La famille de l’ancien geolier de la prison de Khiam Amer Fakhoury a porté plainte contre le Liban, ses services sécuritaires et l’Iran devant la justice américaine.

Les avocats à l’origine de la plainte accusent la Sécurité Générale d’avoir kidnappé l’homme, de l’avoir torturé et d’aider des organisations terroristes. Ils demandent ainsi à ce que soit formellement poursuivi le Liban mais également l’Iran, cela conformément à la Foreign Sovereign Immunities Act, Téhéran figurant sur la liste américaine des pays qui soutiennent le terrorisme depuis 1984. Cependant, cette liste n’inclue pas le Liban, ce qui pourrait compliquer la procédure pour les avocats de la famille d’Amer Fakhoury qui considèrent cependant le Hezbollah comme un instrument de l’Iran.

Pour rappel, Amer Fakhoury était décédé est décédé le 17 août 2020 à son domicile aux USA.

Son acquittement par le Tribunal Militaire, le 20 mars 2020, puis son départ rocambolesque du Liban dans un hélicoptère militaire américain via le campus de l’ambassade des Etats-Unis avait défrayé les chroniques de l’époque. Il avait été arrêté au Liban en septembre 2019 où il se rendait après avoir, avait-il indiqué, des assurances de certains dirigeants libanais quant à liberté. 

Sa détention a été à l’origine d’une crise diplomatique entre le Liban et les Etats-Unis, Amer Fakhoury étant par ailleurs détenteur de la nationalité américaine et souffrant, selon Washington, d’une maladie incurable. Certains sénateurs américains étaient allés à l’époque jusqu’à menacer de suspendre l’aide économique au Pays des Cèdres en cas de maintien de sa détention. 

Hassan Nasrallah avait alors estimé que ” les États-Unis ont commencé à exercer de fortes pressions sur l’État libanais pour résoudre ce problème et libérer ce collaborateur sans aucune condition. (…) Des menaces directes ont été proférées pour placer certaines personnes sur la liste des sanctions, interrompre l’aide à l’armée libanaise, imposer des sanctions économiques et empêcher les nations du monde d’offrir une assistance à l’État libanais”.

Pour rappel, l’ancien responsable de la prison de Khiam, Amer el Fakhoury avait quitté le Liban peu avant le retrait israélien du Sud en 2000. Il se serait rendu ensuite aux Etats-Unis où il aurait obtenu la green card. Les autorités israéliennes avaient ainsi transformé en une prison clandestine et un centre de torture en 1984, une ancienne caserne de l’Armée Libanaise. 

Officiellement, cette prison était sous le commandement des officiers de l’Armée du Liban Sud. 

Pour rappel, entre 1985, jusqu’au retrait israélien d’avril 2000, la prison de Khiam aurait été sous sa responsabilité. Plus de 5000 personnes auraient alors été emprisonnées sous son commandement. 

Au moins 10 d’entre eux seraient morts en détention. L’état hébreu a rejeté toute implication dans le fonctionnement de cette prison en dépit des témoignages d’anciens détenus qui ont pu apercevoir des officiers ou fonctionnaires israéliens dans la prison. 

Lors du retrait israélien du Sud Liban en 2000 et suite à l’effondrement de l’ALS, alors que la plupart des anciens geôliers n’ont pas subi d’actes de représailles, ayant été pardonnés après s’être volontairement rendus à la mosquée de Khiam sur l’appel des autorités chiites, une minorité, parmi les personnes les plus impliquées ont préféré se réfugier en Israël.

Newsdesk Libnanews
Libnanews est un site d'informations en français sur le Liban né d'une initiative citoyenne et présent sur la toile depuis 2006. Notre site est un média citoyen basé à l’étranger, et formé uniquement de jeunes bénévoles de divers horizons politiques, œuvrant ensemble pour la promotion d’une information factuelle neutre, refusant tout financement d’un parti quelconque, pour préserver sa crédibilité dans le secteur de l’information.

Un commentaire?