Le Ministre des Finances Ali Hassan Khalil lors de la conférence de presse qui s'est tenue le mercredi 18 septembre. Crédit Photo: Dalati & Nohra
Le Ministre des Finances Ali Hassan Khalil lors de la conférence de presse qui s'est tenue le mercredi 18 septembre. Crédit Photo: Dalati & Nohra

Le Ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, a indiqué ce mercredi que les autorités libanaises comptent émettre pour l’équivalent de 2 milliards de dollars d’Eurobonds prochainement, à un taux inférieur à 14%, lors d’une conférence de presse au sujet du budget 2020 qui devrait être prochainement soumis au Conseil des Ministres.

Des sommes qui serviront à rembourser les obligations actuelles arrivant à échéance

Selon le Ministre des Finances, les sommes ainsi recueillies par l’émission de ces nouvelles obligations libellées en devise étrangère devraient principalement servir au remboursement de celles arrivant à échéance, notamment celle de 1.5 milliards de dollars en novembre prochain.

Cette annonce intervient alors que les taux d’intérêts des obligations libanaises atteignent depuis février plus de 14.7% en raison de la détérioration des finances publiques et de l’économie libanaise et de la dégradation des notes accordées pour les obligations libanaises par 2 des 3 principales agences de notations, à savoir Moody’s et Fitch. Quant à Standard & Poor’s, l’économie libanaise demeure sous surveillance négative. Cet avis est également partagé par le FMI.

En mai dernier, le Ministre des Finances indiquait déjà vouloir émettre entre 2.5 à 3 milliards de dollars d’obligations le 20 mai dernier, avec les mêmes objectifs. Au final, cette émission avait été remise, la Banque du Liban ayant remboursé sur ses fonds, les obligations de 650 millions de dollars arrivant alors à échéance.

Par la suite, le Ministère des Finances a, à nouveau, envisagé de recourir à l’émission de nouvelles obligations libanaises afin de faire face aux échéances de novembre prochain.

Ce projet est laissé lettre-morte, en raison notamment du refus tant de la Banque du Liban (BDL) ou des Banques Privées de souscrire à des bonds du trésor en devise étrangères dont les taux seraient inférieurs à 12%, les autorités envisageant une émission comportant des taux d’intérêts de seulement 1%, qui pourraient cependant être souscrites par certains pays étrangers.

Une économie libanaise en crise

Les 3 agences de notations estiment difficiles voir impossibles que les autorités libanaises puissent respecter leurs engagements pris devant la communauté internationale notamment au niveau budgétaire en raison des mesures qu’elles considèrent comme insuffisantes pour lutter contre le déficit budgétaire actuel.

À ce sujet, Ali Hassan Khalil indique que le Pays des Cèdres est soumis à d’intenses pressions de la part de la communauté internationale , reconnaissant que la situation économique est difficile et que la récession économique est actuellement nulle.

Pas de nouvelles taxes mais la lutte contre la fraude fiscale

Concernant le budget 2020, Ali Hassan Khalil a précisé qu’aucune nouvelle taxe est actuellement à l’ordre du jour. Il s’agirait de lutter contre les fraudes fiscales, notamment via la lutte contre l’évasion fiscale, l’amélioration de la collecte des taxes actuelle, et la mise à jour des régulations fiscales actuelles.

Selon le Ministre des Finances, l’application de ces mesures pourrait permettre au budget d’enregistrer même un surpris de 3.2% en 2020, contre un déficit prévu de 7.6% concernant celui de 2019 et 11% en 2018.

Une nouvelle loi nécessaire pour la transparence des appels d’offres

Concernant les mesures afin de rassurer la communauté internationale, le responsable libanais indique que la mise en oeuvre des réformes économiques se fera dès que possible via notamment la mise en place d’une nouvelle loi afin d’améliorer la transparence dans la passation des marchés publics et des appels d’offres, une chose essentielle pour l’obtention des prêts à taux bonifiés de CEDRE.

Il s’agira également de réduire le déficit de l’Electricité du Liban, qui atteint actuellement un montant de 2 milliards de dollars et qui bénéficie des subventions publiques pour l’achat des ressources nécessaires pour la production d’électricité.

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