L’ONG Human Rights Watch estime que les hôpitaux, déjà au bord de la rupture, pourraient prochainement plus être en mesure d’assurer les actes médicaux urgents et vitaux en raison de la crise financière.

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En cause, les échecs successifs des gouvernements à rembourser ou à financer tant les hôpitaux publics que privés, ainsi que les échecs de la sécurité sociale, ou des fonds comme ceux de l’armée libanaise, qui impactent la capacité des établissements à pouvoir acheter les équipements nécessaires. Depuis, la situation s’est encore aggravée avec la crise du dollar qui a réduit les importations des marchandises de première nécessité au Liban en réduisant les lignes de crédits accordées par les Banques Libanaises.

La critique s’adresse également au nouveau gouvernement, indique Joe Stork, vice-directeur de l’ONG pour le Moyen-Orient.

Alors que les politiciens négocient un nouveau cabinet, le gouvernement ne réagit pas à la situation économique désespérée du pays et le temps presse pour la capacité de nombreux médecins et hôpitaux à traiter les patients

Selon le rapport de HRW, citant le président du syndicat des propriétaires d’hôpitaux privés qui comptent pour 82% de la capacité hospitalière totale du Liban, l’état devrait ainsi 1.3 milliards de dollars d’impayés depuis 2011. Les autorités n’auraient payé que la moitié des sommes dues en 2018 et aucun à partir de 2019. Certains hôpitaux public, notamment l’hôpital universitaire Rafic Hariri ou encore l’hôpital public du Hermel, n’auraient pas reçu les sommes pourtant prévues à leurs budgets en 2019.

Les importateurs d’équipements indiquent, quant-à-eux, ne pas avoir pu importer depuis le mois de septembre en raison de la pénurie de devises étrangères et de l’absence de régulations du gouvernement pour obliger les banques à libérer les fonds nécessaires à ces achats. La situation a été encore aggravée par la dévaluation de facto de la livre libanaise.

Ainsi, la circulaire 530 publié par la Banque du Liban, le 26 novembre, exclu l’achat de nouveaux équipements ou encore de pièces de rechanges par exemple de respirateurs selon l’article. Alors que 50% des sommes sont disponibles à hauteur du taux de parité officiel et en dépit du fait qu’ils doivent donc recourir aux services de changeurs à des taux plus élevés, les banques elles-même refuseraient d’autoriser ces transferts de fonds.

Cette information intervient alors que les hôpitaux ont, à plusieurs reprises, déjà dénoncé cette situation.

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