S’exprimant à l’occasion de la Journée Al Quods ou Journée de Jérusalem, le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a estimé que la médiation américaine dans le cadre des négociations israélo-libanaises pour la délimitation des frontières entre le 2 pays vise à nuire à l’arsenal du mouvement chiite.

Ce discours du dirigeant du Hezbollah a été prononcé à l’occasion du 40ème anniversaire du Jour de Jérusalem, instauré par l’Iran en soutien à la cause palestinienne et au retour des réfugiés.

À ce sujet, le dirigeant du Hezbollah a indiqué que le principal défi aujourd’hui est de confronter le fameux deal du siècle du président américain, Donald Trump. Ce dernier pourrait appeler les pays arabes à naturaliser les réfugiés palestiniens présents sur leur territoire. Ce projet inquiète notamment les autorités libanaises, alors que 500 000 réfugiés sont présents dans 12 camps disséminés au Pays des Cèdres et dont la présence a été à l’origine de la guerre civile de 1975 à 1990.

Une partie de ce plan pourrait être rendue publique par le gendre du Président Américain, Jared Kushner, lors de la conférence de Bahreïn qui aura lieu les 25 et 26 juin prochains.

Les négociations libano-israéliennes viseraient à désarmer le Hezbollah accuse Hassan Nasrallah

Pour rappel, ces négociations devraient débuter d’ici 2 semaines.

Hassan Nasrallah faisait notamment allusion aux visites du Sous Secrétaire d’Etat Américain, David Satterfield qu’il accuse de vouloir utiliser ces négociations pour obtenir le désarmement du Hezbollah.

Les Américains veulent utiliser les négociations autour des frontières maritimes et terrestres pour résoudre un problème secondaire dans l’intérêt d’Israël, qu’il n’a pas résolu au fil des ans.
Hassan Nasrallah, 31 mai 2019

Il s’agirait notamment de retirer au Hezbollah ses armes de précision comme ses missiles. Hassan Nasrallah a indiqué que le mouvement chiite ne possède pas d’usines pour fabriquer de telles armes au Liban, contrairement aux affirmations de Tel Aviv.

Cependant, il rappelle que le mouvement chiite à le droit de posséder et de fabriquer toute arme pour défendre le Liban. Il a également mis en garde le responsable américain sur l’évocation de tout autre dossier différent de celui de la démarcation des frontières.

Le cas échéant, le Hezbollah mettra en oeuvre un plan visant à fabriquer de telles armes au Liban.

La position du Premier Ministre au sommet de la Mecque, non-représentative du Liban

Évoquant l’actuel bras de fer entre les USA, Israël, l’Arabie Saoudite, d’une part et l’Iran d’autre part, le dirigeant du Hezbollah allié à Téhéran a indiqué qu’un conflit ne se réduira pas aux seules frontières avec ce pays. “Toute la région sera en feu“, a-t-il estimé.

Il a cependant écarté tout risque de conflit, en raison des implications que cela aurait.

Abordant la question du sommet des Pays Arabes qui s’est tenu à la Mecque ce jeudi et dont le principal sujet était le soutien de ces pays à l’Arabie Saoudite dans son bras de fer avec l’Iran, il a estimé que la position du Premier Ministre Saad Hariri contrevenait à la politique de dissociation mise en place depuis l’affaire de la démission forcée du chef du cabinet en novembre 2017

Pour rappel, le premier ministre avait condamné les attaques qu’auraient subis des tankers aux Emirats Arabes Unis et pour lesquels l’Iran a été accusé par les USA.

Hassan Nasrallah a estimé que ces propos ne représentent pas l’opinion du Liban.

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