Liban: Pas d’amélioration tangible avant 2017 note la Banque Mondiale

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Dans un rapport publié le 13 janvier 2015 et intitulé Global Economics Prospect, la Banque Mondiale estime que l’amélioration de la situation économique au Liban se fera attendre jusqu’en 2017, indiquant par ailleurs que le Pays des cèdres connaitra une croissante lente pour les années 2015 et 2016, insuffisante pour juguler le déficit budgétaire.

Pour rappel, le Liban passe actuellement dans une grave crise économique notamment dans les secteurs du BTP et de l’industrie touristique.

Selon Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale, après des années de turbulences, certaines économies du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord semblent se stabiliser, bien que la croissance reste fragile et inégale. La croissance des pays importateurs de pétrole a généralement stagné en 2014, tandis que celle des pays exportateurs a légèrement augmenté après une période de contraction en 2013. Les déséquilibres budgétaires et extérieurs restent importants. La croissance devrait progressivement augmenter jusqu’à 3,5 % en 2017 (contre 1,2 % en 2014). Les risques liés à l’instabilité régionale et à la volatilité du prix du pétrole sont considérables tandis que les transitions politiques et les problèmes de sécurité persistent. Les mesures visant les défis structurels à long terme ont été reportées à maintes reprises et le fort taux de chômage reste un important problème. La baisse du prix du pétrole offre l’occasion de supprimer les importantes subventions à l’énergie en place dans les pays importateurs de la région.

Parmi les pays arabes non producteurs de pétrole, la situation libanaise a été particulièrement marquée par les impacts des défis sécuritaires et politiques avec notamment les tensions causées par la guerre civile syrienne et cela en dépit d’un soutien des pays du Conseil de Coopération du Golfe et de l’Arabie Saoudite. Ainsi 1,5 millions de réfugiés syriens seraient présents au Liban soit, 25% des personnes résidant actuellement au Pays des Cèdres. La Banque Mondiale estime par ailleurs que ce chiffre serait sous-estimé par rapport à la réalité et indique que la plupart d’entre eux subsistent sans emplois et alors que l’aide internationale promise à Beyrouth manque toujours à l’appel.

Ainsi, en dépit d’une légère hausse des activités d’exportation et de certains secteurs d’activité, la Banque mondiale note que le sentiment général des acteurs économiques reste pessimiste en raison de l’incertitude politique, l’activité économique poursuivant sa contraction pour son 16ème mois consécutif, notamment dans le secteur touristique.

L’institution internationale indique également, qu’en dépit de ces facteurs, le Liban a réussi à lever des fonds internationaux sans garantie extérieure comme ce fut le cas de la Tunisie qui a vu ses obligations garanties par les Etats-Unis et le Japon. Elle note également s’attendre à une progression du taux de croissance du PIB, qui passerait de 1.5% pour l’année 2014, à 2% pour l’année en cours et s’accélérer à 3.4% puis 3.6% pour respectivement 2016 et 2017, soit un peu au dessus de la moyenne régionale. Le solde des comptes courants pourrait également s’améliorer en profitant d’une croissance supérieure à 2.4% nécessaire afin de résorber les déficits publics, passant ainsi d’un déficit de 8.3 milliards de dollars en 2014 à 7.1 milliards de dollars de déficit en 2017.

La banque Mondiale estime cependant que les risques d’escalades en Syrie pourraient fortement impacter les pays voisins comme le Liban, l’Irak et la Jordanie et nuire aux améliorations en cours.

Rapport Global Economic Prospect Janvier 2015 (Anglais)

François el Bacha

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