Alors que le Liban fait face à une possible annonce d’un défaut de paiement alors qu’un lot d’euro bonds pour un montant de 1.2 Milliards de dollars arrivent à échéance le 9 mars prochain, le Président de la Chambre aurait indiqué être en faveur du contrôle des capitaux imposé depuis le mois de novembre 2019 par les banques mais en défaveur d’une décote ou plus communément appelée au Liban d’un haircut.

Il aurait ainsi tenu ces propos devant une source du quotidien koweitien al-Anbaa publié ce dimanche. Selon celle-ci, il s’agirait de permettre la sauvegarde des dépôts des gens en évitant une panique bancaire qui aurait pour conséquence d’amener à la faillite certains établissements très exposés à la dette souveraine.

Pour rappel, en raison de la crise de liquidité, les banques libanaises ont imposé depuis le mois de novembre, un contrôle des capitaux avec des limites de retrait en dollars, à hauteur de 300 USD par semaine puis maintenant de 300 USD toutes les 2 semaines aujourd’hui et une interdiction de transfert de fonds à l’étranger, sauf “cas d’urgence”, précisait la décision de l’Association des Banques du Liban à l’origine de cette décision. Cependant, beaucoup considèrent comme illégale cette mesure, prise par une association et non par les autorités comme la Banque Centrale ou le Ministère des Finances.

Ces propos interviennent alors que des manifestations ont toujours lieu au Liban, depuis la nuit du 17 au 18 octobre 2019. Les manifestants dénoncent la classe politique qualifiée de corrompue et d’avoir mené le Pays des Cèdres à la quasi-faillite financière, avec un taux d’endettement public dépassant les 166% du PIB, des banques nécessitant 20 milliards de dollars afin d’être recapitalisées, des interrogations sur la capacité réelle de la Banque du Liban à maintenir la parité entre livre libanaise et dollar face à l’effondrement de ses réserves monétaires nettes.

Par ailleurs, le taux de parité entre Livre Libanaise et Dollar s’est effondré sur les marchés parallèles, passant de 1507.5 LL/USD sur le marché officiel où le dollars est indisponible à près de 2 500 LL/USD au marché noir.

En raison de l’importance de cette crise, les autorités libanaises ont été obligées de demander l’aide technique du FMI et n’hésitent plus à évoquer un possible défaut de paiement prochain, alors que le Liban devrait débourser plus de 4 milliards de dollars en 2020, une chose dont il n’aurait pas les moyens. Alors que les résultats de la visite préliminaire du FMI devaient être rendus publics ce vendredi ou ce samedi, ils sont pour l’heure, toujours indisponibles.

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