramener au Pays des Cèdres, allant jusqu’à permettre aux banques à offrir des taux d’intérêts allant jusqu’à 14% selon l’importance des sommes.

Aussi, des économistes estiment que le mécanisme particulier permettant l’importation d’essence, de blé ou de farine pourrait couter jusqu’à 4 milliards de dollars, à prélever sur ses réserves contre la monnaie locale, à la Banque du Liban annuellement, affaiblissant la défense de la Livre face au dollar.

Egalement le sujet de la parité de la livre avec le dollar revient sur la scène en raison de la perte de compétitivité de l’économie libanaise aggravée ces dernières années, par l’adoption de mesures d’augmentations des salaires dans le secteur privé et public.

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