Au lendemain de l’annonce de l’instauration de sanctions financières à son encontre par les Etats-Unis, le député Jamil Sayyed a effectué une conférence de presse depuis le parlement. Accusé de corruption et d’avoir facilité le transfert de 120 millions de dollars à l’étranger après novembre 2019, le député a rappelé sa position hostile aux détournements de fonds devant le patriarche maronite Nasrallah Boutros Sfeir en 2004.

Le parlementaire a également rappelé les propos de l’ancien ambassadeur des Etats-Unis au Liban, qui aurait déclaré qu'”en dépit de notre différend politique avec Jamil al-Sayyed, il est le plus respecté au Liban”, et ses relations quasi-quotidiennes comme ancien directeur général de la Sureté Générale avec les Nations unies, la représentation diplomatique des États Unis et les autres ambassades.

Concernant plus spécifiquement les faits qui lui sont reprochés, à savoir le transfert de plus de 120 millions de dollars à l’étranger, Jamil el Sayyed estime qu’il s’agit, pour Washington, de prouver que ce transfert ait eu lieu. Si cela est le cas, le député met en cause la Banque du Liban elle-même avant de conclure que le principal souci des Etats-unis, accusés d’être un état criminel est d’agir en fonction des intérêts israéliens.

Pour rappel, Jamil Sayyed fut le directeur général de la Sûreté Générale libanaise de décembre 1998 jusqu’à mai 2005 où il fut accusé d’être impliqué dans l’assassinat de l’ancien premier ministre Rafic Hariri avant d’être disculpé en 2009. Sa détention avait été qualifiée de politique et arbitraire en violation des articles 9 et 14 du Pacte International des droits politiques et civiles, selon le Rapport du 30 nov. 2007 du groupe de travail pour la détention arbitraire émanant du Haut Commissariat des Nations unies des Droits de l’Homme à Genève. Il a été élu membre du Parlement depuis 6 mai 2018.

Outre Jamil al Sayyed, un homme d’affaire proche de l’ancien premier ministre Saad Hariri, Jihad el Arab et un entrepreneur considéré comme proche du président du CPL, Dany Khoury, ont également été sanctionnés hier.

Selon le porte-parole du Trésor Américain, Jihad el Arab aurait ainsi utilisé ses réseaux pour surfacturer des contacts publics pour une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars. Il s’agirait notamment du cas des contrats liés au ramassage des ordonnes dans la capitale. Aussi, de l’eau aurait été rajoutée aux ordures pour augmenter le poids des poubelles ramassées dans la capitale et ainsi obtenir plus de fonds.

Quant à Dany Khoury, il serait accusé d’avoir déversé des toxiques en mer.

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