Pixabay Palestine Gaza enfants palestiniens

Par Hamed Alamy, président d’ADOP (ASSOCIATION DES ORPHELINS DE PALESTINE).

En partenariat avec Madaniya.info – Non seulement ils ont perdu leur pays, mais également leur famille. Pour s’accrocher à la vie, il ne leur reste que Dieu (pour les croyants) ou un miracle pour les optimistes invétérés.

Ils… ce sont les orphelins palestiniens frappés d’une double peine du fait de leur naissance et de la violence constante qu’ils subissent du fait de cette naissance.

Voilà 70 ans que la Palestine saigne ! Soixante-dix longues années que la Palestine aligne martyrs, prisonniers, otages de leur situation, captifs de la géostratégie mondiale.

Soixante-dix ans que le sang coule à flot, victimes des balles meurtrières de l’occupant, de ses geôles, de ses tortures, des réglements de compte internes ou interarabes (septembre noir jordanien, en 1970, Sabra Chatila au Liban en 1982).

La souffrance est quotidienne, permanente. Le nombre des orphelins et des laissés-pour-compte en augmentation constante.

Créée en 2005 par des volontaires de tout âge, ADOP (Association des orphelins de palestine) est une association qui permet de parrainer, d’accompagner des enfants de Palestine et de leur donner la chance de s’instruire pour construire leur avenir dans leur pays d’origine. De Maintenir l’espoir. Un défi.

ADOP a pris en charge 7.590 orphelins originaires des pays suivants :

  • Palestine : 6570, dont 4620 de Gaza et 1950 de Cisjordanie
  • Syrie : 700
  • Liban : 320

Le programme de parrainage comporte la prise en charge des orphelins de martyrs et des enfants de prisonniers-otages s’effectue au travers d’un programme personnalisé. La situation de chaque orphelin est étudiée avec précision,sen pfrenant en considération son lieu d’habitation, son niveau scolaire, sa capacité ou encore sa situation économique. Grâce à votre don mensuel de 30 € (soit seulement 1 € ! /Jour), un orphelin est pris en charge jusqu’à sa majorité et son indépendance.

Rien qu’au Liban l’on recense 174 422 réfugiés palestiniens, selon le décompte de Février 2017 du Comité du dialogue Libano-Palestinien. Soixante cinq pour cent (65%) de ces réfugiés se trouveraient dans une situation en deçà de la ligne de pauvreté. Cette enquête a été financée par la gouvernement japonais et l’UNICEF.

Ce chiffre est cependant en deçà des estimations officielles qui indiquent que 450 000 réfugiés palestiniens – essentiellement issus du conflit israélo-arabe de 1948 – seraient au Liban, auxquels s’ajouteraient 40 000 à 50 000 réfugiés palestiniens ayant fuit la guerre civile syrienne en plus de 1.5 millions de réfugiés syriens également présents.

L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) est un organisme spécifique de l’ONU pour l’aide aux réfugiés palestiniens dans la Bande de Gaza, en Cisjordanie, En Jordanie, au Liban et en Syrie en matière de santé d’éducation, d’aide humanitaire et de servcies sociaux.

L’UNRWA dispense ses services dans 59 camps. Il est de loin la plus grande agence des Nations unies, avec un personnel de plus de 25 000 personnes, dont 99 % sont des réfugiés palestiniens recrutés localement et œuvrant comme enseignants, médecins ou travailleurs sociaux.

L’UNRWA est aussi la seule agence de l’ONU qui soit consacrée à un groupe spécifique de réfugiés. Le nombre de réfugiés palestiniens enregistrés est passé de 700.000 en 1950 à plus de 4,8 millions en 2005 et continue à augmenter du fait de l’accroissement naturel de la population.

L’UNRWA, dont le financement est tributaire des contributions des états a enregistré en 2017 un déficit de 49 millions de dollars ; un déficit qui fait craindre une interruption des prestations de l’office du fait des menaces brandies par le président Donald Trump d’user de représailles à l’encontre de quiconque aura protesté contre sa décision de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale d’Israël, en violation du droit international.

L’administration américaine a en effet décidé en janvier 2018 de suspendre son aide de 65 millions de dollars à l’office, le fragilisant en même temps accentuait les difficultés des Palestiniens, ajoutant à leur malheur, un plus grand malheur, la perte de leur patrie, en même temps que leur identité.

L’UNRWA, «LA PLUS GRAVE CRISE FINANCIÈRE DE SON HISTOIRE», UNE SITUATION HUMAINEMENT INTENABLE.

Le Commissaire général, le suisse Pierre Krähenbül, en poste depuis 2014, a tiré la sonnette d’alarme, estimant que l’office traversait «la plus grave crise financière de son histoire (…) que la situation est humainement intenable». Ainsi A Gaza, la population, a-t-il fait observer dans une interview au journal Liberation, est passée de 80 000 personnes en 2000 qui recevaient de l’aide alimentaire, à un million aujourd’hui, sur 1,9 million d’habitants. Ce chiffre, un scandale international, est en lien direct et organique avec le blocus.

Ces gens, souvent éduqués, autosuffisants, qui avaient des emplois, des entreprises, ont vu leurs marchés détruits par le blocus et l’impossibilité d’importer du matériel. La situation est humainement intenable», a t-il ajouté.

«Pour les habitants de Gaza, c’est terrible d’imaginer que l’UNRWA, le seul paramètre stable de leur vie, puisse être menacé. Si l’on s’intéresse à la stabilité de la région, comment imaginer, sans l’UNRWA, que 270. 000 élèves à Gaza n’aient plus accès à l’éducation dans un contexte si dégradé ?

«Plus de 90 % de ces élèves n’ont jamais quitté Gaza de leur vie, ils ne connaissent rien d’autre que ces quelques kilomètres carrés et la crainte d’un prochain conflit. On me demande souvent si je suis inquiet par les risques de radicalisation au Proche-Orient. Je le suis d’autant plus maintenant qu’on m’a retiré 300 millions pour mon système scolaire», a-t-il conclu.

Ci joint le lien complet de cette déclaration

La Palestine, dans ce contexte, est devenue un immense défouloir de toutes les frustrations recuites générées des bas fonds de Kiev (Ukraine) et de Tbilissi (Géorgie) au fin fond de Brooklyn (États-Unis), la plus grande prison du monde, le plus grand camp de concentration à ciel ouvert pour les Palestiniens, les propriétaires originels du pays.

Le droit à l’existence d’Israël ne saurait impliquer un devoir d’anéantissement du peuple palestinien, ni son droit à la sécurité, l’insécurité permanente des pays arabes.

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Des Palestiniens désshumanisés et abandonnés

ReneNaba
René Naba | Journaliste, Ecrivain Français d’origine libanaise, jouissant d’une double culture franco arabe, natif d’Afrique, juriste de formation et journaliste de profession ayant opéré pendant 40 ans au Moyen Orient, en Afrique du Nord et en Europe, l’auteur dont l’expérience internationale s’articule sur trois continents (Afrique Europe Asie) a été la première personne d’origine arabe à exercer, bien avant la diversité, des responsabilités journalistiques sur le Monde arabo-musulman au sein d’une grande entreprise de presse française de dimension mondiale.

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