L'ancien député Walid Joumblatt
L'ancien député Walid Joumblatt

Le dirigeant du Parti Socialiste Progressiste, l’ancien député Walid Joumblatt a estimé que “le Grand Liban n’est pas terminé, mais Sykes-Picot est terminé”. Il a également annoncé sa participation au sommet de Baabda.

Selon lui, la fin des accords de Sykes Picot trouve son origine dans l’occupation par les Etats-Unis de l’Irak puis du chaos qui a suivi ce retrait et l’extension de l’influence de l’Iran vers la Méditerranée via la Syrie puis vers le Liban

Reconnaissant que le Hezbollah était déjà présent au Liban avant l’invasion américaine de l’Irak en 2003, il a cependant estimé que “cette entité irakienne unifiée par le biais de Sykes-Picot, qui n’était pas unifiée à l’époque des Ottomans, a ouvert la voie à la République islamique pour atteindre le Liban”, qui a cependant tenu le choc.

Il a également accusé la Syrie de menacer le Pays des Cèdres.

Même Hafez el Assad a respecté à contrecœur le Grand Liban quand il disait: Un peuple dans deux pays. Aujourd’hui le Liban est menacé de devenir dans ce qu’il appelle la Syrie utile. Il peut faire partie du gouvernorat de Tartous ou de Lattaquié, et ce discours n’est pas une obsession, mais une analyse contractuelle.

L’ancien député a également abordé la question des accords de Taëf qui n’auraient jamais été mis en oeuvre selon lui notamment sur la question de la création d’un comité pour l’abolition du confessionalisme politique et du Sénat dont il demande la tête pour la communauté druze. Il s’en également pris au Président de la République, le Général Aoun, accusé d’avoir réduit le périmètre des prérogatives du Premier Ministre.

Concernant la situation actuelle, il estime que la Syrie ne pourra pas être divisée en dépit de la situation actuelle. Il rejette également le concept d’un Liban fédéral, décrite comme une “théorie voulue par l’entité juive, c’est-à-dire diviser l’Orient en sectes, religions, doctrines et tribus.

Au sujet d’une possible confrontation entre le Hezbollah et les États-Unis, Walid Joumblatt rappelle que le conflit de 2006 a été rendu possible avec le feu vert de Washington, avec pour objectif de “frapper le Liban, de détruire l’infrastructure et de déplacer les chiites, afin qu’il y ait un soulèvement chiite contre le Hezbollah.”

La confrontation actuelle avec des sanctions contre l’Iran, et par conséquent contre le Hezbollah et la communauté chiite, mettra fin à l’entité libanaise et aux fondations de l’ancienne entité libanaise, ainsi qu’aux banques, aux universités et aux écoles, car cela entraînera un effondrement économique et l’idée du pluralisme prendra fin au Liban.

L’ancien député a regretté que le dialogue inter-libanais, initiative de l’ancien président Michel Sleiman, a échoué, tout comme les échecs de la mise en place des réformes qui auraient pu éviter la crise économique.

Il aurait ainsi contacté l’ancien ambassadeur des Etats-Unis au Liban, Jeffrey Feltman, pour lui indiquer que les sanctions n’affaibliront pas le Hezbollah mais plutôt l’état libanais avant de souligner que de nombreuses organisations ont été considérées comme étant terroristes avant d’être reconnues comme partenaires par la suite.

Au sujet de la CAESAR Act, il a accusé l’ancien président américain Barak Obama d’avoir refusé de sanctionner le régime syrien alors que les autorités françaises étaient prêts à bombarder ce pays.

Abordant le discours du Secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, il estime le mouvement chiite “sur la défensive mais avec la capacité de parler et de menacer. “

S’il veut aller en Chine, allons aux Chinois si les Américains leur permettent de construire une centrale électrique. Quant au modèle économique de l’Iran, ce n’est pas utile, cette analogie, c’est-à-dire que la direction orientale n’a pas été réussie et n’est pas réaliste.

Il a également souligné le visage arabe du Liban, stipulé par le Pacte National, et la rencontre entre son père, Kamal Joumblatt et Abdel Nasser en 1959.

Kamal Jumblatt était libanais et arabe, mais il était d’humanisme

Walid Joumblatt annonce sa participation au sommet de Baabda

Walid Joumblatt a indiqué qu’il appelle tous les jours au dialogue, et s’interroge pourquoi, il n’y participerait donc pas.

Il s’agit également de construire une nouvelle relation avec l’ancien Premier Ministre Saad Hariri. Walid Joumblatt rappelle avoir rencontré le Président de la République Michel Aoun et être en contact constant avec le Président de la Chambre Nabih Berri qui a oeuvré à mettre en oeuvre un processus de réconciliation avec le député Talal Arslan à sa demande.

“Dans la montagne, il y a la relation druze – chrétienne, islamique – chrétienne, et la montagne ne peut pas être une île. Vous devez voir tout le pays et la scène générale comme la scène effrayante qui s’est produite à Tripoli et à Beyrouth de la fissuration et de la ruine. Nous dans la montagne ne vivons pas sans planète, nous vivons Au Liban, nous sommes confrontés à une catastrophe économique et nous sommes tous une partie indivisible. “

Le plan de sauvetage du gouvernement Diab décrit comme un mensonge

Abordant le dossier des différences de chiffrage des pertes du secteur financier entre le plan de sauvetage du gouvernement libanais et les banques libanaises, il estime que la différence de 120 milliards de dollars a été induite par “grand nombre de conseillers à Hassan Diab”.

Nous n’avons pas atteint un chiffre précis devant le FMI, déplore l’ancien député, qui avait précédemment qualifié de mensonge les chiffres des autorités actuelle.

Il a également appelé à une meilleure gérance des propriétés publiques, valant, selon lui 100 milliards de dollars.

“Rien ne dit qu’il faille annuler toutes les dettes mais qu’on doit les réduire pour qu’elle devienne acceptable et raisonnable”, estime-t-il.

Au sujet d’un possible changement de gouvernement, il estime que le Liban n’a pas de temps. Nous sommes entrés en course contre CAESAR et la pénurie de dollars. Il estime aussi que la crise n’a pas été induite seulement par la gérance par le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé des liquidités qu’il s’agit de préserver, pour “la nourriture, les hôpitaux et les étudiants à l’étranger”.

Par ailleurs, l’ancien député s’en est également pris au premier ministre dans le cadre des nominations administratives, “dans le passé, certains d’entre eux sont d’anciens officiers qui libèrent leurs rancunes contre certains d’entre nous et qui détruisent ce qui reste du plan de Hassan Diab. Cela ne signifie pas que nous voulons entrer dans l’inconnue du changement de gouvernement. ” 

Une révolution du 17 octobre organisée

Il accuse la manifestation d’avoir été organisée ” de manière très civilisée, pour “dresser des frontières devant les camions qui ont pour objectifs d’approvisionner la Syrie en fioul et en farine”.

Pour l’heure, Walid Joumblatt reconnait qu’il faille redémarrer le Liban.

“Rien ne recommence. Nous avons discuté ensemble des moyens de trouver des solutions pour éviter l’effondrement, et il y a des solutions.” 

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