L’élection présidentielle au Liban

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Les médias de tous bords s’entendent pour faire de la date du 31 octobre 2016 un tournant dans la crise du Liban. Certains politiciens font croire que le Liban plongerait dans l’inconnu au cas où cette élection n’aurait pas lieu. Au cas où elle aurait lieu, le Liban en sortirait grandi et serait sauvé.

Le peuple assiste impuissant aux manoeuvres de ses dirigeants. Des visites à Paris, à Moscou, à Riyad, à je ne sais où. Des manifestations pour commémorer je ne sais quoi, des prises de position contradictoires, des tweets ici et là, des silences lourds de significations, des candidats présentés comme des hommes forts alors que leur pouvoir est réduit à sa plus simple expression, une constitution bafouée, une “démocratie” qui frôle la mascarade, un système politique à la dérive, un gouvernement et un parlement paralysés, des tensions aiguës entre les grandes puissances et entre les puissances régionales, le chaos au Moyen-Orient, des réfugiés qui étouffent l’économie du pays.

De deux choses l’une, soit que nos politiciens sont inconscients de toutes ces données et ils se comportent comme s’ils pouvaient se démarquer de tout ce qui se passe autour de nous et ils se sentent capables de s’entendre sur la tenue de l’élection présidentielle soit qu’ils jouent la comédie et veulent faire croire au peuple qu’ils peuvent décider du sort de la Nation. A mon avis, ils se leurrent et leurrent le peuple.

Tous les Libanais pensent qu’il n’y aura pas d’élection présidentielle le 31 octobre. Et ils ont raison de le penser. Qu’on cesse de les prendre pour des idiots. Mes concitoyens sont plus intelligents que ceux qui essaient de les leurrer. Le drame que nous vivons est déjà insupportable et si en plus nous devions supporter les prises de position des uns et des autres toutes tournées autour de morceaux de gâteau à se distribuer entre eux, ce serait la goutte qui ferait déborder le verre. Pauvre Liban. Tu ne mérites pas de mourir à feux doux sans qu’aucun de nos dirigeants ne vienne à ton secours. Même le peuple a baissé les bras et l’avenir du pays est laissé au destin qui le mène vers l’inconnu.

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