Après une importante polémique concernant les propos et de publications jugées blasphématoires par le chanteur et parolier du groupe Hamed Sinno, le comité du festival international de Byblos a décidé d’annuler le concert du groupe Mashrou3 Leila.
Le communiqué des organisateurs du festival indiquent avoir pris cette décision sans précédent, “pour prévenir toute effusion de sang et maintenir la sécurité et la stabilité”, allusion aux pressions subies de la part de groupes religieux chrétiens.
Ce dernier devait initialement se produire sur scène, le vendredi 9 août 2019.
Cette annulation intervient alors que les partis politiques chrétiens dont les Forces Libanaises ou encore le Courant Patriotique Libre ont soutenu les instances religieuses chrétiennes dans leurs bras de fer contre le concert de Mashrou3 Leila.
Hier déjà, la commission épiscopale de l’Eglise Maronite, présidée par l’évêque de Beyrouth, Mgr Boulos Mattar et en présence également de son collègue, l’évêque maronite de Byblos, Mgr Michel Aoun, avait également appelé à l’annulation par les autorités publiques du concert, soulignant, que ce dernier violait, selon eux, la constitution libanaise en portant atteinte aux symboles religieux
Ces propos intervenaient alors qu’une manifestation, au contraire, avait eu lieu place Samir Kassir en soutien au groupe musical. Un avocat, Khaled Merheb, au nom des activistes, avait même porté plainte devant la justice libanaise pour menaces de mort à l’encontre des membres de Mashrou3 Leila.
Un succès international, et des fans hébreux qui dérangent
Mashrou3 Leila (traduit par « projet d’une nuit ») est un groupe de musique formé en 2008 à l’AUB, suite à l’appel de deux étudiants voulant former un groupe musical, censé durer le temps de leurs parcours universitaires, mais qui depuis prospère. Formé de cinq membres, dont le plus connu est le chanteur et parolier Hamed Sinno, qui affiche publiquement son homosexualité en Orient, Mashrou3 Leila a fait des tournées musicales en France, en Suisse, aux Emirats, en Serbie, aux Pays Bas, au Canada, aux Etats Unis, en Egypte, dans le Maghreb, au Qatar, etc.
Suite à la performance en Egypte en 2017, des dizaines de personnes qui ont déployé le drapeau homosexuel durant le concert ont été arrêtées par la police égyptienne, dont 14 ont été condamnées pour « comportement sexuel anormal ».
Pour rappel
