Le général iranien Qassem Soleimani a été éliminé par un drone américain, lors du bombardement de son convoi au niveau de l’aéroport international de Bagdad en Irak. Cette information a été révélée à 3h 23 du matin et confirmée par les autorités américaines.

Le Ministre des Affaires étrangères iranien a estimé que cet assassinat est “extrêmement dangereux, une escalade folle”. De leurs côtés, les autorités irakiennes estiment que ce bombardement est un acte d’agression commis à l’encontre de l’Irak. Le raid américain allait “déclencher une guerre dévastatrice en Irak“, estime même le premier ministre démissionnaire irakien, Adel Abdel Mahdi. Enfin, le dirigeant du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, note que cet assassinat n’arrive a aucun objectif et appelle à une “punition juste” des assassins de Souleimani par tout combattant.

Cette opération militaire américaine, conduite par le Pentagone, à la demande du Président américain Donald Trump, ne fait également pas l’unanimité aux Etats-Unis même ou de nombreuses personnalités s’inquiètent désormais des conséquences.

Une opération critiquée aux USA même

« L’Amérique – et le monde – ne peuvent pas se permettre une escalade des tensions qui atteigne un point de non-retour», accuse Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, alors que Bernie Sanders estime que « la dangereuse escalade de Trump nous amène plus près d’une autre guerre désastreuse au Moyen-Orient ».

Cette opération intervient alors que les Etats-Unis entrent prochainement dans un moment crucial de la présidence Trump, avec une procédure de destitution menée par les démocrates ou encore à moins d’un an des nouvelles élections présidentielles. Donald Trump pourrait ainsi se targuer d’avoir éliminé un homme considéré comme étant à la tête d’une des organisations internationales les plus dangereuses selon les autorités américaines.

Par ailleurs les autorités américaines ont appelé au départ immédiat de leurs ressortissants présents en Irak, dans la crainte de représailles.

Plusieurs autres personnalités auraient été également éliminées par cette frappe aérienne, dont Abou Mahdi Al-Mohandes. Le convoi appartenait au Mobilisation Populaire, une formation paramilitaire chiite sous commandement de l’état irakien, dont ce dernier était le numéro 2.

Le Général Souleimani était, commandant de la Force Al-Qods, en charge des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution et même de la République islamique elle-même, jusqu’à être considéré comme numéro 2 iranien.

Le Général Souleimani, bien connu pour aller aux fronts

Dès le début de sa carrière militaire, sur le front de la guerre entre Irak et Iran dans les années 1980, le général Souleimani, alors simple soldat avait été envoyé à l’avant simplement pour porter de l’eau aux troupes pour ensuite gagner ses galons. Il finira commandant de la 41e Division Tharallah durant ce conflit.

En 1997, il rejoindra la force Al Qods – considérée comme organisation terroriste par les Etats-Unis – où il s’illustrera également en renforçant la coopération entre l’Iran et le Hezbollah Libanais.

La télévision iranienne a, d’ailleurs, révélé en octobre dernier, au cours de la diffusion d’un documentaire que le Général Qassem Soleimani avait passé la plupart de son temps au Liban, lors du conflit de juillet 2006 entre le Hezbollah, le Liban et Israël en compagnie d’Imad Moughnieh, haut commandant militaire du Hezbollah et tué en 2008 à Damas même dans une opération attribuée à Israël et à la CIA.

Les 2 hommes auraient procédé à l’évacuation du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah de son quartier général situé dans la Banlieue Sud de Beyrouth, alors soumis à d’intenses bombardements israéliens. 

Pour rappel, le conflit de juillet 2006 a débuté par l’enlèvement de 2 soldats israéliens, le 12 juillet de cette année là par le Hezbollah, qui souhaitait obtenir la libération d’un certain nombre de combattants libanais et palestiniens aux mains des forces israéliennes. Cet épisode fera plus de 1 200 morts, côté libanais, essentiellement des civils dont 30% d’enfants en raison des représailles disproportionnées israéliennes sur des zones civiles. Seuls 160 israéliens trouveront la mort, notamment des militaires. Le conflit s’est achevé avec l’adoption de la résolution 1701 du Conseil de Sécurité de l’ONU qui est sensé garantir la souveraineté libanaise sur l’ensemble de son territoire. Cependant, l’aviation israélienne continue de violer l’espace aérien libanais, accusant le mouvement chiite du Hezbollah de continuer à s’armer. Par ailleurs, Israël poursuit l’occupation de certains territoires du Liban, dont les fermes de Chébaa, la partie nord du village de Ghajar, à l’origine situé dans le Golan Syrien ou encore les collines de Kfarchouba. Tel Aviv revendique également une partie de la zone économique exclusive libanaise où se trouveraient, selon certaines études, d’importantes ressources pétrolières et gazières.

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Le Général Souleimani se rendra également en Syrie à partir de 2011 et en Irak à partir de 2014 alors confrontés à l’émergence de l’organisation terroriste Daesh. Il sera d’ailleurs légèrement blessé le 22 novembre 2015 à al-Eiss, au sud-ouest d’Alep, lors de combats contre des unités rebelles.

C’est alors que le public occidental le découvrira.

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Après le début des manifestations contre le régime irakien et à une possible dégradation de la situation sécuritaire, Qassem Souleimani se rendra à Bagdad. il meurt le 2 janvier2020  lors d’une attaque ciblée à sa sortie de l’aéroport de Bagdad ordonnée par le Président des États-Unis, en représailles à une attaque contre l’ambassade des États-Unis en Irak et plusieurs attaques à la roquette ayant visé des installations militaires américaines sur place.

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