La BankMed serait actuellement poursuivie devant une cour de justice américaine pour ne pas avoir restitué un milliard de dollars à un négociant en pétrole, IMMS qui aurait demandé le transfert des fonds à l’étranger entre le 30 octobre et le 12 novembre.

IMMS serait ainsi cliente de la BankMed depuis 2017 et aurait placé des fonds pour un taux d’intérêt de 6.5% en dollars.

Selon l’établissement bancaire, ce compte serait actuellement bloqué sur une échéance à venir dans 2 ans. La BankMed aurait également mis au jour des manquements matériels importants et des tentatives de IMMS de transférer des fonds dus à BankMed à l’étranger, et aurait donc pris l’initiative d’en empêcher le transfert.

Selon les informations disponibles, IMMS aurait ainsi demandé le transfert de cette somme le 8 novembre, ce que la BankMed aurait refusé le 12 novembre, officiellement en raison de la situation économique défavorable au Liban.

IMMS aurait ainsi d’abord porté plainte devant un tribunal libanais puis devant les autorités judiciaires américaines pour vol d’un milliard de dollars. Cependant, selon les contrats entre les 2 sociétés, seul le tribunal libanais serait compétent.

Pour rappel, la Bank Med est considérée comme étant proche du Premier Ministre sortant, Saad Hariri.

Cette information intervient alors que l’Association des Banques du Liban (ABL), et non la Banque du Liban, comme cela devrait être le cas, a décidé d’imposer des limitations de retraits et à interdire le transfert d’argent à l’étranger, sauf “en cas d’urgence”.

Les établissements bancaires libanais sont confrontés à une grave crise de liquidité longtemps réfutée par les autorités officielles qui estimaient, cet été encore, de la bouche même du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, que la fourniture en devises étrangères était suffisante et que les problèmes d’approvisionnement étaient liés à des soucis logistiques.

La pénurie en devise impacte lourdement de nombreux secteurs d’activité, le Liban étant un pays principalement importateur. Ainsi, ce jeudi, est organisée une grève générale des stations essence, les propriétaires de ces dernières dénonçant le refus fait par les banques à leur vendre des devises vertes au taux officiel. Ils sont ainsi obligés de recourir aux services de changeurs à des taux plus importants, certains atteignant hier 2 200 LL/USD par dollars en lieu de 1 511.5 LL/USD.

Parmi les autres secteurs fortement impactés, les minoteries avec l’importation de blé ou encore les importateurs de médicaments. Des hôpitaux seraient ainsi actuellement en rupture de stock pour certains médicaments.

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