“… La dépendance des êtres humains vis-à-vis de la nature ne se situe pas seulement sur le plan de la biologie ou de la physiologie ; elle est aussi d’ordre intellectuel. Ici se situe l’un des apports les plus précieux de l’œuvre de Lévi-Strauss ; à partir d’une connaissance extraordinairement fine et précise de la flore et de la faune, les sociétés dites primitives élaborent une « logique du sensible », ou une « logique du concret », qui transforme les qualités sensibles – le haut, le bas, le chaud, le froid, la droite, la gauche, les couleurs, les saveurs, les odeurs – en autant de catégories permettant de classer les réalités qui nous entourent, d’établir entre elles des analogies ou des oppositions, bref de penser l’univers et d’en comprendre le cours (Lévi-Strauss 1973 : 83 ; 1988 : 155). “
Emmanuel Terray. Éditions EHESS
Revue française d’anthropologie, 2010.

L’appât du gain a percuté l’espace des gens. Il nous reste du rapprochement la trace des rencontres. Bien avant les restrictions sanitaires en ce début de XXI e siècle, la distanciation s’est manifestée non pour se prémunir mais pour suspendre de graves urgences dont l’accélération du changement climatique. “Corine Pelluchon pose les bases d’un nouveau contrat social “parce que le sujet sur lequel repose la théorie politique n’est plus, comme dans le libéralisme politique classique, un individu abstrait, défini par sa seule liberté, mais un être (…) qui partage l’espace avec d’autres vivants”. Extrait de Sophie Creuz sur la philosophe Corinne Peluchon. L’ Écho, 2020.

Cependant, est-il encore possible de démarquer et de corriger en soi, au-delà de la tutelle des systèmes en place des cogitations stériles ? Sans les actes nécessaires comment résoudre nos peurs existentielles et maintenir ce qui reste d’un air respirable et d’une terre habitable ? À quand la bonne nouvelle d’aller se vacciner contre le balbutiement mental afin d’aller main dans la main, l’esprit et le cœur ouverts à la découverte de vraies jungles et non plus de lieux “sauvages” ?

Pourquoi donc rester épris des perspectives futiles alors que le soin individuel peut corriger chaque jour les fausses normes et les mauvaises habitudes ? Allons concilier la solitude avec l’apprentissage d’une tranquille observation et prendre un bain de jouvence dans les forêts pour répondre à tant de besoins thérapeutiques sans thérapeute. Il suffirait de ressentir les arbres, de se laisser accompagner par les animaux afin de ne plus rester seul dans un monde angoissé. Habitons avec les êtres de la nature dans l’ci et le maintenant afin de servir notre humanité.

A quoi sert d’attendre ce que nos semblables vont prédire quand vivant parmi les espèces végétales et les animaux on concilie la part intime à la source de nos origines pour le meilleur et pour le pire ?

Joe Acoury

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