Le logo de la Banque Jamal Trust Bank
Le logo de la Banque Jamal Trust Bank

Nouveau train de sanction à l’encontre du Liban, après 2 députés du Hezbollah, une banque libanaise, la Jamal Trust Bank, de conduire “de manière effrontée” les opérations financières du Hezbollah.

Selon le sous-secrétaire d’état du Trésor Américain en charge des affaires terroristes, Sigal Mandelker:

Le Trésor vise Jammal Trust Bank et ses filiales pour permettre aux activités financières du Hezbollah de se livrer à des activités effrontées. Les institutions financières corrompues telles que Jammal Trust constituent une menace directe pour l’intégrité du système financier libanais. Jammal Trust fournit un soutien et des services au Conseil exécutif du Hezbollah et à la fondation des Martyrs, qui versent de l’argent aux familles des kamikazes

Sigal Mandelker indique que les autorités américaines continueront à oeuvrer avec la Banque du Liban pour interdire au Hezbollah d’accéder au système financier international. Il s’agit également également, toujours selon le communiqué publié par l’administration américaine, d’un avertissement à tous ceux qui accordent des services “au groupe terroriste”.

Il appelle le gouvernement libanais à ne ménager aucun effort pour atténuer les impacts sur les titulaires “innocents” de comptes qui ne réalisaient pas que le Hezbollah mettait en péril leurs économies.

Le communiqué du trésor américain conclue en estimant que:

Les États-Unis sont convaincus que la Banque centrale du Liban et les autres institutions libanaises, par le biais de leurs politiques et de leurs fonctions légales et réglementaires de contrôle, continueront à œuvrer pour la protection de la stabilité et de la solidité du système financier libanais, élément essentiel au soutien d’une économie stable et prospère. économie.

Parmi les filiales également visées par ces sanctions selon le communiqué du Trésor Américain, les entreprises Trust Insurance S.A.L., Trust Insurance Services S.A.L., et aussi Trust Life Insurance Company S.A.L.

Par le passé déjà, les autorités américaines ont menacé de sanctionner les banques libanaises qui hébergent des comptes de personnes proches ou membres du Hezbollah. Dès 2016, certains de ces établissements, dont la BLOM, auraient clôturé ces comptes afin de ne pas subir l’impact de ces sanctions. Certains avaient considéré l’attentat contre le quartier général de cette banque comme un acte de représailles suite à prise d’une telle décision, ce qui n’a pas été confirmé par les enquêteurs qui se sont plutôt orienté vers une piste d’un attentat commis par des organisations islamistes issues de la guerre civile syrienne.

Dans un cadre général, ces sanctions interdisent à l’établissement mentionné d’accéder au système d’échange financier, lui permettant, par exemple de communiquer avec les autres banques. Cela gèle l’activité de la dite-banque ou établissement financier. Par ailleurs également, cela ne lui permet également pas d’accéder aux informations nécessaires à la gérance des fonds dont il a la charge outre le fait que ces derniers peuvent être gelés, notamment quand ils sont placés aux USA.

Le Gouverneur de la Banque du Liban rassure les déposants

Le Gouverneur de la Banque du Liban (BDL) a indiqué à la presse locale que l’argent des déposants est en sécurité et garantie. La Banque Centre, note Riad Salamé, possède une présence au sein de l’établissement visé et tous les dépôts “légaux” sont en sécurité et garantie jusqu’à leur maturité. Il a également estimé que suffisamment de liquidités ont été sécurisées afin de répondre aux exigences des déposants de la banque

L’Association des Banques du Liban se veut également rassurante

Dans un communiqué publié par l’Association des Banques du Liban, on regrette l’adoption de ces sanctions, indiquant par ailleurs que ces dernières n’impacteront pas le secteur bancaire. Par ailleurs, on estime également que les fonds des déposants sont en sécurité.

Des sanctions économiques et financières contre le Hezbollah, les unes après les autres

En avril 2019, les autorités américaines ont pourtant souhaité rassurer les membres d’une commission parlementaire libanaise en déplacement à Washington, indiquant que les nouvelles sanctions ne viseront pas les établissements bancaires.

Au moins de juillet 2019, les autorités américaines avaient sanctionné, une première, 2 députés du Hezbollah, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammed Raad et son collègue Mohammed Sherry. Le Président de la Chambre, Nabih Berry, avait estimé que la présence de 3 membres du Parlement appartenant au Hezbollah sur la liste des personnes sanctionnées par l’Administration Américaine est une attaque contre la représentation nationale et contre le Liban.

Pour l’heure également, le Hezbollah s’est voulu rassurant quant à l’impact des sanctions américaines sur son organisation. Le secrétaire général du mouvement chiite a indiqué que ces dernières n’ont aucun impact sur ses finances.

Un précédent: L’affaire de la Lebanese Canadian Bank

Ce n’est pas la première fois que des sanctions américaines visent une banque libanaise. Déjà en 2011, la Lebanese Canadian Bank s’était vu être forcée à être rachetée.

L’établissement était également accusée par le Trésors Américain de blanchiment d’argent lié à un trafic de drogue et à des liens avec le mouvement chiite Hezbollah, organisation considérée comme terroriste par les USA. L’établissement bancaire libanais se fera finalement racheter pour un montant estimé entre 500 à 600 millions de dollars par la Société Générale de Banque au Liban (SGBL). L’affaire s’était définitivement close en 2013 , après que les nouveaux propriétaires aient payé 102 millions de dollars comme amende aux administrations américaines et notamment à la FDA et au Trésor Américain.

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