Quelqu’un posait une question, il y a quelques jours: ”Les libanais sont-ils capables de se gouverner?”

Mon esprit y a répondu spontanément: “Tout peuple qui se veut libre et souverain est capable de se gouverner.”

Mais c’est quoi exactement “gouverner”?

Pas besoin d’avoir beaucoup de diplômes pour répondre que c’est la gestion des divers services de l’état afin d’assurer à la société sécurité, santé et bienséance, avec un horizon d’espoir pour lui permettre d’évoluer.

Les libanais n’y sont pas arrivés pour plusieurs raisons, notamment celle qui a créé des conflits d’intérêt entre les nôtres et  ceux qui convoitent les richesses immenses de ce Moyen-Orient, ainsi que sa position stratégique à la rencontre de trois continents.

Je ne vais revenir sur l’époque du mandat que pour rappeler que l’indépendance du Liban, a été  le résultat de négociations et non pas vraiment d’un désir d’indépendance. L’accord appelé “pacte national”, n’a jamais permis à  une vraie souveraineté à ce pays, nommé Liban, de s’installer, mais a pu assurer une sorte de statu-quo…qui flanchait des fois, se rétablissait d’autres fois, selon les circonstances extérieures dont il subissait  invariablement les répercussions. 

Ceci n’a naturellement pas permis de créer les conditions nécessaires pour la construction d’un “état de droit”.

Quelles sont les barrières que les libanais n’ont pas  su franchir?  Certaines sont extérieures, d’autres internes. Nous allons d’abord les nommer, puis les examiner, l’une après l’autre.

1- L’influence étrangère

2- L’inégalité devant la loi.

3- Le système électoral qui favorise le discours sectaire

4-Le système économique de rente

1- L’influence étrangère

Elle est omniprésente depuis des siècles., mais a atteint son point culminant depuis la création de l’entité sioniste, et même peut-être depuis la mise en place du projet, par les britanniques en collaboration avec les chefs du sionisme; et ceci malgré le fait qu’il existait déjà , un état juif, situé à la frontière nord de la Chine. Personne n’en avait entendu parler. Je l’ai découvert par hasard, en faisant des recherches personnelles sur la géographie de la Chine !

Dès lors les influences pour garantir la sécurité de cette nouvelle entité, implantée au coeur des pays arabes, se devait d’être mise en place et  sécurisée. Aussi, fallait-il affaiblir les pays alentour !

Il n’est pas nécessaire de reculer très loin dans l’histoire, pour jeter un oeil sur ce que sont devenus l’Egypte, la Jordanie, l’Irak, la Syrie…et le Liban. 

Je vais quand même faire 2 parenthèses. 

La première, concerne la politique de la France.

Depuis l’ère du mandat et même avant, La France a voulu que le Liban soit un protectorat chrétien, et d’y garder un droit de regard. Le patriarcat, maronite, à travers  les écoles catholiques et la francophonie, en était le garant. 

Pour sauvegarder les apparences,  en présence d’autres confessions, au moins aussi nombreuses, le “Pacte National” a permis une co-existence, sans réellement permettre de mettre en place une vraie démocratie.  Pour garder l’illusion de son existence et une certaine stabilité du pays, cette démocratie a été nommée “consensuelle”, avec la  préservation de certaines “distinctions” pour les communautés les plus grandes. Ainsi, des lignes virtuelles pour maintenir ces privilèges ont été tracées, et par conséquent  il devenait difficile de changer la donne.

La seconde parenthèse concerne la politique américaine. 

Pour eux, tous les moyens pour arriver à leur but, sont permis si ces moyens leur permettent d’arriver aux résultats escomptés.

Nous venons de vivre au moins, deux exemples probants!

Le premier concerne la guerre de l’Irak. Le prétexte pour attaquer l’Irak et le détruire était la présence d’armes de destruction massive, qui menaçaient l’humanité. Une fois la mission accomplie, avec la destruction totale du pays, sa partition en secteurs confessionnels ou ethnique, la pendaison de son chef  d’état, après un procès bâclé, après que les médias avaient largement contribué  à  le discréditer:  il devenait aux yeux du monde le monstre à éliminer. Une fois la besogne accomplie, les américains  avouent, sans pudeur aucune, que les motifs de la guerre étaient basés sur…UN MENSONGE!  

Le second exemple est le tribunal international pour enquêter sur l’assassinat de R.Hariri. Dès l’instant du drame, les américains ont accusé ouvertement le président syrien d’en être l’auteur. Accusation qui a enflammé la foule déjà foudroyée par l’assassinat d’une personnalité que certains avaient placée au rang des prophètes! Cela était suffisant pour retourner presque l’entière population contre la Syrie, demandant l’expulsion de son armée. L’évacuation totale  et immédiate a eu lieu. Les hommes politiques qui composaient avec les syriens, ont immédiatement retourné leur veste. 

En effet, l’armée syrienne, était présente depuis les accords de Taëf, pour maintenir l’ordre au Liban après l’arrêt des combats. Et le responsable syrien du dossier libanais était logé à Anjar. Ce personnage est arrivé à outre passer ses fonctions. Il  avait réussi à frayer avec la classe politique libanaise et en devenait le “parrain”ainsi, c’est lui qui décidait de la politique intérieure du pays. Mais pas seulement. Car il est arrivé à frayer avec toutes les parties, outre-passant les lois et protégeant corrompus et corruption. 

Il faut noter cependant une remarque importante. Ceux parmi les syriens qui aidaient la résistance, n’étaient pas ceux qui composaient avec les hommes politiques libanais. Le témoignage du président Lahoud, alors chef des armées en est le témoin vivant.

Apres  15 années d’expertise et un coût de près d’un milliard de dollars au contribuable libanais,  le jugement  a innocenté Damas. Pour les américains, connaitre la vérité comptait peu. Ce qui importait, c’était  les effets de la propagande  mensongère! Les USA sont arrivés à couper  toute assistance à la résistance et lui a créé  du même coup, des ennemis locaux ! D’une pierre, deux coups !

Au sujet de l’Iran. Ce que les libanais appellent “ingérence “de l’Iran, est une idée fausse. Il n’y a  effectivement, aucune ingérence iranienne dans les affaires intérieures du pays. Certes leur politique se place du côté de la cause palestinienne, cause  primordiale des populations arabes. Si des chefs arabes l’ont trahie, ils ne représentent qu’eux-mêmes et non leur peuples, lesquels, dans leur grande majorité, se situent du côté de la justice et du droit. L’Iran intervient uniquement pour aider la résistance  contre  l’ennemi israélien. Grâce à eux, d’ailleurs, la résistance est arrivée à expulser les israéliens du sud du Liban à l’exception des fermes de Chebaa et du village  de Kfarchouba. Elle  a surtout  réussi à  faire acquérir à la résistance un pouvoir de dissuasion à l’égard des israéliens, pouvoir  qui les empêche de faire de nouvelles incursions au Liban. 

Les pays du Golfe, suivent généralement les directives des Etats-Unis qui abusent de leur générosité.  Ils prétendent protéger le sunnisme, contre le chiisme de la résistance et de l’Iran.  En réalité, ils s’alignent avec les souhaits américains.

Pour terminer ce chapitre, l’ingérence dans un pays comme le Liban est loin d’avoir servi les libanais. Elle a participé à davantage de divisions, confessionnelles ou politiques, à l’affaiblissement de l’état et au renforcement des leaders qui ont suivi les yeux fermés une politique  qui servait leurs intérêts propres: tantôt  avec, tantôt  contre Damas, avec ou contre la  résistance…avec comme seul but des profits personnels.

De son côté, la communauté internationale, qui s’est empressée d’expulser l’Irak du Koweit, (en quelques jours), a fermé les yeux  sur toutes les occupations israéliennes de pays arabes souverains, membres des Nations-Unies: le Golan syrien plus de quatre décennies, et le sud du Liban environ deux décennies ! Sans compter les annexions plus récentes de territoires palestiniens colonisés illégalement par Israël.  Une justice à deux poids, deux mesures..

2- L’inégalité devant la loi

Comment et pourquoi dans un pays, une république, qui se veut  être un état de droit peut-on exclure de certains postes gouvernementaux, les propres citoyens en raison de leur  confession?

Pour ne pas revenir à ce qui a été énoncé plus haut sur le pacte national, Pour “rassurer” les chrétiens, les français, puis le pacte national ont décidé qu’étant des “minorités”, dans le monde arabe, il leur fallait une compensation.( La raison de leurs diminution dans la région, n’a pas été soulevée)

Mais la question n’est pas là. Comment dans un état de droit qui se veut moderne, peut-on accepter que la croyance  religieuse des individus puisse intervenir pour leur octroyer un poste dans une république. Ce fait est plus qu’aberrant. Et pourtant c’est une réalité !

La présidence de la république est le monopole des maronites. Celles de la présidence du conseil des ministres revient aux sunnites et la présidence de la chambre des députés, à la confessions chiite! Ceci signifie, à priori,  que les autres “minorités” sont privées de ces droits ! Pourquoi n’ont-ils pas droit,  eux aussi, à une   “protection”,  jugée nécessaire seulement à une partie ?

Absurde. Mais cela a des significations et des répercussions, car  l’inégalité, des citoyens est consacrée,  en contradiction avec la constitution qui affirme, noir sur blanc l’égalité des citoyens.

Lors des élections présidentielles, seuls les maronites se sentent concernés.  Et pour une courte période distribuent complaisance et bienveillance  aux autres confessions pour acquérir leur voix ! Pour les autres présidences c’est à peu près pareil.

Ces “postes” sont devenus des “spécialités communautaires” de fonction avec leurs agents, leurs serviteurs, leurs hommes à tout faire…recrutés dans la fonction publique ! Ils s’y sont tellement ancrés que le  moindre changement ferait perdre à ces fonctionnaires leurs repères.  

 Bien entendu ceci est en contradiction avec la loi en vigueur qui veut que tout fonctionnaire reste neutre dans sa fonction, sans accorder à quiconque, aucun privilège  politique.

Concernant les autres confessions, on a trouvé à certains, des postes de “compensation”. Ainsi, par exemple, une autre aberration anti constitutionnelle:  le chef de la municipalité de Beyrouth, la capitale, la plus grande du Liban, quoique élu par le peuple,  doit avoir l’approbation d’un fonctionnaire non élu, pour prendre des décisions. Il a fallu trouver un poste à la confession  orthodoxe,. Ainsi, un  Mouhafez, nommé et non élu a plus d’autorité qu’un élu du peuple.

Ce qui est d’ailleurs,  contraire aux règles de toutes les autres municipalités du pays , qui ont des chefs qui prennent leurs décision sans en référer à quiconque , mise à part la tutelle du ministre de l’intérieur sur l’ensemble des municipalités.

L’inégalité entraine des privilèges, de régions, de clans, de partis, de nominations, aboutissant obligatoirement à la détérioration de la mission de la fonction publique, de la justice, des forces de l’ordre et des institutions diverses. Les dissensions politiques en arrivaient à les paralyser. 

Ce système a  largement facilité la corruption.

L’inégalité ne touche pas seulement les confessions mais aussi les régions !

La partition demandée, en apparence confessionnelle est en réalité bien matérielle ! Pour ne pas avoir à subvenir aux régions les plus déshéritées. En effet,  certains représentants du peuple  trop occupés à mener leurs affaires ont laissé des régions entières à leur sort de pauvreté et de misère, tel  que le nord du pays, devenu un foyer de recrutement du terrorisme. 

Accepter  l’inégalité  était une erreur. Elle n’a créé que des frustrations et des dissensions. 

Le rôle de l’état doit subvenir aux besoins de tous. Le système de partage a créé des fossés immenses et difficiles à combler. Nous assistons aujourd’hui au beau résultat de l’inégalité sociale: Une banqueroute totale économique et morale.

C’est donc un point essentiel à prendre en considération.

3- Le système électoral

Plusieurs facteurs entrent en jeu  dans le système électoral’

Le lieu du vote, la nature des circonscriptions, les inégalités de chance des candidats, le financement,  l’utilisation de la publicité et des médias,

Nous allons les étudier et voir comment elles ont contribué à diviser les libanais à empêcher l’évolution du pays .  Comment le Liban,  rayonnement du Moyen-Orient  a-t-il pu arriver au désastre le plus parfait!

L’influence du lieu de vote

Le Liban est un petit pays formé par le mont Liban qui s’étend du nord au sud et peuplé principalement historiquement de maronites et de Druzes , par  la plaine de la Békaa qui sépare le mont Liban de l’anti-Liban et le littoral avec quelques grandes villes

Un nombre immense de villages ou petites localités parsèment de Liban et surtout le mont Liban et la Békaa. Le manque de développement des ces localités,  l’absence de décentralisation, des moyens médiocres de communication entre villes et villages, sont un handicap pour le citoyen pour établir la moindre formalité. Le résultat a fait que les villages se sont vidés petit à petit, au profit des grandes villes qui se sont de plus en plus étendues, principalement la capitale . 

Les inscriptions de l’état civil des citoyens, même s’ils ont changé de domicile, restent dans le lieu d’inscription de leurs parents ou de leurs aïeux. C’est la tradition. Rien n’a été fait pour changer. Il y a même des oppositions fermes au changement. Vous comprendrez plus tard pourquoi.

Le jour des élections, nul ne peut voter hors du lieu de son état civil. Autrement dit cela devient une corvée, pour l’électeur, qui n’habite plus son village, à moins d’y avoir un intérêt direct. La proportion de votants est forcément de beaucoup inférieure à ce qu’elle devrait être. 

Le second obstacle à une vraie démocratie est que les votants des villages sont plus sectaires que les votants des villes . Les populations des villes sont plus variées, plus ouvertes, plus tolérantes que celles des villages qui craignent le changement. Forcément les gens qui sortent peu de chez eux, fréquentent peu d’étrangers préfèrent garder leurs coutumes . En conséquence,  les candidats, pour plaire et acquérir leurs voix orientent leur discours vers ce qui rassure et maintient leur allégeance. Ceci,  sans compter avec le côté tribal confessionnel.

En conclusion, si on veut que le peuple s’exprime, il est impératif de faciliter le vote, près du domicile.

Autrement cela n’aurait rien à voir avec un pays démocratique.

L’influence de la circonscription

Il est évident que plus la circonscription est petite et plus les gens votent pour qui leur assure de petits besoins personnels. De même, plus la circonscription est réduite et plus le discours du candidat est  sectaire et protecteur.

En revanche, plus la circonscription est étendue et plus le discours des candidats devient  global, car il  englobe alors, une plus grande partie de la population. Le peuple  devient plus exigent, il demande alors un programme , une vision d’avenir.

Il est donc logique que dans un petit pays, sans unité nationale i, avec le système utilisé, l n’y ait aucune possibilité de souveraineté ou d’indépendance.  Il n’y a que du clientélisme. Est-ce  vraiment le voeu des libanais? 

Non mais c’est le souhait de ceux qui profitent du pouvoir pour transgresser les lois, garder  les libanais sous leur tutelle et les empêcher de devenir citoyens libres.

De là une déduction toute simple: 

La grande circonscription rassemble et favorise l’unité nationale laquelle pourrait se consolider avec des programmes de plus en plus prometteurs d’évolution.

Les inégalités de chance des candidats et des électeurs 

Plusieurs points entrent sous cette rubrique 

Les frais d’inscription, les équipes de travail, le financement, les médias, la surveillance, les ingérences, le vote secret, etc… 

Les candidats

Depuis toujours, les lois électorales étaient sans cesse modifiées. Mais depuis la fin de la guerre de 75-90, avec le flot d’argent qui a déferlé au Liban, se porter candidat aux élections était un tour de force, de naïveté ou de courage, selon que l’on connaissait ou non les les dessous des cartes, encore inconnus du public. Inutile de rappeler, ici, le rôle  du tuteur logé à Anjar.

Il aurait fallu comprendre que l’entente, pour arrêter les combats, encadrée par les américains, était de faciliter le pouvoir aux divers chefs de milice. Dès lors, tout candidat devait être accepté dans une liste dont la tête était évidemment la plus populaire des ex-milices ou partis en conflit durant la guerre. Les candidats libres existaient mais avec des chances nulles.

Il devient évident, d’une part que les candidats des listes devaient porter allégeance au chef de file, et d’autre part, que les libanais, extrêmement appauvris durant 15 années de guerre étaient une proie facile à ceux qui leur promettaient monts et merveilles. Il est évident de les petits chefs de quartiers ou de confessions, laïcs ou cléricaux  étaient des instruments importants pour orienter la masse, les masses.

Comment dans ces conditions, des élections peuvent-elles être représentatives des aspirations du peuple?

Une loi décrétée après le départ des syriens n’a pas pu régler le problème. J’ai publié tout un article pour en montrer ses défauts.

Une réforme du système est indispensable, si l’étranger est neutralisé , de s’unir pour que le Liban devienne un pays réellement souverain.

La loi devrait permettre l’égalité des chances des candidats sur le plan financier, médiatique, et de surveillance de l’application stricte de la loi, sous peine de sanctions, pouvant aller  jusqu’à l’annulation de la candidature.

Les électeurs

Les électeurs, n’ayant peu ou pas compris ce que signifient des élections pour un pays, tel que le Liban, s’en tiennent encore à des promesses de services personnels. Les moins nantis, se contentent que quelques sous gagnés le jour des élections. Pour eux, c’est autant d’acquis, puisque rien ne change vraiment dans leur vie, qu’à travers des circuits parallèles qui ont trait en général à des détournements de lois. 

Or l’électeur doit savoir et sentir que sa voix a de la valeur, beaucoup plus que les 100 dollars reçus en compensation.

Tout citoyen devrait se sentir concerné pas l’avenir. Le sien, celui de ses enfants, celui de son pays. Il doit savoir qu’il a des droits,  c’est un dû et non une charité de la part de ses élus. 

Les citoyens doivent pouvoir avoir accès aux débats parlementaires lesquels doivent être transparents afin que le citoyen puisse comprendre ce qui se passe à l’intérieur des murs du parlement!

Ils doivent pouvoir rencontrer leurs élus, présenter leurs remarques, dire leurs doléances.

Le local dans le  parlement assigné à chaque député doit être un lieu de ouvert au public ! Il doit permettre la rencontre entre électeurs et élus !

Que de réformes en vue ! 

Pour cela il faut lui faciliter l’accès aux programmes des candidats ainsi qu’au bureau de vote, en toute liberté, en toute connaissance de cause. Le libanais qui ne vote pas est aussi responsable que celui qui donne sa voix en échange d’un quelconque  bien matériel. 

La citoyenneté et le sens civique devraient faire partie des programmes scolaires.

Le vote ne concerne pas seulement les législatives, mais aussi les municipales, les professions librérales, les syndicats, etc… Il est indispensable de réveiller les libanais sur leurs droits autant que leurs devoirs.

Le vote doit être secret pour éviter  toute influence du candidat:  ni la carotte, ni dans le bâton n’interviendraient.

Pour cette raison les lieux de votes ouvert à toute la population ne pourrait laisser les candidats distinguer qui a voté et pour qui il a donné sa voix. La liberté serait ainsi réellement sauvegardée. 

L’acquisition des droits par le militantisme, par les efforts et les sacrifices , apportent au citoyen un nouveau sens dans sa vie: celui de savoir gérer ses droits grâce à une liberté acquise dans le labeur et les efforts; dans la difficulté. Sans cela, le libanais resterait au rang de “sujet”, bon à applaudir quand on le lui demande, à casser si cela arrange ses maîtres et restera éternellement infantilisé et esclave. 

Un électeur doit savoir pourquoi il choisit et comment défendre ses droits acquis, en sanctionnant celui qui a trahi sa mission. 

N’est pas citoyen celui qui ne sait pas apprécier la valeur de son vote !

La liberté de choix, l’égalité des chances des candidats, les programmes électoraux feront évoluer tout le système.  Ils ouvriraient la voie à une république démocratique véritable

4- Le système économique

Loin de prétendre m’y connaître dans ce domaine, le bon sens voudrait que deux ou trois points soient soulevés pour satisfaire le peuple libanais, 

D’une part, abolir les monopoles, ce qui permettrait  une concurrence loyale, avec un large choix devant les consommateurs, au lieu d’être acculés par celui qui a le privilège du monopole, à accepter le prix fixé, dans se soucier de la qualité offerte en échange.  De nombreux exemples existent sur le marché libanais.

Mais de loin  plus important est de remplacer l’économie de rente en une économie productive. 

Est-il normal qu’un pays tel que le Liban ne puisse pas produire les éléments élémentaires nécessaires à sa survie? Doit-il rester ad vitam aeternam tributaire de l’étranger pour une aiguille et du fil? 

Les lois libanaises existantes, permettent de faire évoluer le secteur industriel du pays. Il suffit de les faire appliquer. 

Ceux qui ont permis des spéculations entre dollars et livres libanaises et qui ont permis à certains de s’enrichir immensément et de façon illégale, avaient eux aussi contribué à fermer les usines puisque des bénéfices devenaient possibles sans se soucier d’ouvriers, de frais, de sécurité sociale, etc…

Le Liban était autrefois le pays de la soie ! Les libanais semblent l’avoir oublié.

L’agriculture était son terrain de prédilection. Pourquoi n’est-elle plus mise en avant?

Pourquoi avoir ouvert les frontières pour une concurrence étrangère déloyale?

Les réformes vers la production sont fondamentales dans un pays, jusque là asservi, afin de retrouver équilibre  et stabilité possibles.

Conclusion

Que faut-il retenir?

Quatre points et une déduction 

Une loi électorale qui encourage  les discours rassembleurs et unificateurs par rapport aux discours sectaires et confessionnels. Elle mettrait les libanais sur le chemin de l’unité nationale.

Celle-ci, pour être consolidée doit être basée sur l’égalité des citoyens devant la loi ainsi que sur la justice, dans un pays au système laïc et moderne,  qui assure la séparation des pouvoirs pour éviter les tentations.. Aucune frustration ni de citoyens,  ni de groupes ne saurait exister dans un système de droit.

Seule, cette unité nationale pourrait assurer  la souveraineté du pays vers laquelle, une fois l’égalité des droits établie, et une fois acceptée par les citoyens, ceux-ci finissent par s’identifier à leur pays et  à le considérer le leur, à eux tous. Ils se mettraient alors d’accord pour  le défendre d’une seule  manière, parce qu’ils y verraient la défense de leur propre survie.

Un petit pays, tel que le Liban pour garder cette souveraineté et ne pas pencher d’un côté , plus que l’autre, devrait savoir faire jouer les contradictions  des “grands” afin de garder la liberté de choisir son destin. 

Ainsi, libre et souverain, il aurait pu accepter l’offre de la Chine de reconstruire toute une installation de chemins de fer qui faciliteraient tant la vie des libanais,  ou l’offre de l’Iran qui a proposé gratuitement l’électricité? Mais une tutelle qui n’y trouve que diminution de son autorité s’y oppose !. Pire, elle laisse le pays se décrépiter sans broncher, pire, avec son consentement! Y a-t-il pire servitude !

Un troisième point non moins important est celui de ne pas perdre de vue l’appartenance du pays à sa région. Quoique l’on fasse, une conduite de neutralité ne peut être Elle est impossible. Nul ne peut rester à égale distance entre justice et injustice, ou entre   un état de droit et celui de non-droit. C’est cela qui devrait être la boussole des gestionnaires de notre pays, de nos élus qui doivent savoir garder un niveau d’éthique suffisant pour mener à bien l’avenir du peuple. 

Le quatrième point,  le levier du fonctionnement de tout pays, est son système économique . Il est indispensable de remplacer le système économique de rente par un système de production. 

Encourager l’agriculture, traditionnelle au Liban, mais aussi encourager l’industrie. Ce sont elles qui remettraient le pays sur pied, elles qui vont faire travailler une main-d’œuvre,  au chômage depuis tant années!

Enfin, la décentralisation  devient la déduction d’un système juste et laïc dans un but d’évolution  homogène et non dans un but de scission, ni de fédération comme dans le système confessionnel qui cache en réalité des profits matériels derrière le masque de piété et modernité .

En résumé

Le véritable danger vient en réalité de l’extérieur, pas de l’intérieur, lorsque le pays est bien géré.

Pour réussir leur tour de force les USA ont sacrifié des pays et des innocents à travers le monde. Idiots ceux qui croient que le Liban fait exception ! Ils ont menti, endoctriné,  acheté  des hommes prêts à se vendre, des plumes, des médias pour continuer à diriger le monde. 

Les libanais doivent comprendre que le  seul atout qui peut donner de la force à des petits pays tel que le leur c’est l’unité nationale. Une unité  gérée par des lois qui assurent justice et égalité, des lois appliquées par des personnes élues  par le peuple selon des programmes  qui englobent l’évolution de l’ensemble du pays. Des personnes  choisies selon leurs capacités à prendre leurs responsabilités  qui savent ce qu’est le “bien public”  et savent bien le  distinguer du “bien privé”, des personnes qui ont le courage d’exiger l’application des lois, autant sur leurs proches que sur le reste des citoyens.  

Nous aurions libéré enfin les citoyens d’un poids et d’un étau porté, inutilement, depuis des siècles !

Dr Ghada El Yafi