L’intégrisme au quotidien

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“Rien n’est plus dangereux que lorsque l’ignorance et l’intolérance sont armées de pouvoir”. Voltaire.

L’intégrisme ne peut devenir un “lointain souvenir” que si les gens apprennent à reconnaître les multiples formes de son intransigeance. Une structure invisible semble promouvoir inlassablement la prospérité des gens et des États alors que la chutte des normes affectives, de l’écoute attentive de l’autre et de la différence constructive s’accélère.

Les valeurs bâties sur la considération du potentiel humain sont pourtant la base essentielle de l’avant garde d’une civilisation. La désintégration progressive des liens essentiels, le va-vite et le va de soi communicatif initient d”indispensables” distanciations entre les gens. La tolérance des rapports illégitimes, des régimes confus, des inhumanités croissantes et de la froide indifférence scelle le pouvoir de la relativité au service des avancées matérialistes. Elles médiatisent l’étrange perspective d’un “bonheur” inassouvi sur des plages rêvées comme si la joie de la simplicité n’existait plus.

Le Moyen-Orient, l’Europe et tant de régions de par le monde souffrent des poussées criminelles du fanatisme mais aussi d’une autre forme d’intolérance au quotidien. Celle qui potentialise le salut des intérêts au détriment de la maturation émotionnelle, de la révision des comportements, de la considération des erreures et de l’effort de conciliation. La violence psychologique persiste dramatiquement comme une nuisance habituelle qui répand sournoisement la permission aux agressions multiples.

Le cloisonnement mental se construit lui aussi selon une structure hermétique dangereuse. Sa verticalité fait prévaloir le fait accompli des préconçus: individuel, familial et communautaire. Le sens de l’autorité peut ainsi se transmettre volontairement, irrespectueusement et dangereusement par l’autosuffisance d’un “savoir” unilatéral.

La prévalence des échanges “civilisés” peut traduire la politesse extrême, les distanciations ciblées et les rapprochements opportuns. Ils alimentent au mieux les mouvements inhérents aux rencontres entre les personnes, les limites à préserver et la convenance mutuelle. Au pire, ils initient ce droit auto-proclamé de s’approprier le lien relationnel. Une attitute totalitaire va alors prévaloir sur une autre par la non-gratuité du geste, l’excès de redevances et privilégier les susceptibilités pour attiser l’attention des suiveurs. Ces comportements autorisent chez leurs propriétaires l’interprétation abusive, l’accusation effrénée et le jugement fait d’avance sur toute position individuelle libre, non similaire et donc inadmissible. Le “soi” martyrisé installe ainsi le besoin d’inciter la réponse à la sollicitation pressante ou rapplique par de sournoises vengeances et de piteux scandales publiques.

Le déni exprime souvent le refus de connaître l’autre face de la réalité et conduit à la “justification” du verbe pour agresser l’autre. Cette forme de terreur individuelle accompagne toutes les horreurs extrémistes. Elle ne peut convenir à nous prémunir des menaces terroristes potentielles mais à contaminer et fragiliser encore plus nos sociétés.

Les urgences de tant de personnes dans ce monde en déperdition usent surtout d’une forme particulière de martyrisme. Il devient le dessein propre aux accusateurs qui répandent leurs malveillances. Un petit terrorisme qui mène tôt ou tard à son autodestruction.

Joe Acoury.

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