La parité de la livre libanaise dépasse aujourd’hui les 28 000 LL/USD poussant les gens à s’interroger sur les raisons qui ont poussé à cette nouvelle détérioration.

Il convient de rappeler que désormais, le salaire minimum qui équivalait 450 USD il y a 2 ans à peine, s’approche désormais des 20 USD et que le salaire médian, soit 1 500 000 LL ne vaut plus que 55 dollars environ, poussant encore une grande partie de la population à la misère. Plus de 80% de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté et même 42% dans un état de pauvreté extrême, indiquait un responsable de l’ONU le mois dernier.

Il convient de rappeler que le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé a augmenté la parité utilisée par la circulaire 151 de 3 900 LL/USD à 8 000 LL/USD pour retirer les lollars, à la demande du président de la chambre Nabih Berri, sachant que les lollars équivalent 15% à 20% des vrais dollars.

Cela implique que la BdL reconnait implicitement que le prochain objectif du taux de change au marché noir sera de 40 000 LL/USD, tout autre paramètre constant, ce qui est conforme aussi au projet de hausse du salaire minimum de 600 000 LL qui équivalait 30 USD à 2 millions de livres équivalent toujours 30 USD sans aucun gain de productivité, aboutissant à cette même parité.

Evidemment, il n’y a pas une raison unique à cette détérioration de la monnaie locale depuis 2 ans maintenant, si ce n’est une série de mauvaises décisions, les unes après les autres, comme l’instauration d’une politique de maintien de la parité par rapport au dollar depuis 25, augmentant ainsi la pression monétaire au lieu de laisser la livre flotter, l’augmentation depuis 2 ans de la masse monétaire sans aucun contrôle réel, le manque de visibilité économique et financière notamment dans le domaine bancaire et l’absence de confiance dans les banques actuelles depuis l’instauration d’un contrôle informel des capitaux, la fin des subventions qui permettaient quelque peu de contrôler l’inflation et même aujourd’hui l’augmentation de la demande sur le marché noir notamment parce que la Banque du Liban estime que 15% des achats de carburants doivent être financés via les marchés parallèles au lieu que cela soit 100% via sa plateforme Sayrafa sensée répondre à la demande des institutions financières internationales d’unifier les taux de change et j’en passe sur le reste.

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