Quatre ans …et des mois qui s’étalent comme des années lumière…Tel est le temps qu’il a fallu à cette bande d’incompétents et d’irresponsables pour en finir avec le pays….Ou comment donner le pouvoir à des ânes et espérer qu’ils se comporteront en purs sangs…..

Après nous avoir promis monts et merveilles, ampoules brillantes, robinets généreux, trains à grande vitesse ils nous ont menés, en quatre ans seulement, en enfer.   

Il suffit de se promener dans les rues et les quartiers  de la capitale à la tombée de la nuit, à cette heure où la ville s’anime d’habitude pour mesurer la profondeur de son desespoir.Il suffit d’aller dans les villages qui sortent habituellement de leur hibernation au printemps pour constater l’amertume de leur réveil. Mais comme le peuple les a condamnés à la réclusion perpétuelle, ils ne voient rien….

Le citoyen est fatigué….Et le sentiment va au-delà de la fatigue. C’est du dégoût .Beni soit le mois du Ramadan qui nous a apporté  à tous un répit de leurs gesticulations, jérémiades, insultes et sornettes. Il faut dire qu’ils ne savent plus comment se donner en spectacle et comment agir pour ramener à eux les brebis de plus en plus nombreuses à quitter leurs troupeaux. C’est ainsi qu’on a eu droit à des spectacles divers  mêlant le ridicule au spectaculaire au pitoyable….Si nous n’étions pas au fond du trou, nous aurions pu nous en amuser.

Du haut de la pyramide au tréfonds des égouts il y’a de quoi les vomir. Honte à eux du plus grand au plus petit.

Honte à ce vieil homme momifié cantonné désormais à un rôle de laquais de service qui reçoit qui veut bien répondre à ses invitations, fait semblant de réunir, et pond des communiqués ou des discours que plus personne n’entend. Honte aux trois filles qui ne viennent pas à sa rescousse, qui entendent les  plaintes, les insultes et les malédictions qui remontent jusqu’au palais mais résolvent le problème en fermant les fenêtres. (Le grand art c’est de changer pendant la bataille. Malheur au général qui arrive au combat avec un système)

Honte au président du Conseil et aux ministres. Honte à eux tout bardés de diplômes  prestigieux qu’ils soient. Pas un seul, et je dis bien pas un seul,  qui ne se soit illustré par une ânerie, un couac ou une illustre transparence. A l’économie un boutiquier dont les comptes sont douteux, aux finances un  prestidigitateur foireux, à la justice une Thémis parfaitement incarnée bâillonnée dont la balance penche mais incapable de trancher, à l’éducation un individu dont le nom a été malicieusement détourné par les élèves, à la santé un pauvre bougre qui pour faire oublier ses parrains s’est tellement démené qu’il a fini par se noyer dans son bocal. Quant aux autres ils ont tellement occupé leur vacuité qu’il est inutile de les citer. Tous soi-disant technocrates. De quoi nous horrifier àjamais de ce terme et de ce qu’il pourrait représenter. (N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence) 

Honte au premier ministre désigné qui à force de ménager chèvres et choux et de compter sur le facteur temps a oublié que tout le temps perdu ne se rattrape guère .Honte à lui d’avoir oublié que personne n’est plus grand que son pays et qu’une sortie bien orchestrée suivie d’un retour en fanfare aurait dû lui  imposer de trancher à  vif .  (On ne change et ne réforme pas les états avec une conduite molle. Il faut des mesures extraordinaires et de la vigueur)

Honte aux partis et aux députés qui en sont issus. Honte à eux d’avoir oublié qui les a choisis et ce qu’ils représentent .Un peuple qui, toutes confessions et régions confondues, vit aujourd’hui dans l’angoisse, le manque et la misère. Un peuple qui se retrouve à mendier, qui aux portes des ambassades des visas long séjour, qui aux portes des ONG des caisses alimentaires, qui dans les rues quelques pièces pour subsister. Un peuple dépouillé d’abord de ses avoirs puis lentement et inexorablement privé de soins et d’education.Un peuple dont on éteint sciemment et consciencieusement tous les rêves et tous les espoirs ,dont on efface toutes les réalisations et tous les exploits en le réduisant à un peuple de trafiquants ,contrebandiers et passeurs .Un peuple qu’on annihile sans aucune anesthésie sauf celle de l’usure du temps .Honte aux partis, leurs chefs et leurs représentants au Parlement de voir tout cela et de ne pas broncher. De se taire face à la dictature des armes et du fascisme. Honte à eux de rester muets, de ne pas avoir le courage de faire chuter le Temple de peur de perdre leurs prérogatives et l’illusion de prestige qui leur reste. Honte à eux de ne pas réaliser que le monde a changé, que les priorités des jeunes aussi, dans un pays ou les jeunes sont majorité et où ils ont fait entendre leurs voix. Honte à eux de rabâcher de vieux slogans, de se recroqueviller en clans et régions  alors que l’avenir est au renouvelable, participatif, durable, solidaire etc. (Les oligarchies ne changent jamais d’opinion, leurs intérêts sont toujours les mêmes !) 

Honte plus particulièrement au parti de Dieu d’avoir pris le parti du diable. Honte à lui de former alliance avec l’étranger contre ses frères, de dépouiller son frère pour vêtir son voisin, d’affamer son frère pour nourrir son voisin, d’appauvrir son frère pour remplir les caisses de de son voisin. Honte à lui de contourner les embargos par des trafics illégaux et religieusement interdits et de jouer ensuite aux vierges effarouchées (tant qu’à faire il aurait pu passer la marchandise dans des agrumes, le boa aurait pu plus facilement passer même chez ses alliés)  .Honte à lui de plonger le pays dans un gouffre sans fonds pour les fins politiciennes de l’empire perse. Honte à lui d’accomplir de sa propre main le dessein ultime d’Israël d’en finir avec un Liban prospère, heureux,  boiteusement et  poétiquement multiconfessionnel ,pays message dont l’existence même est une insulte à la sienne si effrontément basée sur un apartheid honteux et assumé. Honte à lui de saper méthodiquement ce message pour bâtir à son tour un système d’exclusion qui ne ressemble aucunement aux libanais e surtout pas aux chiites libanais. (Il n’y a que deux puissances dans le monde : le sabre et l’esprit. J’entends par l’esprit les institutions civiles et religieuses. A la longue, le sabre est toujours battu par l’esprit)

Honte plus particulièrement à un chef de parti qui brigue ouvertement le trône présidentiel mais qui tire à boulets rouges sur toutes les composantes du pays qui ne lui plaisent pas, qui attise consciemment le feu de la division confessionnelle en rabâchant un discours d’un autre temps ,qui brasse du vent avec les droits des chrétiens à qui il n’a plus laissé d’autre voie que celle de l’exil à tel point qu’il n’y en aura bientôt plus, qui insulte les sunnites en les étiquetant tous d’extrémistes et spoliateurs, qui ferme les yeux sur les exactions des chiites tout en faisant du pied sous table aux israéliens et j’en passe. Briguer la présidence d’un pays où vivent 18 confessions en ne parlant qu’à Abou Zouzou de Amaret Chalhoub ne présage rien de bon quant à l’avenir d’un pays sous sa coupe hélas….. (Le sot a un grand avantage sur l’homme d’esprit : il est toujours content de lui-même) 

En ce mois de Mai 2021, la France s’apprête à fêter le bicentenaire de la mort de Napoléon. En 11 ans de règne le petit général a considérablement modifié et reformé la France d’alors la faisant entrer de plain pied dans la modernité. Justice, urbanisme, éducation, finance, administration nombreux sont les domaines où il s’est montrévisionnaire, à tel point que même ses ennemis tout en le craignant le respectaient. Bien qu’il ait aussi placé ses proches sur les trônes d’Europe, faisant fi de la méritocratie qu’il prônait pourtant, il n’avait pas hésité à trancher dans le vif et à  se séparer de ceux qui le trahissaient .Exilé une première fois, il réussit un retour gagnant et bref rapidement repris par ses démons. Le second exil définitif se termine par un retour triomphant au Panthéon et dans l’Histoire.

Toute comparaison avec une autre personnalité n’a aucun lieu d’être sauf dans des cerveaux malades, l’eau de Hareit Hreik n’ayant rien à voir hélas avec celle d’Ajaccio….

PS :TOUTES LES CITATIONS ENTRE PARENTHESES SONT DE L’EMPEREUR. 

Carine Chamoun

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2 COMMENTAIRES

  1. Nul ne saurait nier les immenses difficultés ni la nature de la gravité de la situation que vit le peuple du Liban, et à lui seul le troisième § du texte ci-dessus traduit ses souffrances et son désarroi dont la dimension rejoint la démesure des problèmes imposés.

    Face à tout cela les attitudes, pour compréhensibles qu’elles soient, ne seront pas pour autant identiques : il y en a qui, après un moment de désespoir, se diront qu’il ne faut pas se laisser aller, mais retrousser les manches et agir, d’autres adopteront le “wait and see”, là, les jérémiades stériles seront de mise, là-bas on n’hésitera pas à user du stylo pour exprimer déception et désaccord en demandant fermement la révision de faits tordus sur des bases réelles et saines, ici et là refuge sera trouvé dans la prière, enfin, bref, l’éventail est très large des postures, attitudes et actions, et se trouve justifié. Peut-être alors que les choses pourraient commencer à bouger, qu’un rai de lumière arriverait à se frayer une entrée par les jalousies des persiennes closes, qu’un espoir même menu se mettrait à être naître.

    D’autre part, on sait que, sous toutes ses formes la violence attire la violence, comme on sait aussi que la haine ne peut pas constituer la solution aux problèmes.

    Réflexion faite, il est peut-être utile d’être grand devant les petitesses, et faire preuve de discernement face à des faits dont les vraies raisons nous échapperaient.

  2. Voilà des lignes retraçant le vécu du peuple et devant lesquelles le lecteur ne peut que garder le silence car, selon le proverbe, “les grandes douleurs sont muettes”. Comment ne pas comprendre, respecter et compatir. Sur l’empereur on peut avoir son idée mais les avis des Français divergent: pour les uns ce fut un grand stratège et réformateur, pour d’autres, il a décimé la France. Concernant les personnalités politiques libanaises, l’article ratisse très large, totalement, aucune de celles présentes n’échappe aux dents du râteau. Point question ici ni de contredire ou d’approuver mais seulement d’en appeler peut-être à la prudence car, on sait qu’à force de taper beaucoup trop fort le risque existe de voir des bourreaux transformés en victimes dans l’esprit des gens. Il fut un temps, parait-il, on la plus haute autorité de l’Etat était qualifiée par la grande majorité du peuple de “voleuse” mais volontiers absoute, même plus : sanctifiée car “oui, elle bouffe, mais aussi elle donne à manger à d’autres” (traduction de la citation en langue arabe). Cette façon de penser d’alors n’aurait-elle pas, elle aussi, joué un rôle dans le devenir douloureux de ce cher Liban ?
    Pour en terminer, le désaccord est, par contre, total de voir qualifiées d'”ânes” les personnalités incriminées car ce serait les comparer à l’animal le plus serviable, le plus patient, le plus doux : on se souvient de l’âne de la crèche soufflant sur le Bébé pour le réchauffer, celui qui a porté Jésus entrant triomphalement à Jérusalem et celui qui aura permis à la Ste Famille de fuir en Egypte… Comme on est loin des impériaux “pur-sang” et autres fougueux “mustang” et plutôt et lire ou relire la délicieuse “Prière pour aller au paradis avec les ânes”, de Francis Jamme…

    Garder la tête haute malgré les plus que trop nombreuses et énormes difficultés et quand c’est possible, rejoindre les bonnes volontés pour améliorer, sinon transformer l'”enfer” en un petit paradis pour tous pour permettre que fleurisse cette belle vocation du Liban .

    Amicalement.

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