L’audit juricomptable mené par le cabinet Alvarez & Marsal ferait face à de nombreux obstacles. Le site Forbes Middle East aurait ainsi indiqué que la Banque du Liban n’aurait répondu qu’à 43% des questions posées par le cabinet et aurait refusé de transmettre plus de 100 documents demandés.

Pour rappel, cette procédure d’audit – soutenue par le Président de la République, le Général Michel Aoun et le premier ministre sortant Hassan Diab – vise à quantifier les pertes financières de la Banque du Liban, une des conditions nécessaires à la reprise des négociations avec le Fonds Monétaire International.

Certaines sources craignent que le premier ministre désigné Saad Hariri, qui protège le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, puisse souhaiter enterrer la procédure, en dépit de ses assurances à ce sujet.

Selon Forbes, plus de 100 questions posées par Alvarez & Marsal n’auraient pas eu de réponses de la part de la Banque du Liban qui se retranche sous les législations liées au secret bancaire. Le site rappelle également que le ministre des finances, proche du Président de la Chambre Nabih Berri, avait indiqué que ses soutiens politiques ne souhaitaient pas que soient conduits un audit juricomptable des comptes de la Banque du Liban.

Certaines sources ont indiqué à Libnanews que certains proches de Nabih Berri pourraient être impliqués dans certaines anomalies notamment au niveau de certaines filiales de la MEA.

Forbes a également publié la liste de questions posées aux responsables de la Banque du Liban. Il s’agirait de questions liées à un audit juricomptable, à la gouvernance, aux contrôles ou encore à l’infrastructure technologique utilisée.

Cependant, la Banque du Liban n’aurait répondu qu’à 43% des questions posées par Alvarez & Marsal, alors que ce dernier aurait déjà opéré avec succès dans des pays où des réglementations instaurant un secret bancaire était pourtant en place sans que cela ne cause un problème. Les questions portant notamment sur les réserves monétaires et les transferts effectués, qui pourraient avoir été pour une partie détournées dans le cadre du programme de subvention à l’achat des produits de première nécessité, n’ont eu aucune réponse, alors que des experts légaux estiment que ces questions ne sont pas couvertes par le secret bancaire.

Dans le cas libanais, il semblerait que les autorités monétaires aient décidé de coopérer avec le cabinet, alors que les pertes estimées de la banque centrale pourraient être plus importantes que les estimations faisant état d’un gouffre de 45 milliards de dollars, notent des sources gouvernementales citées par Forbes.

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Pour l’heure, la principale responsabilité de ce possible échec serait attribué au ministre des finances Ghazi Wazni, indiquent toujours les sources gouvernementales citées par Forbes, qui notent que celui avait retardé de 4 mois, la signature du contrat. Par ailleurs, ces sources notent que le coût de l’enquête menée par Alvarez & Marsal coutera 2 millions de dollars au Liban contre 500 000 USD à Kroll un temps envisagé avant de faire état d’un refus catégorique du Président de la Chambre Nabih Berri.

Ces sources indiquent s’attendre à la fin de la procédure d’audit juricomptable en raison “du manque d’enthousiasme du premier ministre désigné Saad Hariri et du Président de la Chambre Nabih Berri”.

Source: https://www.forbesmiddleeast.com/industry/economy/forbes-middle-east-publishes-the-questions-from-the-forensic-audit-firm-alvarez-marsal-which-the-central-bank-of-lebanon-refused-to-answer

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