Le président de la commission parlementaire des finances et du budget Ibrahim Kanaan a rejeté les accusations selon lesquelles, le parlement souhaiterait sous-estimer les pertes du secteur financier, estimant que si cela était le cas, il aurait démissionné.

“Nous n’avons pas commis d’erreur dans les travaux de contrôle pendant 11 ans, et nous ne le ferons pas aujourd’hui.” 

Ibrahim Kanaan faisait allusion aux propos de 2 anciens négociateurs libanais qui discutaient avec le fonds monétaire international alors que le Liban souhaiterait obtenir une aide économique d’un montant de 10 milliards de dollars. L’un d’entre eux, Henri Chaoul avait ainsi accusé certains députés, par ailleurs actionnaires de banques libanaises, de souhaiter saboter les négociations avec le FMI, alors que le plan du gouvernement Hassan Diab propose de recapitaliser le secteur bancaire privé avec un wipe-off des actionnaires existants. De même, Alain Bifani a également accusé certains partis politique de souhaiter accaparer les réserves en or et les biens étatiques via le parlement.

“Il n’y a pas de partis au sein du Comité des finances, mais nous avons plutôt exclu nos affiliations de partis de notre travail de surveillance et de législation depuis 2010”, rétorque Ibrahim Kanaan qui avait précédemment indiqué ne avoir de parti pris et “de problèmes entre le gouvernement et la Banque du Liban”. 

Les travaux visent à discuter du plan du gouvernement, indique le parlementaire, estimant qu’il reste important pour l’avenir du Liban et qu’il modifie “de nombreuses données financières et économiques.”

Concernant les chiffres, alors que des estimations font état de 81 000 milliards de livres libanaises de pertes pour le secteur financier selon le parlement et de 241 000 milliards de livres libanaises selon le plan de sauvetage du gouvernement Hassan Diab, le parlementaire indique ne pas avoir de chiffres mais que les discussions portes sur les chiffres et les approches du gouvernement, de la Banque du Liban et de l’Association des banques du Liban. Ibrahim Kanaan indique souhaiter que le président du Parlement Libanais puisse permettre la diffusion des documents concernant ces chiffres qui indiqueraient “une différence de 26 000 milliards de livres libanaises entre les chiffres du gouvernent et la réalité des bad loans”.

L’état libanais n’est pas en faillite, estime le député tant que les biens et les propriétés publiques existent, s’alignant en quelque sorte sur le plan de l’Association des Banques du Liban qui souhaiteraient obtenir une concession à longue durée du littoral libanais, voire une garantie sur l’or de la Banque du Liban, en échange des obligations publiques qu’elles détiennent.

Il a écarté toute réduction des obligations locales donc en livre libanaise face à la crise, rappelant que l’État paie les hôpitaux, l’armée, les entrepreneurs et la sécurité sociale. Cependant, les experts soulignent que cette pratique reste monnaie courante pour l’état pour payer les hôpitaux ou encore les entrepreneurs.