Le général Michel Aoun a demandé à la délégation de la Banque d’affaire Lazard actuellement au Liban déjà mandatée par le gouvernement Hassan Diab de mettre à jour le chiffrage des pertes du secteur bancaire en vue de la relance des négociations que devrait entreprendre le nouveau cabinet Mikati III.

Devant les représentants de la banque François Khayat, Xavier Attia, et Thomas Lambert, il s’agirait, selon le chef de l’état de revoir le plan de relance économique préparé par le gouvernement précédent à la suite du changement intervenu dans les chiffres depuis plus d’un an jusqu’à aujourd’hui, et d’unifier ces chiffres, afin que “la position du Liban serait fort pendant les négociations” alors que des informations font état d’une aggravation de la situation financière de la Banque du Liban.

Ces derniers ont souligné de leur côté l’importance d’unifier les chiffres, de procéder à des réformes et d’établir un plan de restructuration du secteur bancaire.

Les pertes de la Banque du Liban atteindraient désormais plus de 70 milliards de dollars, équivalent par conséquent aux sommes déposées par les banques libanaises auprès de la banque centrale sous forme de certificat de dépôt, voire même 87 milliards de dollars en excluant les réserves en or détenues par elle, en dépit des pratiques de liratification d’une partie des dépôts via les circulaires 151 et 158 de la BdL.

Le précédent chiffrage estimé des pertes de la Banque du Liban était de 43.7 milliards de dollars, il y a 2 ans alors qu’un audit juricomptable des comptes de la Banque du Liban serait en cours. La banque centrale, de son côté, refuse toujours d’admettre la sévérité des pertes qui seraient imputés à des pratiques décrites comme non-orthodoxes comme les ingénieries financières menées par l’ancien directeur des opérations devenu aujourd’hui ministre des finances Youssef Khalil ou la déclaration unilatérale de profits fiduciaires importants par le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé.

Selon un document d’audit confidentiel mais rendu public par des sources anonymes, le gouverneur de la Banque du Liban aurait ainsi annoncé près de 6 milliards de profits fiduciaires rien qu’en 2018 pour couvrir des pertes de 6 milliards de dollars, principalement liées aux opérations d’ingénieries financières qui ont débuté en 2016.

Les observateurs s’attendent par conséquent à ce que les négociations avec le fonds monétaire international que le gouvernement Mikati III entend relancer soient difficiles en raison du refus des autorités monétaires et la présence désormais du ministre des finances Youssef Khalil au sein de la commission parlementaire en charge de négocier à reconnaitre l’ampleur des pertes.

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