L’Homme d’affaire pressenti pour un moment pour succéder à Saad Hariri, Samir Khatib s’est heurté à l’obstacle communautaire de Dar el Fatwa et a préféré se retirer de la course. L’image est terrible, comme si une autorité religieuse, celle du Mutfi de la République, Abdul Latif Deryan, nommait le Premier Ministre – sunnite – du Liban, et cela au mépris des mécanismes constitutionnels qui normalement le font désigner par le Président de la République – chrétien -, depuis la mise en place du Pacte National et l’une des dernières prérogatives présidentielles depuis la signature des accords de Taëf en 1990.

Au cas où l’on l’ignorait donc, ce n’est donc pas le Président de la République qui nomme son premier ministre mais le Mufti de la République, foulant ainsi les mécanismes constitutionnels prévus, avant même que les députés puissent ne donner leur avis sur la question de savoir qui pourrait succéder au Premier Ministre sortant, Saad Hariri.

Un système en faillite politique alors que le Liban est en crise financière

L’image est saisissante, celle d’un système politique en faillite, avec des autorités religieuses qui discutent encore du sexe des anges qu’ils soient sunnites, chiites ou chrétiens, alors que la population libanaise est confrontée au défi de la crise économique comme elle n’en a plus connue depuis fort longtemps, celle d’un pays à la dérive économique depuis 20 ans et qui se concrétise aujourd’hui par un endettement record, des pénuries d’abord de devises étrangères nécessaires à l’achat des produits de base, blé, essence et médicaments, 40% des entreprises en faillite, 30% à 40% de sa population active au chômage, des menaces donc existentielles pour elle.

Également, comme si avec cette décision, les Républiques Libanaises, celle de l’Indépendance de 1943 puis celle des Accords de Taëf avaient cessé d’être, pour qu’on passe désormais à un système politique religieux où il demeure qu’on soit dans l’obligation de répartir les rôles parmi les représentants de chaque communauté religieuse, une chose justement dénoncée par les manifestations qui se déroulent actuellement, parce que ce système a abouti à la nomination d’incompétents en fonction de leur appartenance religieuse au lieu d’avoir les personnes les plus aptes et compétentes à la tête des administrations publiques chargées justement de régler nos problèmes.

Le confessionalisme, une maladie libanaise

À un système politique hérité dans son fonctionnement de celui de la IIIème République française, déjà connu pour son instabilité chroniques, chose dont les Libanais ne peuvent que convenir vu les crises politiques que ce pays traverse années après années, à la moindre occasion, s’ajoute un système confessionnel, rendant ce système encore plus instable sans qu’il y ait en réalité, un exécutif qui puisse diriger un pays… effectivement à la dérive.

Le confessionalisme politique est, en effet, l’une de ces maladies graves qui a nuit au bon fonctionnement de l’Etat Libanais, mais également une gifle à toutes celles et à tous ceux qui souhaitent instaurer un régime laïc avec des hommes choisis pour leurs compétences et non pour leur appartenance à telle ou telle religion au détriment du confessionalisme politique, .

Il s’agit, d’autre part, d’une gifle au fonctionnement de ce même système confessionnel libanais qui régissait la distribution des pouvoirs par le Pacte National mais aussi à la constitution libanaise – qui ne stipule aucun délai ou aucune religion en ce qui concerne le Premier Ministre contrairement aux accords de Taëf qui ont institutionnalisé le fonctionnement sectaire du Pays des Cèdres.

Ainsi, à quoi bon encore voter? On pourrait bien désormais imaginer, le Patriarche Maronite nommer le prochain Président de la République ou le président du Conseil supérieur chiite nomme le Président du Parlement, cela nous économiserait bien des soucis et des élections d’ailleurs. Cela économiserait bien de l’argent à nos responsables politiques. Il suffirait d’aller lécher les bottes de nos dignitaires religieux désormais.

Le système est confessionnel, tout le monde le sait au Liban, le reste n’est qu’une farce donc.

Se double à la problématique de l’absence de responsables politiques désignés en temps et en heure, que cela soit à la Présidence de la République entre 2007 et 2008, puis entre 2014 et 2016 au Grand Sérail, où depuis 2005, le libanais n’a pu jouir d’un gouvernement fonctionnel que durant 7 ans sur ces 14 années, ou encore les retards pris pour tenir les élections parlementaires en temps et en heure, après la fin du mandat de la chambre en 2015 et 2018, celui du problème plus acerbe du confessionalisme politique qui a ramené des incompétents aux postes clés du pouvoir ou quand ils étaient même compétents, à la corruption, 2 facteurs qui ont ravagé notre système économique.

Un système incapable de gérer les crises politiques et économiques et qui essaye de survivre malgré tout en dépit de la volonté d’une immense majorité

Depuis, le Liban vit une crise grave et non d’ordre politique mais surtout économique comme déjà souligné, et les derniers évènements démontrent justement en général, un système politique passé, coupable aux yeux de beaucoup d’avoir mené le Liban à la faillite et qui doit cesser.

Les libanais demandent, dans leur grande majorité, un état fonctionnel quelque soit l’appartenance religieuse donc un état plus civil, puisque l’appartenance religieuse nous a mené, à maintes reprises, au bord du gouffre et on n’a fait que le renforcer, conflit après conflit, de celui de 1958 à celui, fratricide de 1975 à 1990.

L’heure est grave, l’absence d’un système exécutif fonctionnel et d’une crise qui se prolonge sont un luxe dont on ne peut pas se permettre. Peut-être est-ce là, le pari de ceux qui la prolongent aujourd’hui, ils pensent que, de guerre lasse, ils finiront par sauver un système qu’ils ont corrompu à leurs profits.

2 COMMENTAIRES

  1. Je comprends votre point de vue et je suis d’accord avec vous sur la plupart des idées, mais il ne faut quand même donner à 1920 sa valeur juste et son sens complet. 1943, c’est l’indépendance du Liban et non de la Syrie ou d’une autre région, et avant 1920, le Liban n’est qu’imaginaire. Il est vrai que de nombreux crimes ont été commis dans la région mais rien n’est si blanc ou noir. Il ne nous faut pas idéaliser l’indépendance de ’43 qui elle-même est aussi le fruit d’enjeux coloniaux dans la région (conflits Franco-Britannique), et donc n’est pas complètement pur ou propre non plus. Ne rien condamner si radicalement, mais nuancer pour comprendre le bien et le mal de chacun de nos événements historiques pour tirer les bonnes conclusion et ne pas mal juger. Malheureusement, la majorité de notre histoire a été décidée et fabriquée par des forces et facteurs externes au Liban, il nous faut voir la vérité entière.

  2. MILLE MERCI A LA FRANCE D AVOIR INSTAURE LE CONFESSIONALISME AU LIBAN / VOILA LE RESULTAT / MAIS LE PIRE C EST QUE LE MEILLEUR AMI FRANCAIS DU MULTIMILLIARDAIRE ESCROC ET VOYOU SAAD HARIRI 1 ER MINISTRE SORTANT ET REVENANT COMME SI IL CRACHAIT AU VISAGE DU PEUPLE LIBANAIS N A QU UNE DATE POUR PARLER DE L INDEPANDANCE DU LIBAN CELLE DE 1920 QU IL VEUT FETER ET CELEBRER EN 2020 VOIR GOOGLE LIBAN CAUSEUR / 1920 A ETE UNE PARTIE DES MALHEURS DES LIBANAIS SANS PARLER DES 300 000 VICTIMES ARMENIENNES DU A LA TRAHISON DE LA FRANCE DE L EPOQUE QUI A CEDE A LA TURQUIE LA CILICIE ET ALXANDRETTE . PUIS L ACHAT PAR LA FRANCE A LA TURQUIE POUR SON INDUSTRIE DE 400 TONNES D OSSEMENTS DE CADAVRES ARMENIEN EN 1924 . MACRON N Y EST POUR RIEN MAIS CELEBRER 1920 C EST UNE INSULTE AUX LIBANAIS AUX ARMENIENS / AU MONDE LIBRE ANTI COLONIALISTE/ PIERRE GEMAYEL LUI MEME S EST BATTU POUR CHASSER DU LIBAN L ARMEE COLONIALISTE FRANCAISE / MAIS LE PIRE DE TOUT C EST QUE MACRON A REUSSI A FAIRE SECRETEMENT PRESSION AU LIBAN POUR LE RETOUR DE SON AMI PROBABLEMENT LE FUTUR FINANCIER DE SA PROCHAINE CAMPAGNE . LA FAMILLE HARIRI EST CHAMPION POUR FINANCER CERTAINES CAMPAGNES PRESIDENTIELLES EN FRANCE // AUX LIBANAIS DE MANIFESTER DEVANT L AMABASSADE DE FRANCE/// PAS CONTRE LA FRANCE AMIE DU LIBAN / MAIS CONTRE MACRON///

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