Le siège du Grand Sérail avant l'explosion du Port de Beyrouth.
Le siège du Grand Sérail avant l'explosion du Port de Beyrouth.

Le processus de formation d’un nouveau gouvernement au Liban n’a enregistré aucun progrès et pire encore, le fossé entre partis politique s’est encore aggravé ce weekend, sur fond de tension entre Courant du Futur et Courant Patriotique Libre pourtant notamment sur l’institution judiciaire.

Selon certaines sources, le différend porte toujours sur l’attribution des ministères de l’intérieur et de la justice, ainsi que sur la nomination des ministres chrétiens au sein d’un cabinet Hariri IV. Saad Hariri n’aurait toujours pas proposé d’alternative ou encore moins accepté la formule de 24 portefeuilles comme proposé par le Président de la Chambre suite à l’initiative de l’ancien député Walid Joumblatt.

Le Courant du Futur s’est ainsi vu être accusé d’être à l’origine de l’aggravation de la situation financière et de la poursuite de l’effondrement économique par un communiqué publié par le Courant Patriotique Libre ce weekend qui a également réitéré sa position de ne pas participer à ce prochain gouvernement. Ce cabinet devrait toutefois être formé en accord avec le pacte national et la constitution.

Pour sa part, le Courant du Futur a répliqué par un court communiqué appelant le CPL à arrêter “son théâtre”, accusant le chef de l’état d’être à l’origine des retard non seulement sur le plan de la formation du gouvernement mais aussi sur le plan des nominations judiciaires et des fonctionnaires de première catégorie.

Gébran Bassil s’est également pris sur Twitter à un système corrompu, qui, après avoir pris l’argent des déposants, tenterait de s’emparer des biens publics. Il faisait ainsi allusion à ce que certains appellent désormais le Parti des Banques.

Ce weekend également a été marqué par le coup d’éclat de la juge Ghada Aoun qui a perquisitionné pour la 2ème fois consécutive les bureaux Mecattaf, dont le propriétaire, Michel Mecattaf a rappelé sa candidature lors des élections législatives de 2018 sur les listes des Forces Libanaises, dans le cadre de l’enquête portant sur la manipulation du cours de la livre libanaise et où serait mis en cause le gouverneur de la Banque du Liban lui-même, un proche de Saad Hariri. Cette descente a été effectuée sous la protection de sympathisants du Courant Patriotiques Libre qui se sont rassemblés devant ces locaux en soutien à la juge dessaisie par le président du Conseil supérieur de la magistrature Souheil Abboud et le procureur de la république Ghassan Oweidat également proches du premier ministre désigné.

Par ailleurs, le Patriarche Maronite s’est à nouveau exprimé lors de son sermon dominical, appelant à la formation d’un gouvernement non partisan et spécialiste. Il est absurde de parler de sauvetage, de réformes, de lutte contre la corruption ou encore d’audit juricomptable sans un gouvernement, estime le prélat, des propos pouvant être considérés comme un soutien indirect au gouverneur de la Banque du Liban.

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