La réunion du Conseil des Ministre ce 27 août 2019. Crédit Photo: Dalati & Nohra
La réunion du Conseil des Ministre ce 27 août 2019. Crédit Photo: Dalati & Nohra

Réuni ce mardi au Grand Sérail sous la Présidence du Premier Ministre Saad Hariri, le Conseil des Ministres a finalement approuvé le plan de gestion des ordures présenté par le Ministre de l’Environnement Fadi Jreissati. Ce dernier était sur table depuis février dernier.

Le Premier Ministre avait précédemment présidé une commission interministérielle en charge de la question.

Cette approbation intervient alors que les autorités mettent en garde contre un retour des ordures dans les rues de la capitale Beyrouth et des localités du Mont Liban à partir du 1er septembre faute d’avoir pu obtenir l’extension des décharges de Bourj Hammoud et de Costa Brava, mise en place en dépit des dangers qu’elle constitue pour les avions en raison des risques de collision aviaire.

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Cette approbation intervient dans un contexte plutôt tendu avec les menaces de fermetures de la décharge de Costa Brava au Sud de la capitale, suite à un ultimatum des municipalités environnantes qui estiment que cette solution, à l’origine provisoire, n’a toujours a été résolue faute d’avoir mis en place un plan à long terme de gestion des déchets.

Un plan qui stipule un triage en amont des déchets

Selon les informations pour l’heure disponible, le plan présenté par le Ministre de l’environnement appelle au triage à la source des déchets. Ainsi, les foyers libanais devront mettre en place 2 poubelles, l’une à destination des ordures recyclables et l’autre pour les déchets ultimes.

Par ailleurs, 25 nouvelles décharges devraient être crées au niveau national. La mise en place de ce réseau de décharges vise à mettre fin aux décharges illégales qui ont proliféré en raison de la crise des ordures et qui mettent à mal la santé de la population. Souvent incendiées de manière volontaire, les fumées se dégageant de ces décharges sont en effet très toxiques, avaient averti les auteurs d’une étude dès 2015.

Les autorités visent également à mettre en place un réseau d’incinérateurs

Plus controversée, la mise en place d’incinérateurs est prévue à plus long terme. 2 sites seraient ainsi concernés, l’un au Nord Liban à Deir Ammar – provoquant l’opposition de la population locale qui s’est adressée au Premier Ministre Saad Hariri pour obtenir le retrait de ce projet, sans succès pour le moment – et l’autre au sud de la capitale, à Jiyyeh ou Zahrani, en dépit des critiques actuelles sur la mise en place d’incinérateurs au niveau de la capitale Beyrouth.

Une crise des ordures “chronique” depuis 2015

Les autorités publiques espèrent que la mise en place de ce plan pourrait aboutir à résoudre de manière définitive la fameuse crise des ordures, crise devenue chronique depuis la fermeture en 2015 de la fameuse décharge de Naameh, au sud de la capitale et par la fin du mandat accordé à la société Sukleen du ramassage des déchets.

Face à l’impossibilité de trouver une solution pérenne à l’époque, les autorités d’alors avaient décidé de la réouverture de la décharge de Bourj Hammoud au nord de Beyrouth et de l’ouverture de la décharge de Costa Brava au sud de la capitale en dépit de la signature en 1994 du traité de Barcelone qui interdit de jeter des ordures en mer.

Ces 2 décharges sont régulièrement accusées d’être à l’origine de la pollution qui ravage le littoral. Ainsi, un rapport, à publier en décembre 2019 et dont les résultats préalables ont été rendus publics, indique que désormais, les libanais consomment plus de 35 000 microparticules de plastique annuellement, à raison de consommer 7 kilogrammes de poissons et de fruits de mer.

Plus de précisions

Cette crise avait amené à la mobilisation d’une frange de la population, avec de nombreuses manifestations qui se sont ainsi déroulées durant l’été 2015 au centre-ville de Beyrouth. Les Forces de Sécurité ont été critiquées pour un usage inapproprié de la violence, alors que certaines sources indiquaient que des éléments proches de partis politiques s’étaient infiltrés parmi les manifestants pour provoquer des incidents. 

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