Les logos du Courant du Futur et du Courant Patriotique Libre
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Le Premier ministre désigné pourrait prochainement présenter une formule gouvernementale de 24 membres alors qu’il avait jusque là maintenu sa proposition de composer un cabinet de 18 membres.

Le vice-président du courant du futur, Moustapha Alloush, qui avait pourtant annoncé le retrait prochain de la candidature du premier ministre désigné, indique que cette proposition vise à montrer “le véritable obstacle” accusant le président du Courant du Futur Gébran Bassil d’être à l’origine du blocage du processus de formation du gouvernement. Il n’a cependant pas détaillé les mécanismes de nomination des différents ministres, des mécanismes justement à l’origine du différend entre la Présidence de la République et Saad Hariri.

Mustapha Alloush a également haussé la voix, déclarant qu'”aucune figure sunnite qui se respecte accepterait d’être sous la merci des conditions de Bassil”, alors que la polémique actuelle porte justement sur l’attribution des différents portefeuilles du prochain cabinet. Ainsi, le Patriarche lui-même avait estimé que le fait d’accorder un tiers des prochains ministères à la communauté chiite, un tiers au premier ministre désigné Saad Hariri donc à la communauté sunnite et un tiers à la Présidence de la République remettait en cause le Pacte National qui stipule quant à lui, une formation à part égale entre les communautés chrétiennes et musulmanes.

Par ailleurs, le Président du Parlement, Nabih Berri, à l’origine de la proposition de formation d’un cabinet de 24 membres a estimé que celle-ci est soutenue par la communauté internationale dont la France ainsi que par les pays Arabes

Il a également estimé que certaines demandes sont à l’origine du blocage actuel du processus de formation du prochain cabinet, indiquant que la situation actuelle continuera à se dégrader tant qu’une solution ne sera pas mise en oeuvre.

Un pays sans gouvernement alors que la crise économique le touche de plein fouet

Le Liban est sans gouvernement depuis la démission, le 10 août dernier, du premier ministre sortant Hassan Diab.

La formation d’un nouveau gouvernement est considérée comme une des conditions préalable à la relance des négociations avec le Fonds Monétaire International afin d’obtenir un déblocage de l’aide financière de la communauté internationale face à la crise économique que traverse le Liban. 

Suite à l’échec de Moustafa Adib à former un cabinet, l’ancien premier ministre Saad Hariri, qui avait pourtant démissionné suite à d’importantes manifestations en octobre 2019, s’est vu être chargé de former un nouveau gouvernement en octobre 2020.

Pour tenter de débloquer la situation, l’ancien premier ministre a promis au mouvement Amal d’attribuer le portefeuille du ministère des finances à un membre de la communauté chiite. Il avait également réitéré que le Liban pouvait se passer d’un état de défaut de paiement, déniant ainsi la gravité de la crise économique cependant vécue par la population, avec 55% de celle-ci vivant désormais sous le seuil de pauvreté alors que la récession économique a atteint 29% selon certains rapports pour l’année 2020.

Cependant, les propositions de Saad Hariri d’un cabinet de 18 membres se heurtent à la présidence de la République, qui souligne que si les communautés chiites et sunnites choisissent leurs représentants, les représentants chrétiens au sein du nouveau cabinet seraient également choisis par le premier ministre désigné. Le Général Aoun estime de fait que les propositions actuelles du premier ministre contreviennent à la fois à la constitution libanaise et au pacte national.

Ce dernier accuse de son côté le chef de l’état de souhaiter obtenir un tiers de blocage au sein de son nouveau cabinet, ce que réfute la présidence de la république.

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