La ministre de l’information et porte-parole du gouvernement Manal Abdel Samad a indiqué que le conseil des ministres, qui s’est tenu au Palais Présidentiel de Baabda, a adopté des recommandations du Haut Conseil de la Défense hier, suite à l’explosion du Port de Beyrouth

Pour rappel, une grande partie de la capitale libanaise est désormais ravagée par les dégâts alors que le bilan toujours provisoire fait état de 113 morts, plus de 100 disparus et de 4000 personnes blessées.

Ainsi, le gouvernement a décidé de déclarer:

  1. Beyrouth comme étant une ville sinistrée .
  2. Selon l’article 3 de la loi de défense n ° 102 et les articles 1, 2, 3 et 4 du décret-loi n ° 52 du 5/8/1967, déclarant l’état d’urgence dans la ville de Beyrouth pour une période de deux semaines, renouvelable, soit du 4/8/2020 au 18/8/2020. Les autorités compétentes exercent les pouvoirs prévus dans le décret-loi n ° 52/1968 et, conformément à l’article 3 de ce décret-loi, l’autorité militaire suprême prend immédiatement le pouvoir de maintenir la sécurité et met à sa disposition toutes les forces armées, y compris les forces de sécurité intérieure, la sécurité générale, la sécurité de l’État, les douanes et les hommes de pouvoir. Forces armées dans les ports, les aéroports et dans les unités de garde armées et leurs détachements, y compris les pompiers. Ces forces s’acquittent de leurs tâches de base conformément à leurs propres lois et sous le commandement du commandement militaire suprême. 
  3. L’Autorité militaire suprême choisit également par décision de certains éléments de ces forces de les affecter à des tâches spéciales liées aux opérations de sécurité, à la surveillance des points sensibles et aux opérations de sauvetage.

Le Conseil a également adopté: 

  1. L’allocation de fonds aux hôpitaux pour couvrir les frais d’hospitalisation des blessés. 
  2. De verser l’indemnité nécessaire aux familles des martyrs, à condition que leur valeur soit déterminée ultérieurement. 
  3. De remplacer le blé qui était entreposé dans le silo qui a été détruit à 80%. 
  4. De demander au ministère des Travaux publics et des Transports de prendre les mesures nécessaires pour sécuriser les opérations d’importation et d’exportation via d’autres ports autres que Beyrouth, en particulier ceux de Tripoli au Nord du Liban et de Saida au Sud de la capitale. 
  5. De constituer une cellule de crise pour suivre les répercussions de cette catastrophe à tous les niveaux. Elle sera constituée par le Premier ministre, le Vice-Premier ministre et le ministre de la Défense nationale, les ministres de l’Économie nationale, de la Santé publique, des Travaux et des Transports, de l’Intérieur et des Communes, des Affaires étrangères et des Expatriés, des Affaires sociales et du Commandant de l’armée. 
  6. De limiter la vente de farine aux boulangeries. 
  7. De contacter tous les pays et leurs ambassades pour obtenir l’aide et les dons nécessaires et créer un fonds spécial à cet effet.
  8. De mandater la Haute Commission de Secours pour assurer l’hébergement des familles dont les maisons ne sont plus adaptées au logement, et communiquer avec le Ministère de l’Éducation pour ouvrir des écoles pour accueillir ces familles et avec le Ministre du Tourisme pour utiliser les hôtels à cette fin ou à toute fin liée aux opérations de secours. 
  9. De mettre en place un mécanisme d’importation du verre et contrôler les prix des matériaux utilisés pour réparer les dommages. 

Par ailleurs, le Conseil des ministres s’est engagé à prendre toutes les mesures et mesures nécessaires pour reconstruire Beyrouth telle que précédemment à cette catastrophe

Le gouvernement demande aux services de sécurité de s’assurer que la scène du crime ne soit pas altérée pour permettre à ce que les investigations puissent être conduites.

La prolongation de la période spécifiée dans la Résolution n ° 18 du 10/6/2020 est reconduite pour une période supplémentaire de deux mois, à compter du 10/8/2020. 

Un crédit extraordinaire de 100 milliards de livres au soutien conformément à l’article 85 de la Constitution et de l’article 8 de la loi d’exécution de l’arrêté n ° 6 du 03/05/2020 (le budget général et les budgets annexes pour l’année 2020) sera ouvert en faveur des victimes.

La création d’une commission d’enquête administrative a été décidée. Elle sera dirigée par le président, et composée du vice-ministre de la Défense, du ministre de la Justice, du ministre de l’Intérieur, du commandant de l’armée, du directeur général des forces de sécurité intérieure, du directeur général de la sécurité publique, du directeur général de la sécurité de l’État.

La tâche de cette commission sera de mener une enquête sur les causes qui ont conduit à La survenance de la catastrophe et le rapport du résultat au Conseil des ministres dans un délai maximum de cinq jours à compter de sa date, et le renvoi de ce rapport aux autorités judiciaires compétentes pour prendre le maximum de sanctions contre ceux qui prouvent la responsabilité, à condition que cela n’empêche pas le Conseil des ministres de prendre contre eux ce qu’il juge approprié en termes de mesures ou de procédures. 

L’armée sera mise au service de la Haute Commission de secours pour mener une enquête immédiate et complète sur les zones affligées et affectées en vue du versement immédiat d’une indemnisation urgente à ceux qui ont droit à la première main et selon les priorités des besoins. 

La création de 4 hôpitaux de campagne gouvernementaux (Beyrouth n ° 2, Al-Dora, Al-Haddat) est également à l’ordre du jour. Les établissements devront être prochainement mis en place.

Enfin, compte tenu de l’état d’urgence proclamé le 5/8/2020 et de la loi sur la défense nationale et d’autres lois, l’autorité militaire suprême est tenue d’imposer l’assignation à résidence et la garde à vue à toute personne qui gère les affaires de stockage du nitrate d’ammonium (2750 tonnes) depuis juin 2014.