Le ministre de la santé Firas Abiad a estimé que la la suppression partielle des subventions pour les médicaments contre les maladies incurables et chroniques était inévitable en raison du manque de fonds”, notant par ailleurs que la levée des subventions est incomplète.

Il estime ainsi que des pénuries de certains médicaments ont eu lieu cette semaine, suite au refus d’entreprises pharmaceutiques étrangères de fournir le marché libanais avant le paiement préalable des marchandises.

Aussi, le ministre note que cette hausse est mitigée par le fait que les centres de soins primaires, ouverts à tous, fournissent plus de 90 médicaments pour les maladies chroniques gratuitement et que les usines pharmaceutiques locales fournissent 500 types de médicaments dont les matières premières bénéficient toujours de subventions.

Par ailleurs, réagissant aux rumeurs faisant état de l’interruption des vaccinations en faveur des enfants, Firas Abiad indique que ces derniers continuent à pouvoir en bénéficier auprès de ces mêmes centres de soin et cela gratuitement. Par ailleurs, le ministère mettra à disposition des pédiatres certains vaccins, à condition que leurs clients en bénéficient gratuitement.

Pour rappel, une levée partielle des subventions par la Banque du Liban a été annoncé en début de semaine. Celles-ci passent désormais de 130 millions de dollars à 30 millions de dollars à peine, privant une large partie des patients de médicaments. La majorité des médicaments voient leurs prix majorés de plus de 22% alors que nombreuses molécules continuent à manquer sur le marché libanais.

Nombreux sont ainsi ces derniers qui font état de difficultés à l’achat des médicaments dont ils ont besoin soit en raison de l’absence de ces derniers ou encore en raison de la hausse des prix alors que la livre libanaise a perdu plus de 90% de sa valeur par rapport au dollar, entrainant une importante perte du pouvoir d’achat.

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Il y a quelques mois, les autorités libanaises ont découvert d’importants stocks de médicaments entreposés par les importateurs sans parvenir au marché. La Banque du Liban avait alors accusé ces derniers d’avoir bénéficié d’importantes subventions à l’achat de ces cachets dans l’attente de la levée des subventions qui semble aujourd’hui inéluctable en raison de l’épuisement de ses réserves monétaires.

Pour rappel, le premier ministre Najib Mikati lui-même a indiqué que le programme de filet social à destination des personnes les plus vulnérables ne pourra être mis en place faute de financement. Celui-ci devait être à l’origine financé par la Banque Mondiale. Cependant, ce dossier est bloqué par la Banque du Liban qui désire obtenir la somme promise par la Banque Mondiale et la redistribuer en livre libanaise à la parité de 6 240 LL/USD alors que l’institution internationale souhaite que cette aide parvienne en dollars ou à hauteur du taux de parité qu’elle considère comme étant le taux réel, soit à celui du marché noir.

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