Des livres libanaises. Crédit Photo: François el Bacha pour Libnanews.com

Le taux de change de la livre libanaise est repassé au-dessus des 33 000 LL/USD avec une parité à l’achat de 33 000 LL/USD et à la vente de 33 060 LL/USD.

Cette nouvelle dégradation de la parité de la livre libanaise intervient sur fond de rumeurs de possibles fermetures des banques libanaises, confrontées à des actions judiciaires ou encore à des rumeurs de possibles prises d’otage d’employés par les déposants qui réclament la libération des fonds gelés depuis novembre 2019. Aussi, la parité de la livre libanaise se dégrade sur la plateforme électronique Sayrafa de la Banque du Liban avec un taux de change de 26 500 LL/USD pour seulement 26 millions de dollars échangés hier, alors que la banque centrale a encore réduit son soutien au secteur des carburants, amenant à une nouvelle poussée inflationniste des prix.

Pour rappel, la livre libanaise a perdu plus de 95% de sa valeur par rapport au dollars depuis 2019 et le salaire minimum représente moins de 20 USD aujourd’hui, contre 450 USD précédemment. 82% de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté dont 30% dans un état de pauvreté extrême.

Cette nouvelle détérioration est aussi attendue alors qu’une grève de 350 juges a été déclarée ce jeudi. Elle vise à dénoncer les pressions auxquels sont soumis les juges face à des intérêts financiers et politiques qui réclament l’amnistie face aux mesures considérées illégales de gels des fonds des déposants depuis maintenant 3 ans mais aussi face aux accusations dont font l’objet des dirigeants de banques privées et même le gouverneur de la Banque du Liban.

La prochaine restructuration des banques libanaises devrait intervenir d’ici novembre, avait annoncé le gouvernement Mikati. Celle-ci pourrait réduire le nombre d’établissements financiers de 46 actuellement à une dizaines, voire même moins, de nombreuses banques étant considérées comme insolvables selon les critères comptables internationaux.

Face au risque d’un wipe-out majeur de l’essentiel des actionnaires, les banques libanaises pourraient choisir de fermer leurs portes provoquant ainsi une détérioration de l’état de la monnaie locale face au billet vert.

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