L’audition avec des responsables de l’UE reportée à jeudi alors que le juge libanais rejette les arguments juridiques pour la non-présentation

Le gouverneur de la banque centrale du Liban, Riad Salamé, a été inculpé de nouvelles accusations de blanchiment d’argent après qu’il ne s’est pas présenté pour un interrogatoire et a laissé de hauts responsables judiciaires et une délégation de représentants européens dans l’espoir de l’interroger sur un certain nombre d’affaires en cours contre le financier assiégé pendant des heures . .

La juge Helena Iskandar, présidente de l’Autorité chargée des affaires au ministère de la Justice, a porté les accusations de blanchiment d’argent, de corruption, de faux, d’enrichissement illicite et d’évasion fiscale contre M. Salamé, son frère Raja Salamé et son assistante Marianne Hoayek suite à son refus de comparaître devant la réunion où elle représentait l’État libanais. Elle a également ordonné à l’État de geler les avoirs du trio dans le pays.

Alors que les procureurs libanais ont émis des accusations et exigé que M. Salamé comparaisse pour un interrogatoire sur des accusations d’avoir détourné plus de 300 millions de dollars de la banque centrale du Liban, la décision de mercredi marque les premières accusations de blanchiment d’argent portées contre le trio par l’État libanais. C’est une étape essentielle pour le Liban pour récupérer les avoirs détournés à l’étranger.

Une source judiciaire a déclaré au National que les accusations de mercredi n’étaient pas une conséquence de la non-présentation du chef de la banque centrale, mais faisaient suite à un avertissement il y a 10 jours du juge Iskandar.

M. Salamé restera dans son rôle de gouverneur de la banque centrale jusqu’en mai.

Les autorités judiciaires européennes cherchaient à interroger M. Salamé par rapport à six pays contre lui en Europe pour le détournement présumé de plus de 300 millions de dollars.

Cela aurait été la première fois que des juges étrangers confrontaient M. Salamé et lui présentaient leurs preuves.

L’avocat de M. Salamé a assisté à l’audience et a présenté un mémorandum sur l’affaire, s’opposant au président du tribunal sur la présence de fonctionnaires européens.

Il a affirmé que la session constituait une violation de la souveraineté libanaise en raison de son conflit avec une enquête parallèle ouverte séparément au Liban, qui a conduit à des accusations de blanchiment d’argent contre le gouverneur de la banque en février après une enquête de 18 mois.

Cet argument a été écarté par le premier juge d’instruction de Beyrouth, Charbel Abou Samra, chargé de l’enquête locale, a indiqué une autre source judiciaire au National.

M. Abou Samra avait examiné les questions au préalable pour s’assurer qu’elles étaient conformes à la loi libanaise, selon l’accord d’entraide judiciaire réglementé par la Convention des Nations Unies contre la corruption, ratifiée par le Liban en 2009.

Cela permet à un juge étranger de demander l’assistance d’un autre juge pour enquêter et obtenir des preuves qu’il n’est pas en mesure de rassembler par lui-même.

Le juge libanais a reporté l’audience à jeudi.

La source judiciaire a déclaré au National qu’ils “pensaient” que le gouverneur serait présent.

M. Salamé a clamé son innocence.

On ne sait pas comment cette non-présentation affectera la procédure européenne, car les autorités chargées de l’affaire n’ont pas la prérogative de le forcer à témoigner, a ajouté la source.

Mais, s’ils estiment avoir suffisamment de preuves, ils pourraient toujours porter plainte par contumace.

L’audience porte sur Forry, la société de Raja Salamé, qui était censée faire office de courtier pour la banque centrale.

Les enquêteurs soupçonnent Forry d’être une société écran dont le seul but était de siphonner des millions de la banque centrale en facturant des commissions sur chaque transaction bancaire avec les banques sans fournir de services réels.

Article écrit en anglais par Nada Maucourant Atallah et publié sur https://www.thenationalnews.com/mena/lebanon/2023/03/15/lebanon-charges-cental-banks-riad-salameh-with-money-laundering-in-first-action-by-state/.

Nada Maucourant Atallah
Nada Maucourant Atallah est correspondante au bureau de Beyrouth de The National, un quotidien de langue anglaise publié aux Émirats arabes unis. Elle est une journaliste franco-libanaise avec cinq ans d'expérience au Liban. Elle a auparavant travaillé pour L'Orient-Le Jour, sa version anglaise L’Orient-Today et le journal d'investigation français Mediapart, avec un accent sur les enquêtes financières et politiques. Elle a également fait des reportages pour divers médias français tels que Le Monde Diplomatique et Madame Figaro.

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