L'ancien premier ministre Nagib Mikati
L'ancien premier ministre Nagib Mikati

Face à l’impasse, une partie de la communauté internationale soutiendrait désormais la candidature de Nagib Mikati à la place de celle du premier ministre désigné Saad Hariri, 9 mois après la démission du gouvernement Hassan Diab. Saad Hariri bénéficierait cependant encore du soutien du mouvement Amal et de celui du Hezbollah.

La candidature de Nagib Mikati avait déjà été pressentie en octobre 2020.

Selon certaines sources publiées par le quotidien Al Akhbar, l’ancien premier ministre Nagib Mikati aurait désormais le soutien de l’Arabie Saoudite, des Etats-Unis et de la France.

Saad Hariri ne serait lui-même pas opposé à cette candidature face à l’absence du soutien saoudien sur sa personne et qui s’était révélé au grand jour après que la parution d’articles de presse dans ce pays à son encontre. Il ferait également face à de profonds désaccords avec le Président de la République le général Michel Aoun et le dirigeant du Courant Patriotique Libre Gébran Bassil avec qui les communications semblent être totalement interrompues.

Cette information intervient alors que, de source proche du premier ministre désigné, on écarte pour le moment toute démission en raison du soutien du président de la chambre Nabih Berri ou encore du Hezbollah. Ces mêmes sources soulignent qu’un accord aurait même été conclu avec Nabih Berri dès l’annonce de sa candidature concernant le ministère des finances. Nabih Berri estime également que Saad Hariri serait le meilleur choix pour surmonter la crise que traverse actuellement le Pays des Cèdres.

Enfin contrairement à Nagib Mikati, Saad Hariri continuerait de bénéficier du soutien de Walid Joumblatt et du mouvement Marada.

Pour sa part, Nagib Mikati se serait déjà prononcé en faveur d’un gouvernement de 20 à 24 ministres techno-politique conformément aux souhaits de la Présidence de la République.

Cette candidature pourrait cependant être rejetée par la société civile qui estime Nagib Mikati – déjà 2 fois premier ministre d’avril à juillet 2005 et de juin 2011 à février 2014 – comme faisant partie d’une classe politique aujourd’hui déconsidérée en raison de la corruption et des conflits d’intérêts qui la gangrènent. Des sources proches des mouvements d’opposition rappellent que ce dernier fait face à certaines accusations de détournement de fonds publics locaux, allusion à sa mise en examen par la juge Ghada Aoun dans le scandale de l’attribution de prêts immobiliers normalement à destination de personnes ne disposant que de revenus limités ou encore à des accusations de détournements de fonds européens notamment dans le cadre de la gestion de déchets dans le Nord du Liban. Des manifestations ont ainsi eu lieu à plusieurs reprises depuis octobre 2019 devant son domicile. Il est allé jusqu’à menacer de tirer sur les manifestants si ces derniers s’en prenaient à ses biens.

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