Le président de la chambre Nabih Berri insisterait à nommer le responsable des opérations financières de la Banque du Liban, Youssef Khalil comme prochain ministre des finances au sein du gouvernement Mikati III, indiquent certaines sources, cela en dépit du véto de la Présidence de la République qui rappelle que ce dernier fait l’objet d’importantes suspicions dans le cadre de l’audit juricomptable des comptes de la banque centrale et de la politique monétaire. Il serait ainsi à l’origine, avec le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, des fameuses opérations d’ingénieries financières menées de 2016 à 2018, qui ont couté à la BdL 24 milliards de dollars au profit des banques libanaises. Ces opérations pourraient ainsi avoir porté le coup de grâce à la Banque du Liban et engagé d’importantes pertes financières.

Pour l’heure, Najib Mikati aurait ainsi rencontré l’ancien ministre des finances Ali Hassan Khalil, bras-droit de Nabih Berri, pour évoquer de possibles solutions.

Par ailleurs, si on espère des progrès rapides sur le plan de la formation du gouvernement après la tragédie du Akkar, de nouveaux obstacles semblent avoir apparus en dépit de la flexibilité du Président de la République, le général Michel Aoun, qui a accepté finalement de voir revenir le ministère de l’intérieur à la communauté sunnite pour conserver celui de la justice. Désormais, certains partis revendiqueraient les ministères de la santé, de l’énergie et des ressources hydrauliques, des travaux publics ou encore celui des affaires sociales, un portefeuille d’autant plus clé qu’il pourrait servir de tremplin électoral pour les élections de mai 2022.

Walid Joumblatt, qui avait d’abord revendiqué ce portefeuille, se serait déclaré être prêt à le céder en échange du ministre de la santé qui devait revenir au Hezbollah ou encore pour celui des travaux publics à l’origine prévu pour être accordé au mouvement Marada.

Par ailleurs, des noms de ministres potentiels seraient désormais évoqués, indiquant un certain progrès sur ce dossier même si la tension politique s’est à nouveau affermie suite à la tragédie du Akkar.

Ainsi, l’ancien premier ministre Saad Hariri a demandé la démission du Président de la République, alors que le CPL souligne les liens étroits entre le propriétaire des lieux du drame qui a fait 28 morts et plus de 80 blessés, et des députés du Courant du Futur.

Des craintes de voir la situation sécuritaire se détériorer se font désormais entendre au grand jour alors que la fin des subventions comme annoncée par le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, pourrait engager des troubles importants sur le plan social et économique.

Un pays sans gouvernement alors que la crise économique le touche de plein fouet

Ce dernier accuse de son côté le chef de l’état de souhaiter obtenir un tiers de blocage au sein de son nouveau cabinet, ce que réfute la présidence de la république.

Le Liban est sans gouvernement depuis la démission, le 10 août dernier, du premier ministre sortant Hassan Diab, 6 jours après l’explosion du Port de Beyrouth, sur fond d’une course pour la dissolution, soit du parlement, soit du gouvernement. Au final, le président de la chambre Nabih Berri aura raison du premier ministre Hassan Diab.

La formation d’un nouveau gouvernement est considérée comme une des conditions préalable à la relance des négociations avec le Fonds Monétaire International afin d’obtenir un déblocage de l’aide financière de la communauté internationale face à la crise économique que traverse le Liban. 

Suite à l’échec de Moustafa Adib à former un cabinet, l’ancien premier ministre Saad Hariri, qui avait pourtant démissionné suite à d’importantes manifestations en octobre 2019, s’est vu être chargé de former un nouveau gouvernement le 22 octobre 2020.

Pour tenter de débloquer la situation, l’ancien premier ministre a promis au mouvement Amal d’attribuer le portefeuille du ministère des finances à un membre de la communauté chiite. Il avait également réitéré que le Liban pouvait se passer d’un état de défaut de paiement, déniant ainsi la gravité de la crise économique cependant vécue par la population, avec 55% de celle-ci vivant désormais sous le seuil de pauvreté alors que la récession économique a atteint 29% selon certains rapports pour l’année 2020.

Cependant, les propositions de Saad Hariri d’un cabinet de 18 membres se heurtent à la présidence de la République, qui souligne que si les communautés chiites et sunnites choisissent leurs représentants, les représentants chrétiens au sein du nouveau cabinet seraient également choisis par le premier ministre désigné. Le Général Aoun estime de fait que les propositions actuelles du premier ministre contreviennent à la fois à la constitution libanaise et au pacte national.

Le 9 juillet 2021, c’est au tour de Saad Hariri d’annoncer le retrait de sa candidature 9 mois après sa nomination sur un constat d’échec des négociations avec le général Michel Aoun.

Le 26 juillet 2021, Najib Mikati est nommé par le Président de la République à l’issue des consultations parlementaires obligatoires.

août 10, 2020

Démission du gouvernement Hassan Diab

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août 31, 2020

Nomination de Mustapha Adib

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septembre 26, 2020

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