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Devant le général Stephano del Col, commandant de la FINUL, le Président de la République a exprimé ses souhaits de voir les négociations en cours pour délimiter les frontières maritimes sud porter leurs fruits. Il s’agit, rappelle le chef de l’état, de rétablir les droits du Liban conformément aux règles internationales.

Abordant la question des négociations israélo-libanaises actuelles sur la délimitation des zones économiques exclusives entre les 2 pays, le Président de la République a indiqué être en faveur de la ligne médiane partant de la points de Ras Naqoura, conformément au droit international, sans prendre en compte les maigres îlots inoccupés qui sont au large des côtes israéliennes.

Le chef de l’état a également remercié la FINUL pour son aide logistique suite à l’explosion du Port de Beyrouth. Pour rappel, des unités de la FINUL dépêchées sur place ont tenté de réduire les dommages infligés au patrimoine de la capitale, notamment dans le quartier de Mar Mikhael, ou encore oeuvré à déblayer le port de Beyrouth.

Pour sa part, le général Del Col a exprimé sa satisfaction quant à la coopération entre la FINUL et l’Armée Libanaise et dans le processus de négociation en cours entre Israël et le Liban.

Eclairage

Pour rappel, à l’origine de ce problème, les négociations entre le Liban et Chypre en 2011. Le point de départ de la zone a été fixée arbitrairement par les 2 pays au point 1 des frontières.
Par conséquent, l’Etat Hébreu a décidé de poursuivre la délimitation de ses frontières maritimes au point 25 selon ses mesures qui correspond au point 1 pour le Liban.
Cependant le Liban estimait dès le départ que le point de départ de sa zone d’exclusivité économique se situait au point 0, selon Beyrouth ou 23, selon l’état hébreu et situé à 17 km au sud du point 1 , fixé lors des négociations entre Tel Aviv et Nicosie.
Ainsi est délimité un triangle allant du point B1 situé à Ras al Naqoura au point 0 puis au point 1.
Cette zone est revendiquée par les 2 états, le Liban et Israël. Elle couvre ainsi plus de 800 kilomètres carrés. Une partie des blocs 8, 9 et 10 se trouvent ainsi au centre de la polémique.
La situation s’est aggravée par la découverte d’un potentiel important de gisements gaziers et pétrolier dans cette zone.
Le Liban indique disposer de cartes prouvant que la zone lui appartiendrait.

Par ailleurs, la ligne Hoff du nom du médiateur américain qui s’était déjà saisi du dossier en 2011 et que Beyrouth avait déjà rejeté, accorde 560 kilomètres carrés au Liban et le solde à Tel Aviv.

En 2019, alors que des négociations semblaient pouvoir être relancées entre le Liban et Israël, elles se sont brusquement interrompues pour des raisons jusqu’à présent inconnues. La tension entre les 2 pays est également montée d’un cran avec la découverte de tunnels traversant la ligne bleue, ligne de démarcation entre les 2 pays.

Le 14 octobre, des négociations entre le Liban et Israël s’ouvrent au QG de la FINUL à Naqoura et en présence du médiateur américain, le sous-secrétaire d’état des Etats-Unis, David Schenker, et sous les auspices du coordinateur spécial de l’ONU au Liban Jan Kubis.

Au cours du 3ème round de négociation qui s’est déroulé le 28 octobre, le Liban informe la délégation israélienne au sujet de ses nouvelles revendications, élargissant la zone maritime exclusive à 1 430 kilomètres carrés supplémentaires au détriment d’Israël, en prolongeant d’une ligne droit la frontière terrestre. Cette zone comprendrait plusieurs champs gaziers déjà découverts et attribués par Israël à une compagnie d’exploitation grecque. Ces demandes libanaises devraient ainsi geler l’exploitation de ces champs jusqu’à conclusion d’un accord.
Il s’agit pour le Liban de n’effectuer aucune concession sur ses zones maritimes alors qu’Israël en revendiquait préalablement une partie, notent certaines sources, qui s’attendent à ce qu’un accord puisse être conclu avant la fin de l’année, accordant toute la zone originale au Liban.

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