Un nouveau mariage civil a été célébré au Liban ce jeudi 20 juin en dépit de l’opposition des dirigeants des communautés religieuses à une telle union.

La cérémonie qui a uni Abdallah Salam et Marie-Joe Abi Nassif s’est déroulée au Palais Sursock en présence, outre des familles respectifs, de l’ancien Président du Parlement Hussein Husseini, des anciens ministres Ziad Baroud et Tarek Mitri et a été célébrée par le Président du conseil des notaires au Liban Joseph Béchara.

Il s’agit maintenant de présenter ces papiers à la Ministre de l’Intérieur Raya al Hassan qui s’était déjà déclarée favorable à une telle union. Cette prise de position avait provoqué une vive polémique suite aux critiques des principaux dirigeants religieux.

Ainsi, le Grand Mufti de la République Daryan s’était montré totalement opposé à cette procédure d’union civile, estimant qu’elle contredisait la Charia, et violait la constitution libanaise concernant le statut civil personnel, alors que le Patriarche Maronite s’était déclaré sur le principe opposé aux unions civiles mais toutefois s’était déclaré en faveur d’une telle possibilité en cas d’accord des autres communautés religieuses libanaises. Les autorités religieuses chiites s’étaient également déclarés opposées au mariage civil.

Pour rappel, une première union civile a été célébrée en 2013 au Liban à la faveur d’une disposition (décret 60 de 1936) en date du Mandat Français stipulant la suppression de la mention d’appartenance à une communauté religieuse sur les fiches d’état civil. La reconnaissance de cette union a cependant été refusée par le Ministre de l’Intérieur d’alors, Nouhad Machnouk, au motif de l’absence de toute loi qui régule ce type de situation.

Faux, indiquent les associations qui soutiennent ce projet, qui ont depuis célébré plusieurs autres mariages civils qui ne sont également pas reconnus par l’état.

Le Mariage civil, une polémique cependant vieille comme le Liban

Cette polémique n’est cependant pas nouvelle mais aussi vielle que le Liban lui-même. Il s’agit notamment de savoir quelles dispositions gèrent le statut civil personnel. Déjà à l’époque du Mandat, les autorités françaises s’étaient rapidement trouvées être confrontées à l’opposition des dirigeants des communautés religieuses libanaises. (voir notre dossier).

La dernière tentative d’instaurer un mariage civil, conduite par le président de la république défunt, Elias Hraoui, s’était vue être confrontée à l’opposition de son premier ministre Rafic Hariri. Le projet est alors, rapidement, tombé dans les oubliettes.

De même, alors que la ministre actuelle de l’Intérieur Raya el Hassan, s’était déclarée favorable à l’instauration d’un mariage civil optionnel, le Premier Ministre Saad Hariri, surtout en raison de l’opposition du Grand Mufti de la République, n’a pas hésité à la recadrer, estimant que ce projet n’est pas possible à l’heure actuelle.

Pour rappel

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