Un déplacement qui ressemble plus à un retour aux sources et lors duquel le Vice-président américain a assuré l’intégralité du service après-vente : visite au mémorial de la Shoah, prière au Mur des lamentations et un discours à la Knesset qualifié par la presse israélienne comme l’un des plus pro-israélien prononcé par un dirigeant étranger. Ce qui ne manquera pas de ravir son électorat évangéliste, fondamentaliste et pro sioniste mais aussi antisémite.

A cette occasion il a déclaré sous une pluie d’ovation que l’ambassade américaine serait transférée dès l’année prochaine à Jérusalem.

“Le lien qui nous unit n’a jamais été aussi fort”, a-t-il déclaré au président israélien, il est vrai que rarement des deux côtés les deux pays ont eu simultanément des gouvernements aussi obscurantistes, ancrés à l’extrême droite, animé d’une vision “divine” et mués par des considérations d’ordre théologico-religieuses.

En fervent évangéliste, le Vice-président Pence a encensé dans un discours au relent biblique l’histoire juive et le “miracle israélien “sans faire la moindre allusion à la colonisation et à l’occupation. Bien que ne figurant pas sur la Table des Lois, Pence a fortement pressé les Palestiniens de revenir à la table des négociations où ils devraient une fois de plus figurer au menu.

Quand au “miracle israélien”, il s’agit bien en effet d’un miracle, et non des moindres, grâce auquel Israël sera parvenue tout en préservant l’illusion de son caractère démocratique à instaurer un régime d’apartheid ; à violer le droit international sans aucune sanction ; à pratiquer en toute impunité au XXIème siècle une politique de colonisation et à faire disparaitre une occupation ainsi que l’ensemble d’un peuple et une nation.

A présent que Jérusalem est réunifiée grâce à la providence divine, M. Pierce peut se préparer au prochain miracle : L’avènement de la fin des temps biblique et la parousie ou la seconde venue du Christ et son retour glorieux. Bien entendu ce jour-là tous les infidèles, juifs, musulmans, polythéistes, homosexuels, communistes et athées, auront droit aux flammes de l’enfer.

Camille Najm
Analyste, chercheur, consultant et journaliste politique basé entre Genève et Beyrouth. Auteur d’études, de rapports, d’articles de presse et pour revues spécialisées, d’éditoriaux, de chroniques. D.E.A en Science politique et relations internationales – Université de Genève. Domaines de spécialisation : Les rapports entre la culture, la religion, identité et la politique – Les minorités religieuses, culturelles, ethniques du monde arabe – Les relations islamo-chrétiennes – le christianisme dans le monde arabe – Laïcité, communautarisme et multiculturalisme – Le Vatican – Le système politique libanais, les institutions et la démocratie – De nombreuses problématiques liées au Moyen Orient (Liban, Syrie, conflit israélo-arabe).

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