Le Juge Jean Fahed du Haut Conseil Judiciaire a annoncé sous les applaudissements que Nabil Alam et Habib Chartouni ont été condamnés à la peine de mort par contumace pour leur implication dans l’assassinat de l’ancien Président de la République Bachir Gemayel, le 14 septembre 1982, soit 35 ans après cet acte terroriste.

Ce jugement clos la procédure ouverte sur ce dossier en novembre 2016. Le juge Jean Fahed a indiqué que cet acte terroriste a joué un rôle prépondérant dans le cadre de la destabilisation de l’état libanais durant la guerre civile.

Nabil Alam et Habib Tanios Chartouni ont également été condamnés à payer des indemnités aux familles des victimes de cet attentat et sont déchus de leurs droits civiques.

Bachir Gemayel avait été élu président le 23 aout 1982. Le 14 septembre 1982, il s’était rendu au QG du Parti Kataëb à Ashrafieh pour une dernière réunion avant qu’il ne prenne officiellement son poste de Président de la République. C’est alors que la bombe placée dans l’appartement en dessous de la permanence explosera. lui coûtant la vie ainsi qu’à des cadres du Parti Kataëb et des habitants de l’immeuble où il se trouvait. C’est suite à cet assassinat que la Guerre Civile Libanaise sera relancée et durera encore 8 ans supplémentaires.

Habib Tanious Chartouni, militant du Parti Populaire Syrien (PSNS), avait été appréhendé par les Forces libanaises. Il avouera  le meurtre de Bachir Gemayel avec l’aide de Nabil Alam et sera remis à la justice libanaise. Il sera illégalement relâché de la prison par « des éléments armés inconnus » pendant l’offensive de l’armée syrienne à Beyrouth en 1990 avant de disparaitre. On est pour l’heure sans nouvelle de lui, alors que certaines rumeurs font état de sa présence en Syrie.

A l’annonce du verdict, les militants des partis Kataëb, des Forces Libanaises et des familles des victimes dont celles du défaut chef de l’état, étaient présent et ont applaudi, alors qu’en dehors du Palais de Justice de Tayyouneh à Beyrouth, des militants du PSNS manifestaient, estimant que cet assassinat était un acte de devoir national en raison de la collaboration supposée de Bachir Gemayel avec les israéliens.

Remerciant la Haute Court de Justice, la veuve du défunt Président de la République, Mde Solange Gemayel,  a indiqué que la décision judiciaire permettra à l’Etat de restaurer son autorité et la confiance de la population envers les institutions.

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