Jezzine, est une ville située au Sud du Liban, réputée pour ses belles demeures, ses vieilles églises, sa cascade haute de plus de 40 m et son artisanat. Son entrée est surplombée par une grande statue de la vierge au bord d’une falaise nommée Saydit el Maabour, (Notre-Dame du Passage).
Une fois à Jezzine, il est conseillé de visiter une des boutiques des artisans couteliers. La tradition de cet artisanat remonte au XVIIIe siècle, plus précisément aux années 1770, avec la famille Haddad. Au départ, des épées et des manches de fusils étaient fabriqués avec des os ou des cornes. Ce n’est qu’au XXe, à partir des années trente, que les artisans se lancent dans la coutellerie et les services de tables.
La particularité de la coutellerie de Jezzine ne tient pas seulement à la qualité de sa lame, qui n’est certes pas à contester, mais bien au manche de ces ustensiles. En forme de tête de phénix, l’oiseau légendaire de la mythologie phénicienne, les manches sont façonnés dans de l’ivoire ou bien dans de la corne de mouton, buffle, ou chèvre. Cet artisanat avait tellement bien prospéré à Jezzine, que plusieurs familles se sont mises à la production de coutellerie éponyme de leur ville natale, qui finit par devenir un précieux présent offert par les autorités libanaises aux sommités et aux chefs d’Etat.
Cependant, cet art régresse … Il n’est plus fabriqué selon la tradition, dans de l’ivoire ou la corne, mais à base d’un mélange de résine ou de poudre d’os. Ce qui ne différencierait plus cet artisanat traditionnel originellement sculpté dans des matières brutes, de n’importe quel set industriel de n’importe quelle provenance. En espérant des jours meilleurs à l’artisanat proprement libanais, nous vous laissons avec cet exemple de couteaux de Jezzine.