Le prix des carburants est en forte hausse ce mercredi 17 mars, conformément à l’annonce hier du ministre sortant des finances Ghazi Wazni, qui avait annoncé la fin progressive du programme de subvention dont bénéficiaient les conducteurs libanais, faute de réserves monétaires disponibles suffisantes.

Ainsi, le prix d’un gallon de 20 litres de super Sans plomb d’octane 98 passe désormais à 40 800 LL (+5000 LL), celui d’octane 95 à 39 800 LL (+5000 LL), le fioul à 27 400 LL (+ 3000).

Le prix du gaz est également revu à la hausse avec un prix affiché de 28 000 LL pour la bouteille de 10 litres (+2200 LL)

Pour rappel, le ministre sortant des finances Ghazi Wazni avait annoncé hier dans une interview accordée à Bloomberg que le prix des carburants pourrait également augmenter, via une réduction des subventions qui passeraient de 90% à 85% du prix après avoir constaté qu’une quantité identique d’essence a été acheté le mois dernier en dépit des mesures de confinement et d’interdiction de déplacement. Seules épargnées les subventions en faveur de la farine, des médicaments et de l’achat de fioul à destination des centrales électriques.

Selon les informations actuellement disponibles, la Banque du Liban dispose de 16 milliards de dollars de réserves de change, dont seulement 1 à 1,5 milliard de dollars disponibles, souligne le ministre. Ces réserves seraient ainsi en chute, diminuant de 14 milliards de dollars en l’espace d’une année seulement.

Ghazi Wazni avait également indiqué que “le Liban ne peut plus continuer avec le même rythme de subventions”, reconnait le ministre sans toutefois préciser les dates de la fin de ce programme. Ghazi Wazni indique toutefois que celui-ci couterait 500 millions de dollars par mois soit 6 milliards de dollars par an.

Il s’agira de réduire subventions alimentaires sur certains articles de rationaliser les autres subventions et d’augmenter progressivement les prix de l’essence pour préserver les réserves monétaires.

L’arrêt prochain du programme de subvention des réserves monétaires pourrait aggraver la chute de la monnaie nationale face au dollar, le Liban important l’essentiel de ses besoins et ne disposant pas de flux financiers entrant compensant ces importations et donc provoquant une hausse de la demande pour le dollar et alors que l’offre ne suit pas.

La Livre Libanaise a ainsi perdu près de 100% de sa valeur désormais, avec un taux de change qui est passé de 1507 LL/USD à désormais 15 000 LL/USD en l’espace de moins de 2 ans. Désormais, le salaire minimum représenterait moins de 2 USD par jour alors que le seuil de pauvreté est estimé à 6 USD par jour. 65% de la population vivrait sous ce seuil désormais et aucune amélioration des conditions sociales et économiques n’est pour l’heure envisageable.

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