Le gouvernement Mikati a remporté le vote de confiance par 85 voix en sa faveur, 15 contre et 17 absentions au bout d’un débat qui a duré 7 heures. Précédemment, les observateurs estimaient que ce dernier devait bénéficier d’une majorité encore plus importante.

Cette journée a été marquée par les retards pris pour l’ouverture de la session en raison d’une coupure d’électricité au Palais de l’Unesco. Face à cet incident, un report de la session était à un moment envisagé tout comme l’ouverture des débats au sein du parlement, place de l’Etoile au centre-ville de Beyrouth.

Cependant, le bloc parlementaire des 13 députés des forces libanaises et des députés indépendants comme Chamel Roukoz ou Oussama Saad Ont indiqué également ne pas pouvoir accorder leur confiance.

Ce dernier a été marqué par les révélations du premier ministre Najib Mikati concernant le début des négociations avec le FMI et indiqué que la mise en place des réformes nécessaires débuteront immédiatement. “Ceci n’est pas une option mais un passage obligé qui doit réussir pour servir de première fondation vers le salut et les premiers pas vers le renouveau du Liban”, estime le premier ministre.

Najib Mikati estime ainsi ne pas vouloir de polémiques avec les députés mais qu’il s’agit de mettre en place des réformes pour surmonter la crise sociale et économique que traverse actuellement le pays des cèdres selon l’initiative de route française.

Pour cela, il s’agira d’induire une hausse des tarifs de l’Electricité Publique et d’augmenter à la fois la production et d’améliorer la distribution.

Sur le plan financer, il dit espérer que le parlement votera au plus tôt les réglementations liées à la mise en place d’un contrôle des capitaux et que l’audit juricomptable de toutes les institutions seront menées.

L’audit juricomptable des comptes de la Banque du Liban tout comme la lutte contre la corruption devraient également se poursuivre, estime le nouveau premier ministre, lui-même visé par des accusations concernant des détournements de fonds destinés à l’achat de biens immobiliers pour les personnes les plus vulnérables.

Pour rappel, le Liban traverse l’une des plus graves crises économiques de son histoire, décrite même comme l’une des pires par la Banque Mondiale depuis 1850 avec une récession économique de plus de 40% en à peine 2 ans. La livre libanaise a perdu plus de 90% de sa valeur par rapport au dollar durant cette même période, induisant à ce que 82% de la population vive désormais sous le seuil de pauvreté.

Sur le plan politique, il s’agira d’organiser les élections législatives de mai 2022 en temps et en heure et de relancer les relations avec les pays arabes.

Nous insistons sur la préservation des relations du Liban avec les pays arabes frères et tenons à activer la coopération historique entre nos pays arabes. Nous appelons les frères arabes à se tenir aux côtés du Liban comme ils l’ont toujours fait dans cette crise qui l’ébranle

Najib Mikati, le 20 septembre 2021

Aussi la lutte contre la contrebande vers la Syrie devrait être relancée, allusion aux différents trafics dont ceux de drogue à destination de l’Arabie saoudite.

Plus de 20 députés se sont exprimés en réponse à ce discours dont la député Bahia Hariri qui a indiqué que le bloc du futur accordera sa confiance ou encore le député Gébran Bassil qui indique soutenir le gouvernement Mikati III si ce dernier met en place les réformes nécessaires selon 5 critères: l’argent des déposants, la sécurité sociale, les réforme financières, les enquêtes concernant l’explosion du port de Beyrouth et les élections parlementaires.

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