Capture d'écran du dirigeant du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, lors de son discours du 5 janvier 2020.
Capture d'écran du dirigeant du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, lors de son discours du 5 janvier 2020.

S’exprimant au sujet de la mort du général iranien Qassem Souleimani, décédé suite au bombardement par un drone américain de son convoi à proximité de l’aéroport international de Bagdad en Irak, le dirigeant du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a estimé que ce décès ouvre une nouvelle ère dans la région.

“L’assassinat de Soleimani a marqué le début d’une nouvelle phase dans toute la région”, estimant par ailleurs que le général décédé avait atteint son objectif en “mourant en martyr”. Sayyed Hassan Nasrallah a rappelé que cette commémoration concerne également,  Abu Mahdi al-Muhandis, numéro 2 du mouvement populaire en Irak et leurs compagnons.

Il a également décrit l’attaque ayant visé le convoi du Général Qassem Souleimani comme étant un crime “ouvert et effronté”, dont la responsabilité incombera uniquement au Président Américain Donald Trump qui a ordonné la frappe. Hassan Nasrallah a rappelé que ce déplacement entre les aéroports de Damas et de Bagdad était public et connu.

Les raisons évoquées par le Président Américain d’une menace d’une opération prochaine visant les intérêts américains dans la région, sont fausses et mensongères, estime le dirigeant du Hezbollah.

Hassan Nasrallah a également estimé qu’il ne s’agissait pas de la première tentative américaine de tuer le responsable iranien. Plusieurs tentatives d’assassinats auraient déjà été déjouées par le passé.

Il a énuméré les échecs de l’administration américaine actuelle, notamment sur les théâtres d’opérations militaires, au Yémen, en Syrie ou encore en Irak. S’agissant de cet état, Hassan Nasrallah estime que le véritable objectif du Président Trump est de de contrôler le pétrole du pays, d’affaiblir l’État irakien et de permettre à Daech de poursuivre ses objectifs.

Il a imputé la décision du Président Américain aussi aux prochaines élections présidentielles aux USA, “Trump n’ayant rien à offrir au peuple américain au niveau de la politique étrangère”.

À ce sujet, il a rappelé que les nouvelles sanctions américaines visant Hezbollah, le mouvement chiite au Liban, n’ont eu aucun effet. Il a rappelé que les Etats-Unis, via David Satterfield, avaient donné un ultimatum de 15 jours aux autorités libanaises, concernant des installations de résistance de la Bekaa, faute de quoi des bombardements israéliens les détruiraient. Ces bombardements n’ont toujours pas eu lieu.

Ce n’était pas une opération d’assassinat. C’est le début d’un nouveau conflit américain dans la région.

Le dirigeant du Hezbollah a estimé que l’assassinat du général iranien constitue le début d’une nouvelle guerre américaine contre la région, avec pour objectif de changer les équations et d’affaiblir l’axe de résistance.

Hassan Nasrallah a également rappelé les liens qui unissaient les 2 hommes. Ainsi, Qassem Souleimani lui aurait rendu visite, une semaine avant son assassinat par le drone américain.

“Ils ont cherché à viser une figure centrale dans l’axe de la résistance et espèrent que cet assassinat affaiblira l’axe de résistance et la situation en Irak.”, mais également “à intimider et à soumettre l’Iran”.

Hassan Nasrallah a indiqué que ces objectifs sont loin d’être accomplis, vu les déclarations des dirigeants iraniens et les développements locaux en Iran et appelant au retrait des forces américaines hors d’Irak.

La réponse irakienne a également commencé. Cela a commencé avec les funérailles conjointes des martyrs iraniens et irakiens en Irak. (…) Nous espérons que le parlement irakien approuvera une loi appelant au retrait des États-Unis les forces de l’Irak. Les honorables combattants de la résistance irakienne ne permettront pas à un seul soldat américain de rester en Irak.

Tout préjudice contre les civils américains ne servirait que la politique de Trump.

Il a souligné la responsabilité de la Résistance à riposter face à cet assassinat, rappelant que cela “il n’est pas une affaire purement iranienne, Qassem Soleimani concerne le Liban, la Syrie, l’Irak, le Yémen et l’Afghanistan et tous les pays,” et appelant à “une punition équitable contre ceux qui ont commis le crime”.

Il a ainsi estimé que “La punition équitable est le retrait des États-Unis présence militaire de la région”, rappelant que c’est l’Armée Américaine et non des civils qui ont tué des gens et “qu’elle en paiera le prix”. Il a également appelé à épargner les civils américains dans la région.

“Si ce type d’assassinat reste impuni, la région sera violée par les Américains et les Israéliens (…) Le sang des martyrs n’ira pas en vain et nous sortirons victorieux à la fin”.

Ce discours, retransmis devant plusieurs milliers des sympathisants rassemblés dans la banlieue Sud de Beyrouth, intervient moins d’une semaine après que les USA ont assassiné le général Qassem Souleimani, responsable des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution. À ce titre, il a été notamment au Liban durant le conflit de 2006 avec Israël et a contribué à l’évacuation de Hassan Nasrallah lors des bombardements de la banlieue Sud de Beyrouth en compagnie d’Imad Moughnieh, responsable de la branche militaire du mouvement chiite, quant-à-lui assassiné à Damas en 2008 lors d’une opération conjointe du Mossad et de la CIA, estiment les experts.

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