Le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé sera une nouvelle fois convoqué la semaine prochaine par la juge Ghada Aoun. Pour rappel, il s’était absenté lors de ses précédents rendez-vous judiciaires et notamment le 22 mars dernier, au prétexte d’inquiétudes quant-à sa sécurité.

Il s’agit, pour la juge Ghada Aoun, de l’interroger au sujet de transferts importants de fonds à l’étranger alors que les banques locales avaient unilatéralement imposé un contrôle des capitaux en novembre 2019.

La juge Ghada Aoun avait déjà mis en examen en février pour négligence le responsable de la Banque Centrale dans l’enquête portant sur la manipulation de la parité de la livre libanaise face au dollar. Egalement, la directrice de la commission de contrôle bancaire, Maya Dabbagh a été mise en examen pour des motifs similaires dans ce même dossier. 

Dans le cadre de la même affaire, le directeur des opérations monétaires de la Banque du Liban Mazen Hamdan avait été arrêté en mai dernier par les autorités judiciaires en compagnie de responsable du syndicat des agents de change. Il avait été accusé, avec eux, de manipulation des taux de change de la livre libanaise face au dollar. 

Plus précisément, Mazen Hamdan était accusé d’avoir mené des opérations pour le compte de la BDL retirant des dollars du marché au lieu d’en injecter pour tenter de faire baisser la pression sur la Livre Libanaise. Ainsi, la monnaie locale était passée de 1507 LL/USD à son taux officiel jusqu’à 4500 LL/USD, son plus bas historique face au dollar.

Cette information intervient alors que Riad Salamé avait déjà vu ses avoirs hébergés par la Suisse être gelés en raison de soupçons de détournements de fonds de la Banque du Liban, dans le cadre d’une autre affaire, portant cette fois toujours, au sujet de transferts de fond à l’étranger. 

La somme gelée par les autorités helvétiques serait ainsi estimée à 400 millions de dollars. 

Le gouverneur de la Banque du Liban est sous la sellette sur le plan international après avoir refusé, dans un premier temps, l’audit juricomptable des comptes de la Banque du Liban. Certaines sources estiment que cette procédure pourrait permettre la découverte de nombreuses anomalies financières dont certaines pourraient être liées à la crise que traverse actuellement le Liban. 

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