Après la tension provoquée par la tentative israélienne d’attentats aux drones piégés contre des locaux du Hezbollah situés dans la banlieue Sud de Beyrouth dans la nuit du 24 au 25 août et les représailles du mouvement chiite au Sud Liban, le 1er septembre, les tensions semblent quelque peu s’être calmées, comme l’illustre l’arrivée d’un médiateur américain dont la mission est de poursuivre une médiation entre Beyrouth et Tel Aviv concernant la délimitation des zones maritimes exclusives et les frontières entre les 2 pays.

Le Premier Ministre Libanais Saad Hariri a reçu dans la nuit de lundi, David Schenker, qui remplace David Satterfield comme sous secrétaire d’état américain en charge du Proche Orient. Il s’agit de sa première visite au Liban depuis sa nomination.

Dans un communiqué publié par le bureau du Premier Ministre, on indique laconiquement que les discussions se sont portées sur la situation actuelle au Liban et dans la région ainsi que sur les relations entre les 2 pays.

Pour sa part, l’ambassade des Etats-Unis au Liban a réaffirmé l’attachement de Washington a préserver la sécurité, la stabilité et la souveraineté du Liban.

Cependant, pour l’heure, on ignore si des discussions entre les 2 pays pourront se concrétiser, comme cela devait se faire avant les opérations militaires israéliennes contre le Hezbollah. En mai dernier, on annonçait que les négociations pourraient débuter dans les 2 semaines qui suivaient, après l’acceptation par Tel Aviv, des propositions libanaises à ce sujet.

Ces négociations visent à éviter un conflit entre les 2 pays alors que Beyrouth et Tel Aviv envisagent tous 2 l’exploitation des richesses pétrolières et gazières potentielles dans leurs zones économiques respectives. Cependant, les revendications des uns et des autres pourrait décourager cette exploitation.
Cette zone de 860 kilomètres carrés, située à proximité de champs pétrolifères et gaziers déjà découverts côté israélien pourrait s’avérer en être également riche côté libanais. Les autorités libanaises souhaitent forer le plus rapidement possible les zones situées dans la partie économique exclusive libanaise. Ainsi, l’exploitation du bloc 9 a été attribué à un consortium constitué par Total (France), ENI (Italie) et Novatek (Russie) et son exploration devrait débuter en mai 2020, les premiers forages se faisant au niveau du bloc 4 au large de la capitale libanaise dès décembre 2019.

Pour rappel, concernant cette zone, dès 2011, les USA avaient demandé à ce que cette zone soit démarquée selon la ligne « Hoff » du nom d’un ancien responsable américain, Frederick Hoff.
Le bloc 9 se situe le long de la ligne de démarcation maritime avec Israël . Ce dernier pose un problème, l’état hébreu en revendiquant une partie longeant ses territoires maritimes. 
Au total, la zone disputée entre les 2 pays est estimée à plus de 800 kilomètres carrés. La ligne Hoff accorde 560 kilomètres carrés au Liban et le solde à Tel Aviv.

Le Ministre israélien de la défense, Avigdor Lieberman, était allé à l’époque, jusqu’à menacer ces 3 compagnies et le Liban d’une guerre dans ce dossier en dépit de la reconnaissance par les USA de la libanité de ce bloc. Le responsable israélien aurait même déclaré que l’état hébreu possède le bloc 9.

L’acceptation par Israël de négocier quant-aux frontières terrestres constituait alors une surprise. Plusieurs points litigieux existent entre les 2 pays, séparés par la ligne bleu, ligne de démarcation établie suite au conflit de 1948, la frontière reconnue internationalement étant la ligne Paulet Newcombe de 1923. Il s’agit notamment du village de Ghajar, village situé dans le Golan et qui s’était développé côté libanais à la faveur de l’occupation israélienne de 1978 à 2000, des collines des Kfarchouba, ou encore des fermes de Chébaa.

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