Liban: la maison d’Amine Maalouf rasée

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Triste nouvelle en ce début de l’année avec la destruction ce matin – par la filiale immobilière de la société Ketteneh – de la maison familiale de l’immortel Amine Maalouf à Badaro, dans la banlieue de Beyrouth, alors que l’espoir de voir sauver l’édifice se faisait fort en fin d’année dernière.

Cette nouvelle atteinte au patrimoine libanais intervient en dépit d’une première décision de conservation du bâtiment prise par le ministère de la culture le 22 juin dernier en raison de l’importance historique attachée à ce patrimoine.Ce même rapport soulignait l’importance architecturale de l’édifice, occupant une place à part dans le développement urbain de Beyrouth dans les années 40 et 50 et de la transition architecturale qui a suivi la fin du Mandat Français.

Cette même décision avait été remise en cause en octobre dernier dans un nouveau rapport de l’organisme public, qui démentait toute valeur à l’édifice sans explication quant à ce changement d’attitude de la part des autorités actuelles.

Le journal Al Akhbar, par la plume de Bassam Khantar, note d’ailleurs la similarité des méthodes utilisées dans la destruction de ce nouveau bâtiment avec l’affaire du port phénicien de Minet el Hosn, également détruit par la fièvre immobilière emparant la capitale libanaise, avec une nuance toutefois, le ministre actuel de la culture, Gaby Layyoun, se contredisant lui-même au lieu d’annuler les décisions de ses prédécesseurs.

Selon l’article publié par nos confrères d’Al Akhbar (arabe), la décision du ministre actuel de la culture serait également en contradiction avec l’avis des fonctionnaires de la DGA en charge du dossier.

Joint par téléphone, l’activiste Raja Noujeim présent sur place a appelé que la justice se saisisse du dossier et ouvre une information judiciaire afin d’éclaircir les circonstances de cette énième atteinte du patrimoine national.

Marie Josée Rizkallah
Marie-Josée Rizkallah est une artiste libanaise originaire de Deir-el-Qamar. Versée dans le domaine de l’écriture depuis l’enfance, elle est l’auteur de trois recueils de poèmes et possède des écrits dans plusieurs ouvrages collectifs ainsi que dans la presse nationale et internationale. Écrivain bénévole sur le média citoyen Libnanews depuis 2006, dont elle est également cofondatrice, profondément engagée dans la sauvegarde du patrimoine libanais et dans la promotion de l'identité et de l’héritage culturel du Liban, elle a fondé l'association I.C.H.T.A.R. (Identité.Culture.Histoire.Traditions.Arts.Racines) pour le Patrimoine Libanais dont elle est actuellement présidente. Elle défend également des causes nationales qui lui touchent au cœur, loin des équations politiques étriquées. Marie-Josée est également artiste peintre et iconographe de profession, et donne des cours et des conférences sur l'Histoire et la Théologie de l'Icône ainsi que l'Expression artistique. Pour plus de détails, visitez son site: mariejoseerizkallah.com son blog: mjliban.wordpress.com et la page FB d'ICHTAR : https://www.facebook.com/I.C.H.T.A.R.lb/

1 COMMENTAIRE

  1. cette démolition inacceptable au sens du patrimoine architectural libanais, sonne le glas encore une fois pour que des lois puissent protéger non seulement les batiments mais aussi les intérêts des propriétaires en leur donnant l’alternative de ne pas vendre leur bien, et que des protections du patrimoine immobilier soient prononcées par la municipalité, sans pour autant pénaliser pécunièrement les propriétaires.

    Une loi est déposée au parlement, qu’attendent nos chers députés pour assumer leur responsabilité et la promulguer, il vaut mieux avoir une mauvaise loi que de ne rien avoir du tout permettant ainsi à la loi de la jungle d’être d’actualité.

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