Les évènements actuels en Terre Sainte ne sont pas pour rappeler aux Libanais de bien mauvais souvenirs. Ainsi, le conflit de juillet 2006 avait eu comme prologue déjà, des heurts entre palestiniens et forces israéliennes et combats à Gaza avant de s’élargir au Liban.

Cette crainte, par rapport à une perspective historique, est donc légitime.

Cependant, les choses, en 15 ans semblent avoir également changé. Répercussions directes du conflit non, conséquences évidemment.

Après près d’une décennie dans la région de dominance israélienne, en dépit de l’extension de l’Iran vers la Méditerranée Orientale à la faveur de la guerre civile syrienne, avec intervention et bombardements en Syrie, l’annexion reconnue de Jérusalem puis du plateau du Golan par les Etats-Unis, l’ouverture de relations diplomatiques entre l’état hébreu et certains pays arabes et non des moindres dans le Golfe, et passons sur le reste, le fait même qu’avant hier Jérusalem et qu’hier Tel Aviv, l’une capitale selon les autorités israéliennes de leur état et capitale pour la communauté international d’israël, augure d’un nouveau rapport de force marqué par l’échec du côté israélien, ce qui ne semble pas échapper d’ailleurs à son allié américain qui semble demander le calme au lieu du recours à la force, un changement de ton conséquent de l’ère Joe Biden après l’ère Donald Trump.

Un F35 israélien survolant Beyrouth en 2019

Fort d’avancées technologiques majeures par rapport à ses voisins, évoquons ici le survol même par les forces israéliennes de Beyrouth quasi-quotidiennement par des F35, les forces israéliennes se prévalaient aussi de progrès considérables en matière d’interception de missiles.

Première alerte, le fait même qu’un missile sol-air syrien tiré justement pour intercepter les missiles d’une attaque israélienne en Syrie ait pu traverser les différentes strates de la défense anti-aérienne israélienne pour s’écraser à proximité de la centrale nucléaire de Dimona, située dans le désert du Negev, le 22 avril dernier semble amener à certaines interrogations autour de ses capacités réelles.

La faiblesse d’israël a été également marquée par la très symbolique fermeture de l’aéroport Ben Gourion. Pour les libanais, cela rappelle le blocus que les forces israéliennes avaient ainsi imposé au Liban entre le 12 juillet jusqu’à début septembre 2006.

Le fait même ces derniers jours que le Hamas puisse bombarder Jérusalem puis Tel Aviv avec des salves de roquettes probablement beaucoup moins perfectionnées semble également confirmer l‘inefficacité de ses systèmes Iron Dome, en dépit des affirmation côté israélienne qu’il ait fait preuve de son efficacité en interceptant la grande majorité salves massives de roquettes visant Tel-Aviv et d’autres villes et en limitant les pertes humains à trois victimes pour environ 500 roquettes. C’est une chose jamais vue depuis 50 ans, même le Hezbollah libanais, s’il en agitait la menace n’y avait procédé. Il semblerait donc que l’énergie palestinienne face à une situation quasi-désespérée y soit pour beaucoup par rapport au choix et aux conséquences de procéder à cette escalade.
Mais en 2006 déjà, qui se serait réellement attendu à un conflit d’une telle ampleur?

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