Le weekend a été marqué par la poursuite des accusations réciproques entre Forces Libanaises, Amal et le Hezbollah concernant la fusillade qui s’est déroulée ce jeudi lors d’une manifestation du duo chiite suite à la décision de la première chambre de la cour de cassation de refuser le recours des anciens ministres à l’encontre du juge Tarek Bitar, en charge de l’enquête concernant l’exploqion du port de Beyrouth. Cette fusillade a fait 7 morts et plus de 32 blessés selon le dernier bilan disponible.

Pour l’heure, le ministre de la défense Maurice Sleem avait indiqué dès le 16 octobre, que l’Armée Libanaise avait arrêté 19 personnes dont 17 libanais et 2 ressortissants syriens actuellement placés sous détention auprès des services de renseignement.
Il a également précisé que les autorités libanaises confirment que les informations préliminaires indiquent que la manifestation du Mouvement Amal et du Hezbollah était effectivement pacifique à l’origine avant que la fusillade n’ait lien. Celle-ci a entrainé la sortie des armes des domiciles.

Pour rappel, ce dernier avait fait publier un mandat d’arrêt à l’encontre du bras-droit du président de la chambre des députés, l’ancien ministre des finances, Ali Hassan Khalil, après que celui-ci ne se soit pas rendu à son rendez-vous judiciaire, ce lundi 11 octobre.

Nabih Berri: les victimes sont des martyrs de la vérité et de la justice

Le Président de la chambre a ainsi estimé, par une déclaration, le jour des funérailles de certaines victimes, que les victimes de la fusillade sont “des martyrs de la vérité et de la justice”, assassinées par des snipers, allusion aux accusations d’un communiqué publié conjointement avec le Hezbollah, accusant les Forces Libanasies d’avoir eu recours à des tireurs d’élite placés sur les toits. Il a également évoqué les victimes du port de Beyrouth.

Mohammed Raad: Il y aura un prix à payer pour la trahison des Forces Libanaises

Le président du bloc parlementaire de la loyauté envers la résistance Mohammed Raad a eu un ton plus menaçant vis-à-vis des auteurs de la fusillade, estimant qu’il y aura un prix à payer pour “la trahison des forces libanaises qui a commis un massacre”. Il a toutefois écarté une possible guerre civile.

Nous ne nous précipiterons pas dans une guerre civile et nous ne menacerons pas la paix civile, mais nous n’accepterons pas non plus que ce sang aille en vain

Mohammed Raad, le 17 octobre 2021

Le député a appelé les autorités libanaises à poursuivre leurs enquête et à punir les responsables de cette attaque, indiquant que le Hezbollah attendra les actions des autorités.

Revenant sur les accusations à l’encontre des Forces Libanaises, le parlementaire rappelle que l’histoire de ce mouvement “est pleine de massacres et d’attaques contre la paix civile” avant de s’en prendre directement à son dirigeant Samil Geagea qu’il accuse d’avoir placé des snipers sur les toits des immeubles de la région où s’est déroulé l’incident.

Gébran Bassil s’attaque aux Forces Libanaises et critique à la fois le mouvement Amal et le Hezbollah

À l’occasion des commémorations du 13 octobre, le président du Courant Patriotique Libre, Gébran Bassil s’en est vivement pris indirectement et sans le nommer à son adversaire des Forces Libanaises, Samir Geagea, estimant que ce dernier tente à chaque fois de s’exonérer de ses responsabilités après chaque massacre “parce que cela est sa nature et que le crise de Tayyouneh est la preuve la plus flagrate”.

Un parti fort n’est pas celui qui porte des armes et qui tire sur les gens depuis les toits des immeubles. Un parti fort n’est pas celui qui déclare protéger le voisinage en ouvrant le feu parmi la population. Un parti fort épargne le voisinage des incidents, non pas par la soumission mais par la force et la sagesse.

Gébran Bassil, le 17 octobre 2021

Gébran Bassil a également accusé “un parti rival” de préparer et d’entrainer des tueurs et de provoquer des massacres quand il en reçoit l’ordre, avant d’appeler à la justice.

Il a également renvoyé dos-à-dos le Mouvement Amal et le Hezbollah pour avoir organisé une manifestation à Ein Remmeneh.

Personne n’a le droit d’imposer une opinion sur les autres ou de menacer à recourir à la rue, estime le dirigeant du CPL, indiquant que toute personne a le droit d’avoir une opinion sur l’enquêteur en charge du dossier du port ou d’avoir des doutes mais que cela doit se faire via la voie judiciaire, légale et institutionnelle. Gébran Bassil faisait ainsi allusion aux menaces des ministres chiites de démission du cabinet Mikati III si l’affaire de l’explosion du port de Beyrouth n’était pas retiré au juge Tarek Bitar.

Il a également critiqué les slogan “provoquants” scandés par des sympathisants du mouvement Amal à Ein el Remmaneh, notant qu’ils n’auraient probablement pas accepté que les familles des victimes du port aillent chanter de tels slogans dans les quartiers de la banlieue Sud de Beyrouth.

Samir Geagea: Les habitants d’Ein Remmeneh ont déjoué un nouveau mini 7 mai

Pour sa part, le dirigeant des Forces Libanaises Samir Geagea a estimé que la population d’Ein Remmeneh a déjoué un nouveau mini-7 mai, allusion aux incidents qui ont eu lieu en 2007. S’il a admis que les forces libanaises sont sur le terrain, il a toutefois rejeté l’existence d’une structure militaire en son sein avant d’attribuer l’origine de la fusillade aux habitants du quartier d’Ein Remmeneh.

Ainsi, Samir Geagea accuse les manfiestants d’avoir déjà blessé 4 personnes du quartier avant qu’un coup de feu ne soit tiré. Il a toutefois exprimé son regret de voir des partisans du Hezbollah ou du mouvement Amal avoir été tués ou blessés, estimant cependant que leurs dirigeants ont mené à la situation actuelle.

Par ailleurs, le dirigeant des FL s’en est prix à la direction générale des renseignement de l’Armée Libanaise après que cette instance ait convoqué certains habitants, estimant que ces derniers auraient également dû convoquer les manifestants à l’origine, selon lui, des incidents.

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