Le juge d’instruction en charge de l’enquête portant sur l’explosion du port de Beyrouth a indiqué que les actes d’accusations à l’encontre des personnes responsables de l’explosion de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium seront publiés d’ici moins de 3 mois.

Il aurait indiqué cela aux familles des détenus dans le cadre de cette affaire. Ceux qui n’auront commis aucune infraction préméditée seront libérés, indique le quotidien Al Akhbar qui note qu’une période de détention pourrait êre également imposée sur base de la responsabilité de chacun.

Par ailleurs, le juge Tarek Bitar aurait indiqué qu’aucune autorité pourrait le désaissir de l’affaire et que le cas échéant, celui reviendrait alors dans le cadre du même dossier.

Cette information intervient alors que l’affaire du port de Beyrouth a amené à la paralysie du gouvernement Mikati III suite à la publication par le juge Tarek Bitar d’un mandat d’arrêt à l’encontre de l’ancien ministre des finances Ali Hassan Khalil, par ailleurs bras-droit du président de la chambre Nabih Berri. Les ministres chiites du gouvernement ont alors décidé de boycotter toute session gouvernementale jusqu’à la dessaisie du juge, ce que redoutent les familles des victimes. Par ailleurs, des sources diplomatiques indiquent que l’affaire du port de Beyrouth qui a amené à fair plus de 200 morts et plus de 6500 blessés le 4 août 2020 pourrait constituer un test concernant la volonté réelle des partis politiques à accepter de ne plus s’ingérer dans les affaires judiciaires, une des conditions au déblocage de l’aide internationale.

Pour sa part, le président du parlement Nabih Berri exigerait la dessaisie du juge, soit au travers d’une décision du gouvernement, chose refusée par le chef de l’état, le général Michel Aoun et le premier ministre Najib Mikati ou à travers d’un vote au parlement pour déférer le dossier devant la haute cour de justice en charge de juger les anciens et actuels présidents de la république, premiers ministres et ministres au grand damn des familles des victimes, cette cour étant elle-même à moitié constituée par les députés et réclame une décision à la majorité des 3/4.

Cependant, une telle session nécessiterait la présence des députés du Courant Patriotique Libre en plus de ceux du mouvement Amal, du Hezbollah, du mouvement Marada ou encore du Courant du Futur, ce que refuse son dirigeant Gébran Bassil.

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