Après que les Etats-Unis aient annoncé la mise en place de sanctions visant l’ancien ministre des finances, Ali Hassan Khalil, accusé de corruption et d’avoir utilisé son ministère en faveur du Hezbollah, et son ancien collègue en charge des travaux publics Youssef Fénianos, également accusé de corruption, d’avoir même reçu certaines sommes du mouvement chiite et même d’avoir transféré des documents du TSL à ce dernier, certaines sources indiquent que Washington pourrait annoncer, dès la semaine prochaine, un nouveau train de sanctions à l’encontre de 7 personnalités politiques libanaises.

Pour l’heure, tant le mouvement Amal à qui appartient Ali Hassan Khalil que le mouvement Marada auquel appartient Youssef Fénianos dénoncent la décision américaine.

Par un communiqué, le mouvement Amal condamne les sanctions américaines annoncées dès hier soir, visant notamment le bras-droit du président de la chambre des députés et ancien ministre des finances, Ali Hassan Khalil. Il s’agit, selon le mouvement Amal d’une mesure qui ne vise pas une personne qui a occupé une position ministérielle mais d’une mesure visant la souveraineté du Liban. Ces sanctions, note le communiqué, ne changeront pas “les convictions et les principaux nationaux et patriotiques”.

Sleiman Franjieh, dirigeant du mouvement Marada estime que ces sanctions sont d’ordre politique, pour pousser à un certain alignement politique. Il faisait allusion au fait que son mouvement soit proche du régime syrien et de ses alliés locaux comme le Hezbollah.

Pour l’heure, on ignore quelles seront les prochaines personnalités visées. Cependant certaines sources indiquent qu’il pourrait également s’agir de personnes alliées au Hezbollah mais également coupables de corruption, appartenant aux communautés chrétiennes, sunnites ou chiites.

Le timing de la publication de ces sanctions intervient alors que le premier ministre désigné Mustapha Adib tente de former son gouvernement. Il est confronté à la demande de certains partis politiques d’obtenir des portefeuilles clés. Amal exigerait ainsi son maintien au ministère des finances alors que Mustapha Adib souhaiterait la mise en place d’une rotation entre partis titulaires des ministères régaliens.

Certaines sources proches du mouvement Amal accusent ainsi les USA de tenter ainsi de s’impliquer indirectement dans la constitution du prochain cabinet et estiment que, face à ces menaces de sanctions, elles pourraient être amenées à radicaliser leurs demandes, complexifiant plus encore le processus de formation du prochain gouvernement. Ce dernier pourrait ainsi ne pas voir le jour dans une semaine, délai accordé par la communauté internationale sur la base de la feuille de route présentée par la président français Emmanuel Macron, en vue d’obtenir la mise en place des réformes côté libanais et du déblocage en retour de l’aide économique de la communauté internationale.