Le siège de l'Electricité du Liban (EDL).Crédit Photo: François el Bacha pour Libnanews.com. Tous droits réservés
Le siège de l'Electricité du Liban (EDL).Crédit Photo: François el Bacha pour Libnanews.com. Tous droits réservés

Les autorités libanaises et leurs homologues irakiennes devraient signer cette semaine un accord permettant l’achat d’un million de tonnes de fioul irakien à destination des centrales électriques libanaises, indique le ministère de l’énergie et des ressources hydrauliques.

Ainsi, l’Irak devrait mettre à disposition du Liban 1 million de tonnes de pétrole brut qui devrait encore être raffiné en Irak même avant d’être acheminé au Liban. Celui-ci devrait répondre aux cahiers de charge des différentes centrales électriques libanaises.

Cette information intervient alors qu’une grave pénurie d’électricité touche actuellement le Liban depuis déjà plusieurs mois en raison de l’incapacité de la Banque du Liban à honorer ses promesses d’accorder les lignes de crédit nécessaires au déchargement des tankers pourtant présents le long des côtes libanaises après que ses réserves monétaires disponibles se soient effondrées alors qu’elle refuse de recourir aux réserves monétaires obligatoires y compris pour l’achat de médicaments à destination des personnes souffrant de cancers ou de maladies chroniques.

Cette pénurie d’électricité entraine un effet domino avec des pénuries de fioul à destination des générateurs notamment des hôpitaux ou encore des boulangeries. A terme, la distribution d’eau pourrait même être menacée, estime un nouveau rapport de l’UNICEF.

Pour l’heure, les informations actuelles indiquent que le financement de cet achat ne ponctionnerait pas les réserves monétaires obligatoires mais serait en échange de services rendus notamment dans le secteur médical ou agricole. Autre piste, l’ouverture d’un compte de la Banque centrale irakienne à la Banque du Liban et le fait que l’argent resterait au Liban et ne serait pas transféré à l’étranger.

Cette quantité de fioul pourrait ainsi permettre le fonctionnement des centrales libanaises entre 6 à 7 mois supplémentaires et la réduction du rationnement imposé à la population de 20 heures à 10 heures.

Actuellement, l’Electricité du Liban ne pourrait produire que 800 mégawatts par jour contre une capacité totale de 1 950 mégawatts en raison du manque de fioul alors que les compagnies importatrices exigent d’être payées en devises étrangères.

Certains experts estiment également que l’arrêt des subventions accordées à ce secteur et la hausse des tarifs est désormais inévitable. Cette dernière demeure inchangée depuis la fin des années 1990. Aussi, les autorités libanaises subventionnaient à hauteur d’un milliard et demi annuellement l’Electricité du Liban afin de compenser ses pertes, soit l’équivalent du coût du fioul utilisé par ses centrales. Un rapport du ministère des finances estimait ainsi à 25 milliards de dollars le coût des subventions accordées depuis 1997.

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