La Banque BEMO aurait acquis 47% des actions de la Ahli Trust Bank, précédemment Banque Audi Syrie, pour environ 15 millions de dollars en dépit de la crise économique et sécuritaire que traverse ce pays et des sanctions économiques instituées par le CEASAR Act. Les 53% restants appartiendraient à des intérêts locaux.

Les actifs totaux de la banque syrienne atteignent 196 millions de dollars fin 2020 pour un capital de 55 millions. le pdg de la BEMO Riad Obegi indique que cette prise de participation intervient en dépit de la situation actuelle en Syrie.

Pour rappel, la Banque Audi avait déjà annoncé la vente de sa filiale égyptienne à la First Abu Dhabi Bank (FAB) en janvier dernier. Cette annonce fait suite à un accord préalable de la Banque Centrale du Caire pour procéder à cette opération. Aucune information n’a été donnée concernant la somme de la transaction.

Cette opération intervient alors que les banques libanaises sont confrontées à d’importantes difficultés financières induites par une crise économique importante. Face à cette crise financière, les banques libanaises sont confrontées à une demande, de la part de la Banque du Liban, à ce que leurs fonds propres puissent atteindre 20% de leurs actifs, entrainant de facto un recentrage sur les activités domestiques, cela afin d’approvisionner les pertes liées d’une part au défaut de paiement sur les eurobonds et d’un possible état de défaut de paiement sur les obligations libellées en livre libanaise.

Des banques lourdement impactées par la crise économique 

Les banques libanaises sont, pour leur part, lourdement impactées par la crise économique que traverse le Liban. Cette crise est apparue au grand jour avec les fameuses pénuries de devises étrangères dès mai 2019, d’abord mises sur le dos de problèmes logistiques par la Banque du Liban avant de finalement reconnaitre que les établissements privés faisaient face à d’importantes crises de liquidité. L’ABL avait alors mis en place un contrôle informel des capitaux dès novembre 2019.  

Jusqu’à présent, les banques libanaises refusent généralement de permettre aux déposants de disposer librement de leurs fonds.

Dès 2019, de nombreux incidents avaient alors éclaté dans les succursales bancaires, des déposants exigeant de pouvoir retirer leurs fonds, ce que refusaient les responsables des banques alors que devrait prochainement être détaillé la répartition des pertes du secteur bancaire, estimée à 69 milliards de dollars selon le gouvernement Mikati III, 83 milliards de dollars selon le gouvernement précédent, un chiffre proche de celui du FMI et à 103 milliards de dollars selon certaines agences de notation.

Au total, les 14 premières banques libanaises à elles-seules nécessiteraient une injection de 65 milliards de dollars, bien au-delà des possibilités d’aide économique estimée à 26 milliards de dollars. Aussi, les haircuts sur les eurobonds ou encore sur une partie des obligations libanaises semblent devenir inévitables, en dépit de la hausse des fonds propres sur décision d’une circulaire de la Banque du Liban.

Depuis, si côté libanais, les décisions judiciaires sont pour l’heure bloquées et l’épargne toujours bloqué amenant à des opérations de retraits forcés menés par des déposants en colère, côté international, plusieurs banques libanaises ont été condamnées à verser d’importantes sommes dues à des résidents à l’étranger, notamment en Angleterre ou encore en France. ,

Newsdesk Libnanews
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